Semaine 76
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Bonjour à toutes et tous !
Soixante-seizième semaine de Fais Dix Vers et un petit texte bonus du lundi suivant, puisque la soixante-dix-septième semaine a été interrompue par la maladie !
Les versions audios sont disponibles en podcast juste à droite !
Bonne lecture et bonne écoute !
Lundi 22/11/2021, Fais Dix Vers #379, Varicelle
Quelques boutons qui moutonnent sur une pâture immature,
À l’aide d’une aiguille, on pourrait en faire un pus de laine,
Quelques bambins qui lambinent dans l’attente de la cure,
Les démangeaisons les aiguillent, couverts du cul à l’aine,
Le troupeau de dix ongulés que l’appétit vient démanger,
Se retient péniblement avant le passage à l’action,
Les bergers peinent à réguler les poussées de déments jets,
Qui grattent insensiblement,perverse satisfaction,
Les agneaux au cuir tanné par des éruptions cutanées,
Le manteau bien boutonné, espèrent pouvoir y retourner.
Faire un poème sur la varicelle, voilà qui est chose faite !
Mardi 23/11/2021, Fais Dix Vers #380, Amitié
Je suis un genre de pote en carton, on pourrait croire que j’enterre,
Toutes nos amitiés qui s’éloignent dans le silence et l’oubli,
J’vous garde près d’mon cœur de lion, encourageant sans m’taire,
Ces quelques vers qui témoignent que j’oublie pas ce qui nous lie,
J’aimerais que ce soit du flegme anglais, j’ai pas la flemme en vrai,
J’ai toujours cette flamme qui rugit et ces joues qui rougissent,
Quand je pense à vous appeler, tout ce que je voudrais vous délivrer,
Mais je souffle sur la bougie avant que mes pensées ne fleurissent,
Je suis une sorte d’ami à demi, à damier, en noir et blanc,
Promis, c’est pas du déni quand j’dis que j’vous aime sans faire semblant.
Un texte qui parle de lui-même et en même temps… Dans lequel j’ai un peu forcé certaines choses, sans trop savoir pourquoi. Vous l’avez remarqué ? Ce Coeur de Lion et ce “Jean sans Terre” ? Bah, je ne sais pas trop expliquer pourquoi j’ai tant cherché à les inscrire dans ce texte, mais c’était l’inspiration du jour.
Mercredi 24/11/2021, Fais Dix Vers #381, À Vélo
Hier je dessine un vélo de la pointe de mon crayon,
J’y mets un cadre sans limite pour qu’on puisse le dépasser,
Des roues qui tournent en huit pour avancer sans ressasser,
Elles font briller Hélios dans la danse de leurs rayons,
Aujourd’hui je dessine une bicyclette d’un coup de stylo,
J’y mets une chaîne brisée pour qu’elle roule en liberté,
Des freins féminisés pour qu’elle s’éprenne en légèreté,
Le guidon se sent bête devant la Vénus de Milo,
Demain, je dessine des draisiennes et vélocipèdes,
D’un trait mélancolique juste pour que les mélos s’y perdent.
Un thème proposé sur instagram, que j’avais déjà abordé dans des textes précédents (Tour de France et Vélo). J’ai trouvé ça intéressant de m’y confronter à nouveau.
Jeudi 25/11/2021, Fais Dix Vers #382, Echec
On brille dans la victoire depuis que l’échec est mate,
Dans un palais en noir et blanc, la nuance n’a pas de trône,
On grise nos espoirs dans des cases qui nous acclimatent,
Dans le ballet des faux-semblants, c’est le masque que l’on prône,
On s’invite dans la danse, la mélodie des chants pions,
Dans les voix qui concourent, est-ce le fou qui a raison ?
Lui qui fuit les évidences, refusant d’être un champion,
Il attend à l’ombre des tours que s’inversent les saisons,
Dans le cycle des succès, on acclame celui qui succède,
J’ai toujours su que c’était ma came d’être celui qui cède.
J’aime beaucoup ce texte, et en même temps, j’ai une réserve sur le dernier vers… En revenant dessus, je trouve qu’il tombe un peu à plat, qu’il dénote avec le reste du slam.
Vendredi 26/11/2021, Fais Dix Vers #383, Café
Dans ta robe d’alu et de labels, d’abus et de Camels,
Tu costumes les coutumes de celui qui part fumer,
Entre deux réus et cette barre choco-caramel,
Sur le bitume, je le vois humer ta fumée parfumée,
Il a un peu d’entrain à moudre et puis le goût de l’amertume,
Plastique à la main, des poumons et un horizon de goudron,
Il a besoin de ton grain en poudre, de ce goût qui l’accoutume,
Pour se dire qu’au moins, son monde à lui tourne à peu près rond,
T’es son compagnon de réconfort, je le vois au pied des bureaux,
Avaler son café, fort, pour garder le moral d’un héros.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, je n’avais jamais abordé ce thème de café ! Il m’a été proposé par Triper Smith sur Instagram, et j’ai essayé d’écrire un texte qui correspond à l’ambiance de sa poésie.
Lundi 29/11/2021, Fais Dix Vers #384, Trou dans mon pantalon
Les anges me toisent devant les grilles du jardin d’Eden,
Je porte la couleur des misérables, la douleur des délaissés,
J’ai cru devenir roi, moi l’esclave de leurs peurs souterraines,
Les promesses sirupeuses des érables que j’ai pu caresser,
Mes plaies ne saignent plus, ne restent que mes habits, lacérés,
Par cette violence invisible qui ne dérange pas les riches,
Mes braies ne saignent plus par le trou de cette lame acérée,
Celle des maux rances indicibles dans les franges et dans les friches,
Ils me laissent à la porte, aurait-il pu en être autrement ?
Leur paradis porte les stigmates de leurs terrestres sacrements.
Un thème trivial qui m’a inspiré cette histoire aux portes du paradis…
Pour retrouver mes « Fais Dix Vers » du lundi au vendredi, ça se passe sur instagram, Deezer, Spotify, Itunes Podcast ou encore Podcast Addict ! donc n’hésitez pas à m’y suivre !
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