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Les Égoèmes #4 – Pleurs Bleus

Les Egoèmes, c’est un concours de poésie que j’organise chaque début de mois sur Instagram.

Pour cette quatrième édition, un thème qui invite à jongler entre peur et fleur :
« Pleurs bleus »

Pour cette édition, les participant·es ont eu une semaine pour composer et proposer leur texte.
Pour vous tenir au courant des actualités du concours, ça se passe sur Instagram : @larathure

Les jurys de cette édition sont les lauréats de l’édition précédente :
Hugo Waschak (@h_wschk)
Oni_rick (@oni_rick)
Ysiaf (@ysiaf.mots)
Bonne lecture !


Texte numéro 1 – Anne B. – F

J’prends pas d’plaisir quand j’déambule
Là où tu m’perds, j’tremble, incrédule,
C’était comment tout au départ ?

Y a bien qu’en toi que j’prends racine,
Ici, là-bas, sont mes cellules,
Elles prolifèrent, mutent et pullulent
Quand elles te croisent à l’arrivée.

Doux pamplemousse, tu me disais,
Agrumes amers, miroirs-alouettes,
De l’autre côté, je perds la tête.

J’prends pas l’avion, je décolle pas,
L’tapis volant, çui que t’empruntes,
J’le monte souvent à coups d’absinthe.

Ca monte en l’air, vicieux hélium,
A coups de pompes, coups bas en somme,
Ca mène nulle part, mais à l’extase,
Et c’est déjà ça de gagné.

Tout est vert d’eau, dedans tes yeux,
C’est là que j’plonge, abimes abysses,
C’est là que j’dors, que j’crève, que j’glisse

@poemes.de.l.ange
https://www.instagram.com/poemes.de.l.ange/

Texte numéro 2 – Sylvie Pantalacci – Lasse et lacérée

Elle marche sans fin dans la même rue,
Emplit la nuit du claquement de ses talons.
Elle déambule à moitié nue,
Vénus n’est pour elle que le Mont.

Dans les hôtels crasseux elle passe,
De leur plaisir, elle est la reine.
Comme toutes ces chairs la lassent…
Le monde des pleurs bleus est son domaine.

Lorsqu’au petit matin, l’homme lion refait surface,
Pour récolter le sale butin,
Sous son poing leste, elle se tasse,
Essuyant peurs, pleurs, humiliation, du revers de la main.

Elle crie la malchance d’avoir croisé son chemin.
Elle maudit faiblesse et beauté qui ont scellé son destin.
Elle ne fait que réveiller le tigre qui rugit,
Qu’un beau jour, il lui retirera la vie.

@s.panta
https://www.instagram.com/s.panta/

Texte numéro 3 – Osmanthe – Out of the Blue

De ce peu de mots qui tapissent ma chambre
que reste-t-il sinon quelques ratures 
un semblant de poussière
pas grand-chose 
le bleu du mur les absorbe
comme ton corps malingre, tes belles jambes de grenouille

Il y a trois corbeaux sur une branche
qui chantent un cor bleu à la lune
le fermoir ne ferme plus

Sur cette page une pluie de décombres
serenity blue petite pervenche en gaufrure
sur le papier bible du rouge, un baiser de madone
l’évidence d’adjoindre le sel à la langue 
des mots enfilés comme des perles, un à un,
avalanche de saphirs dont le bleu est sans fin

C’est tout ce qu’il me reste
cette cambrure du ciel
ce déluge de pleurs
enfermés dans un livre, cette clarté soudaine
ce doux songe rieur, la garrigue chantante
le bruissement de ta robe quand en passant tu m’effleures
tout est là, dans cette écriture appliquée et studieuse
tes larmes dans l’encre

@chante_loup
https://www.instagram.com/chante_loup/

Texte numéro 4 – Lucie Niclaes – Pleurs bleus

Que peuvent les bras gris d’un inconnu qui passe
Ne sais plus qui je suis – un inconnu, hélas
Je me noie – le vois-tu – vase des profondeurs
Toi qui presse un peu plus, tout contre moi – un cœur

Que peuvent mes bras gris quand ton chagrin m’inonde
J’étais vert – je suis gris, je coule de mon monde
Que peuvent mes bras gris quand tes pleurs sont immenses
Quand tu me les affrontes

Que peut ma voix éteinte diluée dans le bleu
Tu me cascades, je coule, dans cette froide torpeur
Mes bras d’inconnu gris sur un rivage d’horreur
Avec tellement de bleu
Toi tu connais ma peur

Que pourront tes bras gris pour ramener du bleu
L’inconnu accroupi au creux d’une ruelle
Je suis toi, tu es moi, et dans un silence bleu
Tu me laisses au vertige de ce nouveau réel

Pour sortir du bleu, dans cette nuit trop blanche
Me tirer vers le ciel en nageant dans la peur
Doucement il coule, tout palpitant – un pleur
Tout le bleu de la terre était le bleu des anges

lucieniclaes
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Texte numéro 5 – Hugo Pisano – Océans

Étranges sont ces eaux, ruisselant dans de minuscules vallées
Qui gouttes a gouttes forment des lacs inquiétants
Une frayeur qui s’efface a mesure que l’on plonge,
Dans une marée de violents sentiments.

D’abord une mer claire, jaune et translucide,
Qui nous berce de vaguelettes timides.
Elles chuchotent des images d’un meilleur temps.

Sous la surface, une blanche inquiétude.
On s’agite et chaque détail devient sujet d’étude.
La paix est bousculée, sans prendre de gants.

Si l’on est englouti, l’eau est ensanglantée.
Elle crie sur notre peau, qui en est presque détachée.
Mort à toutes les choses, et rugit le volcan.

Plus profond encore, on trouve un vert atroce.
Un sourire mauvais vous dévore jusqu’à l’os.
Et l’eau est si acide qu’il n’y a plus d’avant.

La réalité se tort, quand il n’y a plus de bas, des reflets violacés nous touchent à tour de bras
D’une absurdité noire à l’air suffocant.

Mais dans l’abysse nous voilà délivré.
Des pleurs bleus nous ramènent à la félicité.
Car dans ces larmes, il n’y a plus de douleur.
On est confortable, dans les abysses où coule le cœur

@hpisano_
https://www.instagram.com/hpisano_/

Texte numéro 6 – Charlie – Pleurs bleus

Pleurs bleus au bout des cieux
Les mains creusées par les rivières
Pleurs bleus sous mes yeux
T’aimer encore comme hier

@3am_charlie
https://www.instagram.com/3am_charlie/

Texte numéro 7 – Gfree – Pleut Blessures

Poudroient , sur tes joues, tes pleurs bleus,
Ecchymoses, d’un azur hideux,
Hématomes, d’un cobalt honteux,
Meurtrissures, d’un marine miteux.

Par les crachins, des éraflures,
Par les averses, des éraillures,
Par les rafales, des écorchures,
Fou, droit, sous son joug, pleut blessures.

@gggggfree
https://www.instagram.com/gggggfree/

Texte numéro 8 – Eux qui nous rêvent – Stylo-vie

J’ai cri
Avec un
Stylo  bleu.
Nacré
Rond.
Comme la vie.

Sa plume
Fait couler
Mes yeux
Sur les feuilles
D’un cahier
D’enfant

Depuis longtemps
Le Temps
S’est enfoui

Quand
Je pose
Mon stylo
Il ne reste
Plus que
Le silence

De l’enfance
A
L’absence
Sur les mots
Je me balance

Tellement fort
Que j’encrie

Que j’en crève…

…le bleu du ciel

@euxquinourevent
https://www.instagram.com/euxquinousrevent/

Texte numéro 9 – Lachaud Etienne – Pleurs Bleus

Des gyrophares saphirs tourneboulent
dans les artères de Tours ;
La veulerie d’un chauffard
qui s’enfonce dans le bleu-nuit,
Une foule de fêtards affolés
La chair de poule
Tous dessaoulés par la peur
quand ils ont vu débouler le bolide
et entendu la secousse…
Un gosse avec le maillot des bleuets
trempe dans un jus pamplemousse.

@etienne_le_scribouillard
https://www.instagram.com/etienne_le_scribouillard/

Texte numéro 10 – Adrien Braganti – Un Deuil dans la nuit

Je t’achète toujours des myosotis
Mais je les traîne derrière moi
Comme des cadavres.

Je promène mes yeux lourds et les noie
Dans la foule avant de disparaître
Pour mieux me planter, face contre lune.

Le vide se distille au-dessous de lignes noires
Jusqu’à tenir dans une paume remuante
Où je m’agite encore.

Et j’y capte le geste d’un effort fantôme,
Une enseigne de néons impalpables
Sur le point de s’effondrer.

J’ai beau hurler à la mort, la nuit s’éternise
Dans un bleu tranquillisant
Avec ou sans mon agrément.

Il n’y a que toi et ton récent silence
Pour en tirer des conclusions.

@bragantiadrien
https://www.instagram.com/bragantiadrien/

Texte numéro 11 – Patrick Aubert – Spleen

Dans les rues de Paris
Je promène mon spleen
Sous les nuages gris
Que mon âme dessine

Si dans mes yeux il pleut
La Ville heureusement
M’offre un coin de ciel bleu
Comme à tous ses amants

Et sur le pont des Arts
Avec mélancolie
J’embrasse d’un regard
La Seine dans son lit

Compagne d’un moment
La magie de ses rives
Est un baume aux tourments
De mon cœur en dérive 

@patito75009
https://www.instagram.com/patito75009/

Texte numéro 12 – Nathalie Berthod – Supplique à Montjustin

Parles-tu la langue
Des collines et des fleurs Des granits aux baisers Qui déchirent
Qui effleurent ?
Que dis-tu à la lande Qui résiste
Qui demeure ?
Parles-tu la langue ?
Parles-tu la langue Aux sourires caressés Par les soupirs du vent Qui s’infiltre
Qui s’étend ?
Que dis-tu à la lande Qui persiste
Qui comprend ?
Parles-tu la langue ?
Parles-tu la langue
Aux brisures des silences Aux murmures du temps Qui recule
Qui avance ?
Si tu dis à la lande Que tu aimes
Ce jour-là
Tu parleras la langue

@nathberthodphotos
https://www.instagram.com/nathberthodphotos/

Texte numéro 13 – Tivagi – Perdu de vue

Cri coincé dans le fond d’une gorge
Corps en suspens, encore en nage
Fumée au bout des doigts
Indien sans message
Dans les couloirs lointains
Les secrets bavardent bruyamment
Jusqu’à tabasser les tympans
Otage du passé, comme un moins que rien
Victime de l’intérieur, témoin de l’horreur
Larme salé, sable brûlant, les vagues ressassent
Le souvenir du ciel bleu.

@matthieunblt
https://www.instagram.com/matthieunblt/

Texte numéro 14 – Dominique Theurz – Devant

Décalé chromatique

En eaux troubles, il dérive
Sans bouée et sans rage
Convaincu qu’il azurera l’étendue
Avant de se mêler à la vase.

Il offre ses larmes
Trempées dans les bleus de son âme
Pour colorer le lac.
Et tant pis si ça sonne comme une craque.

S’il pleure assez,
La nappe pourra déborder
De la noyade le sauver
…Mais inonder les bâtisses alentour.

À rêver de mer
Il n’a pas appris à chialer vert
Ni compris
Que même le ciel varie du bleu.

Voici venue l’heure
De tout sécher
Tout assécher
Cœur desséché.

Mais il se rebelle et sale
D’un torrent d’eau lacrymale
La note 
À l’attention des fossoyeurs de bleu.

@dominiquetheurz
https://www.instagram.com/dominiquetheurz/

Texte numéro 15 – Tahhan Enzo – Espoir 

Il n’existe pas d’obscurité sans lumière
Même au plus profond des Enfers
Même si vos pensées ne sont pas clair
Même si vous avez un cœur de fer

Oui le monde est folie
Mais n’oubliez pas que rien n’est plus beau que la vie
Alors songez à votre somptueux avenir
Tous ces magnifiques moments qu’ils vous restent à vivre

Alors ne faites pas pleurez vos veines
Ne faites pas saignez vos yeux
Ne vous laissez pas submerger par la haine
Un jour vous saurez ce qu’est d’être heureux

Alors ne cédez pas à la tentation
Combattez votre cavalier noir
Ne sombrez pas dans la mutilation
Souvenez vous qu’il y a toujours de l’espoir

Un jour le ciel s’éclaircira
Ainsi la souffrance s’estompera
Le foudre se sera calmer
L’orage se sera dissipé 

@enzo_tahhan
https://www.instagram.com/enzo_tahhan/

Texte numéro 16 – RV – Bleu sonnet ?

Quelques larmes de pluie sur la planète Terre
Quelques lames de fond qui bravent l’océan
Des glaciers qui se meurent sous le soleil brûlant
Tandis que l’homme danse et grandit délétère

Quelques trames de vie fauchées en pleine guerre
Quelque parme de deuil pour défier le néant
Des concepts immondes à l’épreuve du temps
Qui plongent le monde dans des vers à l’envers

Au loin paraît pourtant un arc-en-ciel radieux
Un signe bigarré un trouble mélodieux
Une offrande de plus à notre âme d’esthète

Profite mon enfant et sèche donc tes yeux
De ces larmes de miel qui nous vident la tête
De ces larmes de pluie sur la planète bleue

@tomtess3.14
https://www.instagram.com/tomtess3.14/

Texte numéro 17 – Laurelie Berujetti – Rencontre dans un chemin silencieux

Un homme marche vers elle, le pas noir et dédaigneux,
Le tonnerre gronde dans ses yeux houleux,
Un tournevis entre ses doigts courts et calleux
Dans l’autre main, un mouchoir usé et vieux.

Elle s’immobilise, l’œil bien anxieux,
Puis saisit son beau petit couteau suisse bleu,
Bien qu’il ne pourrait la défendre contre un gueux,
Les pieds plantés au sol, le regard belliqueux.

Il est là. La lutine a fermé les yeux.
Pensant son heure venue, elle prie les cieux.
L’homme la frôle, allonge un bras impétueux,
Et négligemment, jette le mouchoir crasseux

Dans une poubelle juste derrière eux.
« Je crois bien que je vous ai fait une peur bleue »,
Grogne-t-il d’un air machiste et victorieux,
Avant de poursuivre son chemin sinueux.

La lutine maudit ce monde si monstrueux,
Où on lui apprend à fuir les hommes taiseux,
Car chacun d’entre eux peut la prendre quand il veut :
Il suffit d’une allée sombre et d’un passant libidineux.

@laurelie_berujetti
https://www.instagram.com/laurelie_berujetti/

Texte numéro 18 – Sterc – Sans titre

Coup de foudre paralysant

Les battements de mon cœur ne cessent de me rappeler cet instant,
Qui s’est arrêté dans le temps,
J’ai croisé ton regard, et entre pari, battements à la chamade, peur grandissante et stress, tu étais là,
Au milieu de toutes tes amies dans cette perm’,
Entre bafouillements, confusion la plus totale, stress, gêne, et Saint-Martin,
j’ai perdu la parole mais je fondais devant toi,
Ces yeux bleus clair et ce sourire si rayonnant restent inscrits à jamais en moi, inoubliables
Y compris cette électricité paralysante, à fois inconnue, soudaine, nouvelle, douce et violente, que tu as laissée sans le savoir,
Noyée sous cet océan de non-réciprocité brutale et amère,
Le temps s’est arrêté à jamais pour moi, le jour où je t’ai vu

Connaissance de soi

Entrer dans le monastère de ma conscience et ses mystères a été l’une des choses les plus difficiles pour moi,
J’ai dû affronter les peurs les plus profondes et glacées que le Loch Ness, endolories par la gangrène de la douleur,
Étant à la fois, Gardien et Prisonnier cela fut difficile,
je croyais avoir gagné la guerre face à moi-même, mais je me suis fourvoyé et été mis K.O. par mes peurs souterraines,
J’espère pouvoir un jour les éradiquer, elles, et la fosse commune remplies de cadavres de désespoir, promesses non tenues, amours impossibles et déceptions

Enfant intérieur

À toi, l’enfant apeuré de mes nuits les plus sombres et douloureuses,

la peur glacée a ensorcelée ton coeur, mais ta survie finira par éteindre le feu sacré de ma vie et allumer à jamais le feu de mes désillusions et peurs les plus irréelles,
Tes cris et pleurs amères désespérés vers l’extérieur sont malheureusement vains, 

la mer déchainée de la fureur de nos colères ne s’apaisera que si tu hisses notre confiance comme bouclier vers les sirènes du hasard

@sterclepoetedu97
https://www.instagram.com/sterclepoetedu97/

Texte numéro 19 – MilleCam – La peur de l’eau

La couleur azur a besoin qu’on l’assure
Qu’on admire son bleu bien plus que les cieux.
Comme l’océan, le regarder nous rassure,
Mais vivre dedans comme elle vit, c’est dangereux.
Comment trouver remède à ses blessures
Quand on vit dans un endroit aussi tumultueux ?

Je sais bien que cette sirène, malgré son regard sans nuage
Souhaiterai recouvrir ses peurs bleues d’un voile rose
Mais la mer peut donner à voir un terrible paysage
Lorsque nage seulement des ecchymoses.

Mon beau poisson céleste,
Aux prunelles enviées par les dieux
Se noie dans des vagues de larmes engendrées par Hadès.

Qu’il est dur d’être une femme au regard bleu
Que l’eau délaisse. 

@camill.petit
https://www.instagram.com/camill.petit/

Texte numéro 20 – Oona – Bonne à marier

Pétrifiée dans ma bulle.
Prête à exploser.
Blanche pureté.
Belle qui hulule.

Personne pour m’écouter.
Bonne à marier.
Bientôt trop tard.
Pourvu qu’il soit en retard.

Bonne figure.
Bête jetée en pâture.
Peurs bleues.
Baignent l’espoir de mes yeux.

Prisonnière depuis que je suis née.
Besoin de m’enfuir, m’évader.
Profonds pleurs bleus.
Pitié ! le oui n’est pas mon vœu !

@Oona.la.nana
https://www.instagram.com/Oona.la.nana/

Texte numéro 21 – Le Poussin Poète – Appelons un chat… un viol 

En moi un souvenir indéfectible
J’aimerais lui parler sur ce bout de papier

Toi le Henry David Thoreau de mon été
Tu es arrivé sur ta moto pour m’étrangler
J’ai vu un soleil manquant de se bruler
J’arrive pour que tes plaies soient aseptisées

Ta vie me fut comptée comme une fable de guerrier
Moi frêle et sortant juste de ma coquille, émerveillée

Si les autres te blessent, c’est toi l’enfer en brasier
Si tu me blesse, c’est ma fleur que tu as fait faner

Par ta fourberie j’avais oublié cet instant de défloraison
Mais d’un haut potentiel à la volé, les flashs arrivent sans orage
Devant la glace je cris, je mœurs à chaque respiration

Viens me voir un jour
Viens osez dire ce mot qui m’arrache la bouche
Viens à mes pieds t’excuser de tant de souffrances accumulées

Part loin de ma vue, loin de ma vie
Part loin de ma tête, loin de ma fleur
Part dans l’enfer que tu crées.

@le_poussin_poete
https://www.instagram.com/le_poussin_poete/

Texte numéro 22 – Juliette Ruiz Zàfon – Ode maritime

Etendue infinie immobile ou furieuse,
Muse de cent poèmes chantant ta beauté,
De sonnets, d’haïkus et d’éloges glorieuses,
Aussi morne l’hiver qu’éclatante en été

Emplie au plus profond de ténèbres, d’abysses,
plus noire et terrifiante que l’ogre d’un conte,
Indomptable entité terrassant même Ulysse,
Demi-Dieu impuissant lorsque ta fureur monte

Tes vagues se murmurent auteures de tant d’odes,
Se faufilant dans l’air lorsque le vent se montre,
Informant alentours que la menace rôde

Ta majesté est telle que nul ne va contre

Ton chant et ta magie, lyriques mille fois
Fascinent les esprits, déchaînent les entrains

Essence de songes emplis de doux émois,
Je célèbre ta force et ton calme incertains

@JRZFON
https://www.instagram.com/JRZFON/

Texte numéro 23 – Solange D. Marcos – Un essai pour toi

Des mots, les uns après les autres, éparpillés sur le bas-ventre

squelette d’un essai, son rabat résume ce qu’il est

ses pages agglutinées par une sève sombre, brillante, pêcheuse, qui refuse de lâcher prise

Index porté à ma bouche, imbibé par une langue impertinente

la salive de l’espace glisse entre les cuisses de ma philosophie

dans les empreintes, les lèvres guérisseuses soufflent sur les cicatrices, dans le nerf de l’aine qui abrite le parfum métaphysique de ce que tu crois être

Dos en cuir caramel marqué par l’empreinte du feu en lettres d’or, griffé par mon empressement à tout lire, à tout baiser, lettrines rouge sang livrées au lecteur ignorant, exposées à la critique, à l’oxygène, à ta maudite poésie…

Taches de sagesse

Lignine sauvage

Vanille du ravage

de mon dos mis à disposition de la bureaucratie.

@solange_d._marcos
https://www.instagram.com/solange_d._marcos/

Texte numéro 24 – Seulement Samuel – Coeur chromatique

A l’aube de la première couleur, tu oses, tu t’interposes, tu agis comme un virtuose. Elle est toute chose devant ta prose, elle attend que tu lui proposes. Tu déposes un doux baiser. Tout vous oppose, mais l’amour s’interpose, votre quotidien se pose. Votre vie est rose.

A la deuxième nuance, l’amour s’amenuise, perd de son emprise, le charme peu à peu se brise. Le quotidien enlise, chaque bêtise attise la brise sur votre vie si exquise. Tu perds la mainmise, les vérités se déguisent, s’aromatisent au parfum de traitrise et de crise. Avec hantise, elle te fait la bise, prend sa valise dans une matinée grise.

A la troisième teinte, tu ne peux voir que le désespoir qui prend chaque soir au reflet du miroir.  Tu ne peux croire que tu as perdu ta fille d’ivoire enveloppée de moire. Tu te laisses choir, en peignoir, dans une vie entonnoir qui t’engouffre dans un purgatoire sans aucune victoire. Tu continues à boire, rêve de finir dans la Loire ou dans un abattoir pour avoir un exutoire à cet abîme noir

Au dernier ton, tu n’en veux plus aux cieux et aux dieux de t’avoir rendu malheureux. Tes yeux si pluvieux retrouvent leurs passés glorieux et un regard envieux et curieux sur ce monde sérieux. Tu traverses un présent plus radieux et mélodieux, loin des souvenirs nuageux. Peu à peu ton cœur va mieux et noie ses adieux dans les pleurs bleus.

@Seulementsamuel
https://www.instagram.com/seulementsamuel/

Texte numéro 25 – Karine K – Nos plus belles mélodies

Parce qu’inlassablement
Les plus belles mélodies
Emmènent au loin les amoureux
Un anneau nous unit
Rêve encore de nous deux
Survis à mon éloignement

Belle sirène pour beau matelot
Les vagues déferlent sur nos yeux
Emmènent au loin nos vœux
Un dernier matin marin
Survis par-delà les flots

@abab_7893
https://www.instagram.com/abab_7893/

Texte numéro 26 – Un truc poétique – J’ai peur

Depuis petit j’ai la peur facile
Une surprise et mon cœur vacille

J’ai la peur noire de mon sommeil
De ses cauchemars qui me réveillent
J’ai la peur bleu du fond de la mer
Des poissons de mon imaginaire
J’ai la peur marron de la hauteur
Et son appel vers les profondeurs
J’ai la peur beige de mon reflet
De mes actions et leurs effets
J’ai la peur grise d’un long couteau
Qu’il coupe autre chose qu’un gâteau
J’ai la peur rouge du sang qui coule
Qu’il sorte de moi ou de la foule
J’ai la peur blanche des gros nuages
Surtout quand le temps tourne à l’orage

J’ai la peur verte, la peur orange
La peur soufferte, la peur qui change
Un bel arc-en-ciel en vérité
Sur lequel je me suis constitué 

@un_truc_poétique
https://www.instagram.com/un_truc_poétique/

Texte numéro 27 – Letizia Trouillet – La fille aux pleurs bleus

Ma mère m’a toujours dit de ne pas pleurer,
Mais elle ne m’a jamais dit pourquoi.
Quand elle tomba malade, elle m’a demandé de ne pas pleurer.
Quand je lui ai demandé pourquoi, elle m’a répondu:
« Tu le sauras un jour. »
Ma mère est  morte, mais je lui ai promis de ne pas pleurer en public,
Alors je suis partie dans ma chambre, et j’ai tout compris:
Mes larmes étaient bleues!
Mon père trouva une femme,
Du jour au lendemain, ils se sont mariés,
J’ai pleuré.
Quand ma belle-soeur a vu mes larmes bleues,
Elle l’a dit aux parents,
Ma belle-mère a voulu se servir de moi,
J’étais en colère,
Et j’ai pleuré vert.

@Letizia2a8
https://www.instagram.com/Letizia2a8/

Texte numéro 28 – N’guessan K – Rencontre inattendue

Ce soir azuré
S’est réveillé
Bouleversé
Dans mon regard éberlué.
Autour de moi,
Ma foi
A perdu la raison,
Épris dans une étrange saison
Où la chambre à garnison,
J’étais juste là, pour redorer son blason ;
Une Louve sans parchemin
Avait croisé mon chemin.
Ses crocs étaient acérés.
Si imposant, tel de l’acier renforcé,
Des fourchettes entaillées
Sortis tout droit de l’enfer.
Sa colère était plus arc-en-ciel
Que le grondement du ciel.
Son regard perçait mes yeux apeurés.
J’étais crispé, complètement tétanisé !
Ses griffes de frayeur,
Il n’y a eu de place que pour la peur.
Cette visite dans la belle nature
Véritable cauchemar et mésaventure !
La louve s’approchait de plus en plus.
Les gouttelettes d’eau de par-dessus
Coulaient sur moi des signes de regrets.
L’espoir avait perdu son reflet.
Et comme j’étais devant ce buisson,
Un louveteau petit nourrisson,
Me dépassa pour rejoindre sa mère
Qui l’accueillit à baiser de mer.
Elle était devenue tout bleu nuit,
S’en allant joyeusement avec son petit.

@kodianguessan
https://www.instagram.com/kodianguessan/

Texte numéro 29 – Celeste Favaro – Nuages bleus

« Et voici clore un vide.
Un vide laissant place à l’éclosion
Partant d’une racine inconsciente
Où seule l’iris propage le parfum naissant
D’un collier de larmes,
Des perles liquides,
Quittant les joues avec silence.
Le même silence qu’un battement d’aile,
L’éphémère papillon,
L’effet mérité d’une attraction.
Un souffle pour le reprendre,
Une pensée pour mieux fleurir.
Envie de se sentir nuages pour s’autoriser les pleurs.
Dans ce ciel bleu où seul le désir est d’été,
Et d’être désormais. »

@favaro_celeste
https://www.instagram.com/favaro_celeste/

Texte numéro 30 – LDB_writer – Les pleurs bleus de l’hiver

Mélancolique veille funéraire,
Aux portes du tombeau,
Où tu dors, ma chère,
Offerte au festin des asticots.

Et l’on entend les pleurs bleus de l’hiver,
Sonner dans le clocher de nos églises,
Comme le chant des violons mortuaires,
Que les veuves, lasses, méprisent.

Voilà l’enfant des rues qui demande son aumône,
Le cri des amants que mangent les hormones,
Et moi, lorsque passe la dernière ombre ingénue,

Je dépose un bouquet de roses, fanées,
Sur tes lèvres closes, mon aimée,
Et l’hiver ne pleure plus.

@la3titia_d3bri3y
https://www.instagram.com/la3titia_d3bri3y/

Texte numéro 31 – Alunee – Encre

Je m’enferme dans mes pensées
Parfois le soir c’est triste et froid
Je pleure d’effroi, j’ai peur des fois
Sous ces barreaux sinistres et froids

Les larmes s’appauvrissent
Alors que les drames s’alourdissent
Je me cache dans les méandres
Avant que mes démons s’assouvissent

Puis un jour j’ai aperçu
Sillonner une vapeur bleue
Déposant comme une fleur 
La pétale d’une pleure bleue

Alors j’ai retrouvé une larme
Dont ma plume s’est imbibée
Retrouvant le souffle azur
Depuis si longtemps inhibé

Et dans cette geôle
Ou même les étoiles dorment
J’ai écrit des métaphores
Jusqu’à ce que le métal torde

@Alunee10
https://www.instagram.com/Alunee10/

Texte numéro 32 – Marie-Olympe – Sans titre

Je m’y suis jetée,
Œil rond de désespoir,
Gorge nouée.
J’ai écrasé les faîtes et les montagnes
Pour un peu de paix.
J’ai glissé, glissé là où la lumière n’apparaît,
J’ai rogné les queues des diables
Et les visages masqués.
Mascarade le long des canaux,
Là où les gondoliers huent,
Gosiers francs et larmes échouées.
Madame papillon court le long de la jetée,
Son châle blanc tombe à ses pieds,
C’est le deuil qui se peint sur sa figure,
Un drame de portefaix.
Le prince noir arrive, clament-ils depuis les hauteurs,
La saison sombre avance, dresse  les obélisques de la terreur  et mon cœur se met
à l’amende.
Pupilles dilatées, je plonge dans la tourmente,
À moins que je ne me mente et que mon être ne soit déjà glacé. 

@marie.dubourg
https://www.instagram.com/marie.dubourg/

Texte numéro 33 – Alessia – Tu seras l’eau des nuages

Chaque jour, je le contemplais.
Car le ciel lui avait fait don de deux maudites iris bleues dans lesquelles une seule larme pouvait trouver mille reflets.

Quelle ne fut pas mon impuissance devant une telle beauté. Que je regardais chaque jour se fâner comme des années n’ayant plus rien à raconter.

L’ombre d’elles mêmes étaient-elles devenues dans les dernières lueurs de ses souvenirs. Comme quelques poussières errantes, les images floues d’un sourire…

Peut-être que tu ne te souviendras pas de moi. Tu ne sauras plus qui je suis, ce jour où je me verserai en larmes à tes pieds.

Tout aura disparu.
Évaporé dans une fumée bleue,
Tel mon être sous tes yeux.

@alessia.mgx
https://www.instagram.com/alessia.mgx/

Texte numéro 34 – La relieuse – fleurs bleues

un an
fleur contre ton coeur
dans ton cercueil de bois papa

aujourd’hui
bleu de tes yeux
dans ton berceau de nos peaux mon fils

un an un cycle
grandes peurs de vous perdre
se trouver à retrouver

accueillir le départ l’arrivée
même chemin tourne tourne

pleurs deviennent fleurs
bleu du ciel varie
l’amour reste grandit

@sarah.ici_et_la
https://www.instagram.com/sarah.ici_et_la/

Texte numéro 35 – Sossou Désiré Martial – Lueur d’espoir

Le jour sous nos pas s’éteint, l’heure devient sombre.
La face du ruisseau reflète les lueurs
Lointaines du crépuscule qui, joyeux, se meurt.
À l’horizon, des oiseaux défilent sans nombre.

C’est l’heure de la solitude et du chagrin.
Les peines oubliées envahissent le désespéré.
Réfugiés, endeuillés, rejetés, reniés, opprimés,
Ils pensent incertains, sans espoir au lendemain.

Hommes de vives douleurs, hommes de peine,
Levez la tête vers le ciel. Le voici, l’araine
Qui annonce délivrance et paix pour toujours.

Tant que luiront en nos cœurs, sourire et soleil,
Tant que chanteront beaux oiseaux à nos réveils,
L’espoir règne. Ils sont pour bientôt, les beaux jours.

@SOSSOUD.Martial
https://www.instagram.com/SOSSOUD.Martial/

Texte numéro 36 – Az.u.r – Sanglots sans glose

Dis,

On dirait qu’une cascade gelée
Défile sous tes paupières scellées
Goûterais-tu les cieux salés
Sous lesquels de tristes iris
Avides de soleil gémissent ?

À travers les reflets cristallins,
Je les entends qui crissent au loin
Et sous ton silencieux vacarme,
Ils brûlent de dévaler les larmes

Comme je déplore le barrage qui retient

D’effroi tes fiers remous marins !
De dépit alors, les flots râlent
Et se figent – deux ancres opales. 

@az.u.r
https://www.instagram.com/az.u.r/

Texte numéro 37 – Arno Buyck – Monstre honteux 

petit à petit, la peur fait son lit
drapée d’obscurs, elle rôde et rit
cours gamin, fuit ma jolie
Fourre ta tête sous cette broderie

le monstre du placard
n’est pas sous ta couche
il est vêtu d’un bleu canard
yeux jaunes, haleine bain-de-bouche

traumas du passé, enfant manipulé
le monstre est adulte, incestueux
sur ton lit, gestes déplacés
ton ours en a une peur bleue

Pris d’empathie, lorsqu’il est parti
monstres du placard, et dessous ton lit
te réconfortent, te sourient
le vrai monstre, lui, a rejoint son lit

@arno.buyck.auteur
https://www.instagram.com/arno.buyck.auteur/

Texte numéro 38 – BFlow – Nuances bleutées

Une soirée, quelques mots, un but
Un anneau dans un écrin, puis sur mon doigt
De si beaux mots pour me convaincre de faire la paire
Je le redécouvre, monsieur fleurs bleues

Une seconde, un grand bruit, une chute
Une petite contusion au crane, mais pas de quoi
S’inquiéter d’après lui, mais la douleur il aime la taire
Il m’a fait connaître une sacré peur bleue

Un matin, un lourd silence, une lutte
J’ai beau le secouer, il ne rebougera pas
Comment poursuivre la vie, quand son futur la perd
Je m’effondre sur son corps et son coeur bleus

Un temps figé, quelques sanglots, un chut
Une rose que je pose sur sa dernière maison de bois
Le trou dans ma poitrine reflète celui dans la terre
Je lui dis adieu, de mes pleurs bleus

@florent_beauvois_page_auteur
https://www.instagram.com/florent_beauvois_page_auteur/

Texte numéro 39 – Grady de Christine – le ciel bleu

J’ai marché corps enlacé à l’œil morne
Pieds nus, gonflés de vertige sanglant
Sur ces routes insensées
Minées de pierres accablantes
Où je suis tombé, souffle amer
Sous la chaude voix du soleil 
Au réveil
J’ai tendu mes mains à la pluie, aux arbres
Je les ai enfoncées dans la terre
Pour voir l’ange et entendre son chant
Installé le rythme aérien, du bleu à l’âme
Et là j’ai pleuré chaudement
Comme un fou
Devant une rose, devant les couleurs
Éclatantes de l’horizon
l’éclat de rire d’un enfant…
Le ciel bleu était  parmi les légers
Pourtant je l’ai cherché dans ce qui élève
Mais qui ne soigne pas
Qui jette l’âme aux orties 

@graddydechristine
https://www.instagram.com/graddydechristine/

Texte numéro 40 – Alix Arfan – bleuir épiderme

il rit jaune
elle pleure bleu
pas blanc comme neige mais comme un linge
elle s’agenouille
sur elle-même
se replie
elle craint
qu’il voit rouge
qu’il soit vert
de rage
qu’il se mette dans une colère 
noire
et que sur son sillage
de but en blanc laisse 
tomber la main 
lourde
sur sa joue 

@alix_arfan
https://www.instagram.com/alix_arfan/

Texte numéro 41 – Manou Tahiro – Pleurs sous la pluie

Du creux de mes yeux
Suintent, empreints de bleu
Des sanglots qui m’évident à petit feu

Car en moi, de sournois vacarmes
Telles d’imperceptibles armes
Ont fait jaillir ce torrent de larmes

Les retenir me semble impossible
Il est des émotions qui nous ciblent
Et de leurs supplices nous criblent

Mais en silence j’attends
Nonobstant ce état inquiétant
Que passe ce mauvais temps

Sous cette céleste voûte
Où tombe aussi au compte-gouttes
Cette pluie qui amplifie mes doutes.

@manoutahiro
https://www.instagram.com/manoutahiro/

Texte numéro 42 – Carmy Basaki – Décombres

Il n’avait plus que des larmes

pour pleurer en vain ses rêves brisés par les vole-bonheurs. Un soir de fin décembre mortel qui marquait l’épilogue de la plus grande bataille d’un homme en quête de lui-même. Tout, tout, consumé par le feu, tout était devenu

rien à cause d’eux mais ils s’en fichaient ils ne se

sentiraient jamais coupables non jamais.

L’ado était là, qui sanglotait, sanglotait, tel un garçonnet fraîchement orphelin. Il priait que la mort l’emporte mais elle ne l’écoutait pas. Il se tordait de douleur au sol il criait les yeux livides et mouillés. Et la nuit tombait

mais les flammes brûlaient toujours rien ne pouvait les éteindre il larmait larmait encore et encore il larmait sa faiblesse était nue il larmait encore de tout son être cela ne s’arrêterait

pas.

@carmybasaki
https://www.instagram.com/carmybasaki/

Texte numéro 43 – Eva M – Blues port

Pars, car s’il n’y a plus que la peur

C’est que tu dois changer de port

Pour laisser à ton cœur

Le bleu de la mer, le blues sans la mort

Pire, tire sur la corde, demande à tes sœurs

Le sort pur qui te donne le feu

Embrase sans blâme tes cheveux

Pars au large, dans le blues qui se meurt

Creux au corps, croque la vague de peur

Brise la plume encrée dans tes blessures

Brasse le bleu de leurs cris rassembleurs

Craque le blues sans les murs

Tu avais peur, et tu pars

Tu as mis aux poudres le bleu

Et peint ciel et mer de ton feu

Le blues en plein coeur,

Prends ta plume de départ.

@evadiscute
https://www.instagram.com/evadiscute/

Texte numéro 44 – lulu – La peur des coups

« Stressée, je l’observe rentrer,
une nouvelle fois éméché
il m’observe, les yeux pétillants,
titubant.
Son sourire ivre
perd de son éclat subitement
ses traits, ses lèvres
se ternissent et se déforment
en constatant que j’ai de nouveaux vêtements
et, par conséquent, que je suis sortis de l’appartement.
Comprenant la suite des événements
je sens ces horribles ronces aiguisées
pousser en moi, la peur, l’appréhension
fleurissent en moi.
Mon cœur s’emballe, mes pensées l’engrènent.
Tout s’enchaîne,
les coups
la douleur sur ma peau
la souffrance perle et coule sur mes joues.
Mes cris, mes sanglots
me donnent la sensation d’être sous l’eau.
Je n’ai pas eu le temps de bouger,
de me protéger.
Le temps s’est arrêté,
mon cerveau s’est figé.
Je suis là, je ressens la douleur
mais mon esprit est ailleurs ».

@ok.bouh
https://www.instagram.com/ok.bouh/

Texte numéro 45 – Augustin Petit – Y a tout ça qui tremble

Un mouton. Deux moutons. Trois moutons. Moutons sous le lit
On compte les moutons sous le lit quand
Au dessus du lit on compte les zébrures en plein ciel
Que font missiles, roquettes, arcs du ciel
On trouve des moutons sous le lit. Tous tremblent. Ici tout! C’est tout qui tremble
On trouve pas le sommeil. Non. Pas le sommeil
Car tout ça tremble
On redoute le grand sommeil
Car tout ça. Y’a tout ça qui tremble.

/…/

On dit que c’est l’or bleue. Ciel! Par ici. L’or bleue
Que c’est là bas l’or. Juste après la grande bleue
Certitude. Ancrée
Mais ça tangue ici bas. Pas ferme pour deux sous la houle
Prête à ferme sa margoulette. Moi en dedans
J’savais pas. Tout vu. Tout traversé. Mais j’savais pas. Ça j’savais pas
Que c’est par voie de mer. Gueule en dessous des ors. Que j’irai droit.
Droit jusqu’au ciel

/…/

Faut pas qu’y vienne. Non. Pas qu’y vienne
J’sais pas d’où ça viendra. Où ça tombera
Faut qu’j’tourne mon dos. Face au plus bas
Faut pas qu’on voit. Non. Pas qu’on voit
Le v’là qui VLAN et v’là que VLAN!
Face au plus bas pour pas qu’on voit. Non. Pas qu’on voit
Le VLAN que v’là. VLAN sur mon dos
C’est sur mon dos. Personne qui voit
Faut pas qu’y r’vienne. Non. Pas qu’y r’vienne

/…/

Pied plaqué au plancher. Dos lové au dossier
Vissé là. Aller d’l’avant
Empoigner l’volant c’est prendre la route pleines paluches
S’éviter d’dévisser
S’éviter tête à queue
Tout autant l’un l’autre s’éviter.
Ah!?
Mais ici c’est serpentins!
D’autorité déversé d’autoroute, c’en est fini d’filer droit
Entrelacs d’asphalte. De haut en droite et de gauche à bas. Comprenne qui pourra à ce méli mélo là
Couacs contre couacs plus propices aux crissements qu’aux roulements acouphènes  Ça crispe
Chaussées enchâssées sens d’sus d’sous  Ça crise
Goulets. Gueulantes  Ça crie

/…/

Diagramme du diaphragme tendu
A l’arrêt. Quasi. A plat
Cardio alarmé. Annapurna. A placer sous détendeur
Déjà les sirènes sonnent les acouphènes plein pot à tes oreilles
Tes sangs tombent dans les pattes. Varices bandées à plein
Tandis que l’avarie d’O2 te monte à la tête
Dégât cascade en coin de l’œil
Sans sang te voilà bleu des peurs

@Tupisutti
https://www.instagram.com/Tupisutti/

Texte numéro 46 – nabou – Pour elles

Pavillon doré de banlieue, noyé dans l’indifférence.
Lieu de naissance de ma souffrance,
Où le bonheur est devenu terreur,
Où chaque jour mon cœur pleure.

Je suis la toile de mon artiste dans sa période bleus
Mais lui n’expose pas son œuvre à d’autres yeux.

Je suis sa femme, sa poupée, son jouet,
Il dispose de mon corps à son gré.

Je suis l’épouse éprise devenue soumise,
Une chaine invisible me maintien sous emprise.

Je rêvais de ce diner aux chandelles
Que cette soirée soit des plus belles
Mais la cire au sang se mêle
Et pour la dernière fois je chancelle.

@naboumateo
https://www.instagram.com/naboumateo/

Texte numéro 47 – Océane Kervévan – Prendre la tangente

Spectatrice de ma vie
je prends souvent la tangente
des sentiments

La vérité c’est que
la plupart du temps
je ne sais que faire
de cette brûlante sensibilité

Je ne parviens pas
à lever les yeux
et à regarder les gens
au-delà des ombres mouvantes à nos pieds

Je m’anesthésie
(parenthèse mes sentiments)

S’il te plaît n’attends rien
en retour de flamme
je joue à l’ingénue
jamais me mets à nu
tout est brouillé
sur mes ondes de pensée

Il y a de la tristesse dans mes sourires
si je crois à l’ennui si je crains la colère
mes amours désolées sont de puissants remords

Dans ces moments où
je pleure à larmes froides
je me méfie des sens
je me délie des sentiments

@oce.ker
https://www.instagram.com/oce.ker/

Texte numéro 48 – Elise do Marcolino – Mon aconit

Je te regarderai grandir, belle et vive,
Dans les forêts,
Dans les marais,

Prometteuse, dangereuse, ma sublime pleur bleue

Je caresserai ta peau, douce et gélive,
Sous les murets,
Près des bleuets,

Soyeuse, orgueilleuse, mon olim pleur bleue

J’admirerai tes hautes tiges, élancées, ogives,
Vers les poiraies,
Prêts des muguets,

Vénéneuse, menteuse, mon infime pleur bleue

J’effleurerai tes pétales, fragiles et lascives,
Sous les pommiers,
Vers les baumiers,

Douloureuse, capiteuse, ma divine pleur bleue

Aconit agressive, fleur du mal, de tous les maux
Maudit poison, cruel, fourbe, faux
Tu sauras me détruire, si j’ose te cueillir,
Malheureuse pleur bleue 

@lylylilys
https://www.instagram.com/lylylilys/

Texte numéro 49 – Ney Hin – doux sanglots

« Ce sont les mots de l’âme, fleurant les maux en larmes,
Dont le monde est muni, de Florence à Parme.
En des flots abondants, lourds torrents sur les joues,
Ou en amonts arides, craquelants, durs, mais doux.

Orateurs silencieux aux ardeurs si précieuses,
Aviateurs malgré eux, navigant loin des cieux
Ils roulent, glissent, et tombent, au fil des secondes
Et râlent, gloussent, et tremblent, au gré des facondes

Un jour viendra peut être où l’on se rendra compte
Du jeu espiègle et beau des sanglots de ce monde
Qui d’amour, de peine, ou de réjouissance,
Enrayent et peignent pures nos moindres complaisances

De passage, éphémères, ils demeureront pourtant,
Malicieusement teintés par les rouages du temps :
Des parleurs houleux, des fruits des yeux, de simple et radieux pleurs bleus. »

@hnd_dnh_
https://www.instagram.com/hnd_dnh_/

Texte numéro 50 – Yann – abandon

C’est avec mon cœur de fleur bleu que je t’écris ce poème
Où jy exprime une peur bleu, perdre celle que j’aime
J’ai peur que tu m’abandonnes

Peur que tu ne sois plus cette âme qui résonne
Et que ton regard ne se pose plus sur moi
Unique mélodie, je t’ecouterai 1001 fois
Réponds moi, mon ventre papillonne

Brillerais-je seul dans cette obscurité ?
Les nuits seront elles aussi belles sans toi à mes côtés ?
Et bien d’autres questions qui me terrifient
Une sensation qui jamais ne sera finit

Je ne veux pas de cette distance
Car tu emporterais avec toi des miettes de mon cœur
Et cela dans le plus grand des silences

@yann_le_rolland
https://www.instagram.com/yann_le_rolland/


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Merci à Alep, D., Idéesdodues, Flo face à la plume, Mathilde, Nicole, Roselivres, et Thomas et un anonyme de m’y soutenir !


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