Les Egoèmes #30 – Electro Bob

Il est venu le moment de lancer la 30ᵉ édition des Egoèmes !

Et le thème de ce mois d’octobre c’est “Electro Bob”.
D’un personnage au couvre-chef, d’une étincelle à une fête, d’un sortilège à une invention, à vous de nous éclairer des vos vers luisants sur ce curieux thème !
Le thème est laissé à la libre interprétation des participant·es

Comment participer ?

Les participant·es ont une semaine pour envoyer leur création.

Date limite : jeudi 9 octobre 2025 à midi
Adresse d’envoi : egoemes @ larathure.fr (sans espaces)
Conditions de participation : suivre les comptes Instagram @larathure et @lesegoemes .

Comme à chaque édition, un texte de calibrage sera partagé pour aider le jury dans son évaluation.

Le jury de cette édition

Les jurys de cette édition sont les lauréat·es de la précédente édition :

Retrouvez leur présentation et toutes les actualités du concours sur la page @lesegoemes.

Il est temps d’électriser sa plume !

Texte n°1 – Electro-sort réparateur 

Par une voix feutrée et timide qui s’élance en tonalité raide
D’un goss reclus au fond d’un lit d’appoint sous un doux plaid,
Il regarde, hagard, ce personnage de Bob l’éponge
Avec cette mélancolie de guerre à Gaza qui le ronge.

Distraction visuelle d’un dessin lui prodigue l’électro sort réparateur
D’une existence décousue sous les sortilèges infâmes de pays envahisseur,
Loin de l’ambiance électrique qui bâtit les digues d’un âpre quotidien
Il reprend l’allure vivace d’un enfant en résilience dans son nouvel écrin.

Déporté loin des conflits sanglants qui l’ont tenu en disgrâce
Il évolue lentement en dehors des frissons de balles voraces,
La famine bardée au corps qui tenaillait sa chair durant des jours,
Devient le souvenir perfide d’une violence arrimée à un mesquin séjour.

L’occident lui a offert le réconfort de vivre enfin décemment,
Tel un élan salvateur pour des horizons sains et plus avenants,
Il ne frémit plus d’horreur sous des bruits de portes qui claquent,
Et rêvet la casquette d’un mioche délivrée des flash d’obus en vrac.

Chanceux d’avoir quitté les camps précaires sans harmonie
Il a des hobbys qui prêtent à le croire plus enjoué et dégourdi,
Il met des vêtements chics en délaissant ces vieilles guenilles,
Et s’applique à se départir de son couvre-chef de garçon sans famille. 

Texte n°2 – Electro Rayon 

Cette lame de feu a travers les cellules
Trace un chemin celui de la clarté
Sans laisser place aux ombres, il éblouit
Sans permissions, puis s’installe à la table des as

Présent à mi temps, utile à chaque instant
Il a trouvé sa place, et grandit sans menace
Généreux et audacieux, il s’est fait utile
Autant que subtile, mais brûle de solitude 

Texte n°3 – Bob et couvre chef 

Bob, ce drôle de zig aux baskets lumineuses,
Traînait son couvre-chef comme une âme courageuse.
Toujours vissé sur son crâne, même sous la douche,
Ce chapeau vibrait plus fort qu’une enceinte qui s’couche.

Sur la piste, il lançait des éclairs de folie,
Chaque drop était pour lui une révélation bénie.
Les LED dansaient au rythme de ses pas,
Et la nuit entière scandait : « Vas-y Bob, lâche-toi ! »

Il ne parlait pas d’amour ni de politique,
Juste de caissons, de beats et d’acoustique.
Ses amis disaient : « Ce mec est sur courant alternatif ! »
Mais lui souriait, heureux, dans son délire collectif.

Quand le soleil montait sur la plaine blafarde,
Bob restait debout, fidèle à sa garde.
Son couvre-chef, un peu tordu, un peu zinzin,
Semblait lui murmurer : « Reprends un refrain ! »

Alors Bob, le roi des amplis et des câbles,
S’endormait debout, sourire intenable.
Et l’on jurait, au loin dans les échos,
Entendre ronronner le cœur d’Electro Bob, le héros. 

Texte n°4 – Le pitchou Bob s’en festejer 

Le pitchou Bobby s’en va en teuf
Boudiou ! Il a vingt ans sur cette Terre
Sur sa pétrolette qui chante « Teuf-teuf ! »
Dans les lacets du Mont Lozère

Au détour d’un bartas près d’une clairière
Sa mob s’empègue dans une ornière
Pécaïre, que fas ? Au son entre bruyère et hêtres
Le bringuaïre trouve la guinche sylvestre !

À la buvette boum-boum Bob s’ambiance
Ses émotions ? Il les rince d’une bière
Quand une capuche l’entraîne dans la danse
C’est bien volontiers qu’il se laisse faire !

Bobby Bobby boulègue son corps
Ferme les yeux dans les lasers
Il sent les vibes du folklore-core
Les pieds qui tapent, son cœur qui se libère !

Les pieds tapent
Les cœurs se libèrent
Les étoiles, les rires et la nuit
Les cœurs battent
Les cœurs se libèrent
Sous les étoiles c’est la belle vie

La nuit le renomme Electro Bobby Music
Sa nouvelle naissance l’électrise
Il est l’ami des basses et des kicks
Tout le monde veut lui faire des bises !

Le soleil se lève, une aube magnifique !
Une aube rouge comme une promesse        en musique !         
De liberté, d’amitiés et de liesse           des arbres 
Monte aux cimes

Mais un cri – puis cent ! Soudain tout est fini !
Des tenues militaires et un hélicoptère
S’invitent à la fête – mais pas en amis
Le son devient poussière, les genoux sont à terre

Valse des lacrymos, des matraques, des tasers
Les danseurs crient, leur voix est leur seule arme
Bob a vingt ans pourtant il est vénère
Et il clame « Où est Steve ? » à travers ses larmes.

À suivre : Ne manquez pas la revanche d’Electro Bob dans Electro Bob vs Mick F. Kingkeuf !! 

Texte n°5 – Electro Bob est en mission 

Electro Bob est en mission
Il doit juste sauver la planète
Electro Bob à sa façon
Contre des milliers d’extraterrestres

Electro Bob est sans pouvoir
Mais une sacrée confiance en lui
C’est comme ça qu’il a pu avoir
Un job commencé ce lundi

Electro Bob est en période d’essai
Pour une grande marque d’électroménager
Electro Bob bosse au SAV
Il dit comment réparer les machines à laver

Electro Bob a une idée
Aller dans un vaisseau alien
Débrancher et rebrancher
Voir si ça reboot le système

Electro Bob dans la soucoupe
Ne trouve pas de prises éléctriques
Son plan s’effondre, ça lui la coupe
Et les extraterrestres rappliquent

Electro Bob reprend le travail demain
Retour au SAV pour gagner trois fois rien
Electro Bob voulait devenir quelqu’un
À qui la faute si c’est des gentils martiens 

Texte n°6 – Nuit enjouée 

Dans les circonstances volages qui s’y prêtent
Tous se rôdent à des soins et humeurs de fête,
Nul ne délaisse l’apparence et l’égo plastique,
Pour une virée chill à l’exutoire mirifique.

Montres roulés au poignet sur chemise de lin
Jean moulant serré pour ces garçons vilains,
Regard lacéré et chosifiant sur ces filles sexy en robe légère,
Au comble d’une nuit enjouée aux intentions précaires.

Esseulée dans mon coin sur une table garnie de clopes et liqueur
Je tremble d’hésitation à fendre mon armure dans cette vaine ferveur,
Le bruit tanne mes oreilles offusqué de pulsations cinglantes
Filtrées d’un casque émetteur pour tromper mon humeur badante,
Jeune fille timide et vertueuse qui ne dénote aucun engouement,
À jubiler sur de la Pop dance, drogues dures et baisers indécents.

La musique rythme une débauche alerte de reins sur déhanchés sensuels
Dans un visuel électrisant de jeunes à l’euphorie voûtée sur leurs ailes,
Embusquée sous un bob surplombant ma tête à l’écart de cette valse immorale,
Je contemple le pouvoir ensorcelant de cette mélodie électro qui donne l’aval.

Les sonorités poursuivent le tempo de signer une débâcle de corps déchus
Dans une danse folle sans pouvoir abdiquer pour une saine issue,
Ils se trémoussent au biais des notes enivrantes dans ce bal festif,
Pour savourer l’instant illusoire de se défaire de quotidiens fictifs. 

Texte n°7 – Lumière sur l’électro bob 

Dans la nuit digitale, il danse sans repos,
Électro Bob, silhouette sous néon fluo.
Câblé au rythme, fusion homme-machine,
Son cœur bat en BPM, sa vie est une ligne.

Ses yeux sont des LED, ses rêves hologrammes,
Il crache des beats, jamais il ne s’enflamme.
Sur l’asphalte liquide, ses pas claquent le bitume,
Il laisse derrière lui des éclairs de lumière brume.

Dans chaque boucle sonore, il code son message,
Un cri d’onde binaire contre l’ancien langage.
Il parle en fréquences, il pense en oscillations,
Le monde analogique ? Juste une simulation.

Électro Bob n’est pas un nom, c’est un état,
Une révolte rythmique contre les faux débats.
Pas de slogans criés, juste des vibrations,
Pour réveiller les corps, faire naître l’union.

Alors quand la basse tombe et que le silence frôle,
Sache que Bob revient, allume ta console.
Pas pour gouverner, ni pour fuir le chaos,
Mais pour faire danser l’espoir… à coup d’électro.

Texte n°8 – Bob, maître des éclairs 

Sous son vieux manteau froissé,
Bob cache un secret foudroyant.
Sa lampe émet des lueurs dorées,
Un ouragan éclate — déferlement de lumière.

Dans son atelier de toiles et de fils,
Il parle aux machines, il parle aux étoiles.
Chaque fissure réveille une comète,
Et le jour brûle d’un feu incomparable.

Électro Bob, sorcier du soleil,
Transforme l’ombre en vive étincelle.
Son regard fulgure comme l’orage,
Sa pensée fend la nuit, éclaire les nuages.

Et lorsque l’espoir s’éteint comme un feu,
Quand l’existence semble sombrer dans le néant,
Bob ranime l’univers tout entier,
D’un sourire, d’une étincelle, d’une lueur vibrante. 

Texte n°9 – Things have changed 

Bob Dylan s’est reconverti dans l’électro, inutile de dire que la dissonance est palpable et a déstabilisé certains ; l’artiste a même créé un nouveau label…

Meet me in the nightclub, ou Electronics farm sont les prochains singles à paraître, sur le nouveau label nommé Electro Bob

“La génération Z ne me connaît pas bien” déclare Bob au magazine Rolling Stone, “je voudrais que des jeunes drogués se pécho sur mes sons” (“I would like youth on pills to hook up on my songs”) “I would like Ibiza to surf upon my vibe”… Certains déjà regrettent le folk de l’artiste, mais Bob garantit ne pas utiliser l’IA générative pour produire ses tunes, “it’s all homemade and it will blow up the whole world”…

À 84 ans, il semblerait que Bob veuille encore révolutionner la musique ; Electro Bob a peut-être un bel avenir, et un featuring est d’ores et déjà en prod, Bob chantera sur un beat de David Guetta 

Texte n°10 – Chapeau bas aux féministes 

Elles braillent d’une rage rauque aux allures d’un truculent aspect
Qui tiennent en alerte ces hommes outrées au regard circonspect,
Et une étincelle de drame saisit leur égo défié remis en question,
Par ces femmes qui s’élèvent contre des mutisme et viles injonctions.

Elles abhorrent les temps honnis où tout leur était inaccessible
Dans ces relents de destin maritale sans issue nette ni audible,
Casque de supériorité vissé aux mâles sur leur privilèges discourtois,
Dont le couvre-chef de sexe fort dépeignait leur misogynie à l’étroit.

Tempo de violence conjugale sur fond de chantage électrisant
Prodiguait une vie de couple fade rythmée par des bonheurs factices,
Danser la mascarade de la vie imposée par un beat d’enjeux propices,
A déconstruit le mirage de faux semblants sur des airs de réveil probant.

Témoins hargneux de l’impact reluisant de ces combats progressistes,
Ils éliment leur force contre ces électrons faibles devenus des féministes,
Une parade étincelante de ces femen conduit le bal vers une vie sereine,
Pour à tout prix maintenir l’hommage mérité de leur couronne de reine.

Troquer leur vieille casquette de mecs brutaux pour des sentiers équitables
Devient la dystopie écoeurante qui évincent des perspectives affables,
Garder à coup sûr leur bob confortable de racaille sans égard genré,
Cristallise leur vision absurde d’une société au capital masculin réservé.

Texte n°11 – Le sort du Courant

Clac. Tac. Une ampoule éclate.
La nuit s’ouvre — froide, écarlate.
Il ajuste son couvre-chef tordu,
Un œil rouge cligne, un fil est tendu.

Sous les néons, il trace des runes,
De cuivre, de sang, de pleine lune.
Une étincelle — tic! — un souffle court,
Le métal tremble. L’ombre accourt.

Tel un engrenage, le maître du courant
Fait danser la mort dans un rire glaçant.
Sa machine gémit, son cœur s’enrouille,
L’électricité — sa seule fouille.

Les murs vibrent, un tuyau explose,
Bal macabre, odeur d’huile et de rose.
Il a lié un sombre sort à sa création —
Une fête, un cri… la damnation.

Chapeau d’étain, cerveau d’éclairs,
Les morts se lèvent dans la poussière.
Les yeux vides clignotent, synchrones,
Un bourdonnement lourd. Des drones !

Soudainement, le fou des étincelles
Fait tournoyer les âmes rebelles.
Sa foudre chante, ses câbles pleurent,
Il rit — dans le noir, dans la peur.

Puis le silence tombe. L’atelier dort.
Une odeur d’huile, un goût de mort.
Et dans le vent, un rire se dérobe…
Un dernier écho… d’Électro Bob.

L’Électre au Bob – Texte de Calibrage par La Rathure

Comme l’avait prédit le prophète,
C’est soirs et jours de fête,
Au Club de l’Agamemnon,
Boîte d’un gars, même nom,
Éponyme tué, évincé,
Par sa femme et son fiancé,
Lui Éghiste, Elle Clyt’,
Brillent autant qu’iels périclitent,
Noient dans les festins,
Le crime
qu’ils attribuent au destin,

Elle, Électre, électrise,
La piste autant que la peste,
Chorégraphie la traîtrise
Dans la foule qui empeste,
Autant la sueur que la fatalité,
Dans les bals du mâle,
Le mal n’est que banalité,
Résolue à attendre l’aval,
De la bête qui avale,
Chaque âme à sa portée,

Elle porte le bob,
Comme d’autres le diadème,
Il y a des reines en robes,
Quand d’autres portent le Dème,
Elle est l’Être à la lettre,
Dont le traître se délecte,
Elle éjecte d’un geste
Les abjectes et les âmes lestes,
Elle espère son Hamlet,
Il s’appellera Oreste,

Regard au comptoir,
Sur un gaillard un peu braillard,
Reconnaît ses racontars,
Et cette cicatrice, d’une bagarre au coin du bar,
Elle l’invite à guincher,
Que l’instant ne soit pas gâché,
Pour comprendre le hasard,
Qui conduit à cette rencontre,
Fruit de l’univers, de son bazar,
Qui, enfin, rend des comptes,

Une vengeance sur orbite,
Que n’arrêtera aucun hoplite,
Physios spartiates d’Éghiste,
Car s’il hésite, elle insiste,
« Oh reste Oreste, au reste
il n’a y ici que la peste que l’on déteste
Et si tu te désistes
Nous serons condamnées à la piste,
Frère né d’un même enfer,
Libère-moi de ceux qui m’enferment… »

Elle lui désigne le coin VIP
Où se trouvent les vieilles pies,
Bravaches et bavardes,
Contemplant leur royaume de débâcle,
Avares et crevardes,
Devant la fin de leur spectacle,
Le nid du déni, né de l’interdit,
De la violence honnie, d’une famille meurtrie,
Elle sonne, l’heure de la vengeance,
Elles piaillent, sûres des allégeances.

Elle l’introduit d’un
« Il est avec moi »,
Ces quelques mots anodins
Qui suffiront pour passe-droit,
Oreste n’hésite pas,
Oreste n’hésite plus,
Il frappe par trois fois,
D’une violence crue,
Au nom de Jupiter
Peut-être au nom de Jupiler,

Car on confie aux dieux,
Nos ivresses de colère,
Plutôt que de voir dans nos verres,
Celle qui transpire dans nos yeux,
La fête s’arrête,
Entre les enceintes mortifiées,
Et déjà elle s’apprête,
À recommencer,
Électre danse entre ses chaines,
Et se déchaine la vengeance,
Car la fatalité, à l’évidence,
Ne fait qu’attendre la prochaine.


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