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Semaine 62 & 63

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Bonjour à toutes et tous !

Une livraison un peu en retard, je l’admets ! J’étais en voyage, et si ça ne m’a pas empêché de tenir le rythme d’écriture et la publication des textes comme du podcast, pour les compilations c’est toujours un peu plus compliqué. En particulier parce que pour faire l’illustration de couverture, j’ai besoin d’être chez moi. Un point technique auquel il me faudra peut-être remédier pour la suite. 

Les versions audios sont disponibles en podcast juste à droite !

Bonne lecture !

Lundi 28/06/2021, Fais Dix Vers #308, Quatorzième Mois

On dit que pour quelques euros tu peux trouver l’amour putain,
Mais t’as rien d’un spartiate héros quand la fièvre s’éteint,
Comme si le soleil fondait à la chaleur d’une bougie,
Je compte les pieds en randonnée dans des chaussures rougies,
A cueillir les fruits de mon moulin dans des filets de pêche,
Des melons en céphalée cultivés d’un sourire tête-bêche,
Quelques gouttes de cassis suffisent à me muer en coq,
En boucle j’insiste pour poser sur des musiques en toc,
Harcèlement mélodique ou passage piéton des brimades,
Je persiste à devenir l’interprète de mes pensées nomades.

On commençait cette semaine avec le texte du quatorzième mois, et son traditionnel assemblage de thèmes hétéroclites. Franchement, j’aime beaucoup l’atmosphère qui se dégage de ce texte, ainsi que les images que j’ai été poussé à utiliser par les sujets du mois. Ca ne veut rien dire, et à la fois, je trouve que tout fait sens.

Mardi 29/06/2021, Fais Dix Vers #309, Sans envie

Ce texte je n’ai pas envie de l’écrire, je n’ai pas envie de le slammer,
Je n’ai même pas envie de le dire, pas plus envie de le déclamer,
Ce texte je voudrais que ce soit le pire, qu’on puisse le blâmer,
Qu’il nous fasse tous fuir, qu’on ait envie de le cramer,
Ce texte, j’ai pas envie de m’appliquer, vous pouvez me le piquer,
Je ne fais qu’y plaquer des rimes achetées par paquet,
C’est un texte sans passion, sous pression, courte session,
En cas de spéculation, c’est négociation pour sa cession,
Ce texte, je le livre sans envie pourtant sans vie, il vibre,
Il rappelle à mes fibres que je veux vivre cent vies en équilibre. 

Un texte qui n’en a pourtant pas manqué. Nous étions le lendemain de la défaite de l’Euro, et j’avais lu, ici et là, que l’équipe de France avait manqué d’envie. Une thématique que je trouve intéressante, tant j’essaie de vivre de ma passion, j’aime écrire tous les jours, me prêter à cet exercice… Ce qui n’empêche pas que ce soit certains jours plus dur que d’autres. J’ai donc fait appel aux sensations ressenties ces jours « sans » pour les transposer de manière assez brut dans ce Fais Dix Vers.

Mercredi 30/06/2021, Fais Dix Vers #310, Arsène Lupin

Minuit à Paris, la lune s’est dérobé,
Des valets chargent des bijoux, des robes et,
Des étoffes dans le coffre d’un cabriolet,
A l’instant d’après ils se font cambrioler,
Stupeur, vu l’heure, le voleur voit leur valeur,
Joueur, prend le rôle d’un drôle de râleur,
Hèle les hommes, prétend qu’on lui parle mal,
Il les distrait alors qu’il s’empare des malles,
On dit qu’un certain Arsène fit ce larcin,
Gentleman qui portait le vol au rang d’art saint.

Un thème qui m’a été proposé sur instagram et qui m’a donné envie de partir sur un texte de facture assez classique avec des vers plus courts qu’à mon habitude. J’avais envie qu’on puisse retrouver l’ambiance des nouvelles de Maurice Leblanc et de raconter un cambriolage ou presque. Il faut faire preuve de pas mal d’imagination pour avoir l’histoire au complet, mais disons tout de même que le défi est relevé !

Jeudi 01/07/2021, Fais Dix Vers #311, Brouillon #8

Des lignes colorées serpentent, tracées au crayon de couleuvre,
Elles glissent pour passer le temps, je les laisse en traits hors d’oeuvre,
Un dessin phonétique, une silhouette sur du papier qu’en son,
Un style enlevé des tics sans plus rien n’attendre de la rançon,
Je rêve que l’art toise la consommation et ses dégâts,
Evey avait une ardoise, pour l’effacer, je sais que V l’aida,
Si le savoir est une armoire, j’y cherche des textes fouillés,
Oh… J’aurais dû m’apercevoir que ma touche màj est verrouillée,
J’ai écrit en lettres capitales une poésie anarchique,
Tous ces brouillons que j’étale ne seront jamais un art chic. 

Voilà un bout de temps que je n’avais pas ajouté un texte à cette série des brouillons, et ça m’a semblé une bonne manière de commencer le mois de juillet. Un texte forcément très imagé avec pas mal de doubles sens. Et ce petit plaisir de jouer aussi sur un jeu de mot « visuel ».
Petit précision nécessaire, Evey est un personnage de la bande dessinée « V pour Vendetta ». Oui, j’ai un peu forcé cette pirouette littéraire, je dois bien vous l’accorder.
Pour le reste, je pourrais attirer votre attention sur le papier Canson, les entrées hors d’oeuvre ou ce genre de petites facéties, mais je ne le ferai pas !

Vendredi 02/07/2021, Fais Dix Vers #312, Chaleur

La rivière s’est évaporée de son lit,
La ville ne dort déjà plus entre ses bras,
Les cloches de l’église bravent l’incendie,
Elles sonnent les habitants, là, sous les draps,
Héphaïstos souffle les braises d’Hestia,
Les charpentes soutiennent des parois de flammes,
Vulcain fait fondre les vies forgées par Vesta,
On ne peut étreindre ce que le feu réclame,
Les nuages drainent loin des nuées de cendre,
Qui se souvient alors, des neiges de Décembre.

Un thème inspiré par le dôme de chaleur au Canada et notamment l’histoire du village de Lytton, ravagé par un incendie.
Héphaïstos et Vulcain sont les dieux Grec et Romain du feu, que j’ai opposé à Hestia et Vesta, déesses du foyer, au sens, entre autre, de la flamme. Flamme destructrice contre flamme protectrice donc.

Lundi 05/07/2021, Fais Dix Vers #313, Champagne

Le réveil est difficile, j’ai la tête dans le cul de bouteille,
Et même quelques verres à pied coincés entre les orteils,
J’ai épuisé un barman dans un bar nommé le barnum,
A court de munition après trois cent cinquante sept magnums,
Il m’a dit “le bar y est, j’aurais pu le parier”,
Son regard m’a fusillé quand mes pupilles pétillaient,
Il a mis un coup d’épée dans l’eau, son boulot était sabré,
Quand t’es rendu chèvre par l’alcool, au goulot, ça brait,
Cette soirée fera date, je n’ai pas fini de la cuver,
Je termine ma grass’ mat’, Apollinaire sous le duvet.

Un thème qui tombait bien ! Entre la loi Russe interdisant aux vins de Champagne d’utiliser la dénomination champagne en Russie et un mariage arrosé au champagne, je ne pouvais plus être dans l’actualité. 

Le .357 Magnum est un calibre de munition. Ça peut être une clé de lecture intéressante.
Et comme je venais de terminer la lecture d’Alcool de Guillaume Apollinaire, je ne pouvais m’empêcher d’y faire une petite référence.
Ma plus grosse déception reste de ne pas être parvenu à placer quelque chose comme « n’a bu qu’au… donne aux ordres… » bref, pour placer Nabuchodonosor, un calibre de bouteille de champagne. Pour le reste, les jeux de mots sont accessibles, avec quelques coupettes dans le sang !

Mardi 06/07/2021, Fais Dix Vers #314, Métaux Lourds

Bonjour, le plat du jour, c’est l’omelette aux métaux lourds,
Un régal de métal qui s’étale sur toutes les tables,
Préchauffer votre four, crémation en fin de cours,
Saler de minérales céréales panées dans les sables,
Battre les jaunes d’oeufs avec un peu de chrome II,
Trois gouttes de mercure pour ajuster la température,
Incorporer des arômes pieux, une julienne de pommes bleues,
Si elles sont trop mûres, saupoudrer les de bromures,
Attention le lard se nique au contact de l’arsenic,
Faire cuire dans un cuivre à feu doux, voici la technique,
A déguster coude sur le zinc pour que le goût soit nickel,
Une recette qui dézingue, vous verrez, elle est mortelle.

Un Fais Dix Vers en douze vers ! Quand on vous dit que les métaux lourds sont de sacrés perturbateurs. 

Un texte un peu concept, mais finalement assez simple et qui faisait suite à l’étude épidémiologique ESTEBAN sur la pollution aux métaux lourds dans notre alimentation. Si le sujet vous intéresse, vous trouverez plein d’articles sur le sujet.

Mercredi 07/07/2021, Fais Dix Vers #315, Sport

Jim est l’homme à tout faire d’un propriétaire de salles de sport,
C’est pour des raisons pécuniaires qu’il reste vassal de c’porc,
Maniaque, Jim à c’tic, y a pas un gymnase que Jim n’astique,
Mais il ne peut agréer aux pratiques de son chef tyrannique,
Épuisé de lui cirer les pompes lorsqu’il travaille ses pecs,
Il prétend changer de bombe pour avoir un résultat impec,
Le produit altère les poids, provoque même la fonte des glaces,
Mis au tapis, aux abois, le patron ne reconnaît plus sa place,
Il imaginait Jim mou du genou, cet homme lige, amant croisé,
Qui dévisage, grand, debout, son ancien maître pour le toiser.

Un thème proposé sur instagram, avec lequel j’ai eu envie de raconter une histoire pour ne pas (trop) retomber dans mes travers d’une écriture imagée et percutante mais sans suffisamment de liant. Parce que le thème du sport aurait pu s’y prêter facilement. Bon, ça ne m’a pas empêché d’allègrement jouer sur les mots et les sonorités. 
J’aime particulièrement ce vers-ci :
«  Il imaginait Jim mou du genou, cet homme lige, amant croisé »

Jeudi 08/07/2021, Fais Dix Vers #316, Anomalie

C’est une anomalie dans nos manies, nano magie sans homélie, 
La norme allie nos paradis aux paradigmes qui se délient
Croiser la vie de nos reflets, d’un miroir si parfait,
Comme des souvenirs raflés, une mémoire paraphée,
Cultiver notre égoïsme quand poussent des egos bis,
Sans apprendre des tropismes qui enracinent nos abysses,
Ils ont vécu nos remords, nos morts, nos amours,
Nos torts encore retors, quand nous sommes de retour,
Sur le fil des anges, suspendus à nos Séraphins,
Deux vies qui s’échangent avant que s’égraine la fin.

Un Fais Dix Vers directement lié au roman L’anomalie de Hervé le Tellier que j’avais fini de lire la veille. Je trouvais l’exercice intéressant, et tant le récit que l’écriture de l’auteur s’y prêtait bien. Un texte que j’aime beaucoup, forcément un peu parce que j’ai l’imaginaire du livre derrière.
Bref, bien au delà ce court poème, je ne peux que vous recommander la lecture de ce roman.

Vendredi 09/07/2021, Fais Dix Vers #317, Rongeur

On est le même jour qu’hier, lendemain de la veille,
Je sème des souricières, sans demander la paye,
Et mène une cour fière d’un amant sans pareil,
Il suffit d’un sourire pour me rendre songeur,
Une muse règne dans l’onirisme de mon esprit,
Digne musaraigne d’un hédonisme surpris,
Ma musette saigne des aphorismes incompris,
Elle sut faire un sourire pour me prendre rongeur,
Un rat rattrapé par ses pièges drapés,
Drame happé par l’âme d’une dame en paix.

J’avoue avoir pas mal déconnecté en fin de semaine. Et comme j’ai entamé la réécriture d’une nouvelle mettant en scène des rongeurs, le thème m’est venu presque inconsciemment. J’aime beaucoup l’atmosphère qui se dégage de ce texte, probablement à cause d’un rythme de versification qui me sort un peu de mes standards. 


Pour retrouver mes « Fais Dix Vers » du lundi au vendredi, ça se passe sur instagramDeezerSpotifyItunes Podcast ou encore Podcast Addict ! donc n’hésitez pas à m’y suivre !
Sur Instagram, vous pourrez me proposer vos thèmes !


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