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Les Égoèmes #6 – Commun lundi

Les Egoèmes, c’est un concours de poésie que j’organise chaque début de mois sur Instagram.

Pour cette sixième édition, édition de reprise, j’ai proposé aux participants de mettre de la poésie dans leur quotidien sur ce thème de « Commun lundi » !

Pour cette édition, les participant·es ont eu une semaine pour composer et proposer leur texte.
Pour vous tenir au courant des actualités du concours, ça se passe sur Instagram : @larathure

Les jurys de cette édition sont des participant·es de l’édition précédente :
Sofia K. Farhat (@sofia_farhat) (1er prix)
Elia Malika (@cotidiane) (2ème prix)
Jeanah_ (@Jeanah_) (3ème prix)
Bonne lecture !

Texte numéro 1 – Adrien Braganti – à bord de l’ambulance

Je vois des collègues œuvrer dans des flaques de sang
Et prendre peur d’une abeille.

Je roule à tombeau ouvert pour que des mourants
Accèdent à leur dernière volonté.

Je vois des malades au teint gris
Me tendre des sourires et des grosses coupures.

Je souffle, en me planquant derrière un pare-soleil,
Le son de radios idiotes.

Je tiens le crachoir pendant des heures à ceux
Que le remède empoisonne à petit feu.

Je vois des articulations rafistolées au titane
Se mouvoir dans la douleur.

Je porte des bouteilles d’oxygène reliées à des phtisiques,
Comme on tient un chien en laisse.

Je réponds présent à des discours emphatiques
Qui portent sur la peur de mourir lentement.

Je vois des gens pleurer leur proche avant l’heure
Et me haïr gratuitement, faute d’interlocuteur.

Je goûte aussi aux compliments, à ces marques de respect
Qui délicieusement m’invitent dans la bonne direction.

@bragantiadrien
https://www.instagram.com/bragantiadrien/

Texte numéro 2 – Ilsée Mandelbaum – *ǵʰelun-eh₂- 

encore une journée ordinaire
j’ai été réveillée par une volée de hérons chanteurs
je suis descendue de mon lit suspendu
j’ai fait mes ablutions à l’eau de lune
j’ai mis mes habits couleur lundi
et j’ai déjeuné d’un nuage beurré

ensuite j’ai pris la caravelle
pour me rendre au travail
faubourg des Djinns
de l’autre côté de la lagune
le temps était duveteux
l’air plein de pollens phosphorescents

à l’atelier
c’était une journée chargée
il y avait une cargaison entière
de mots disparus
à mettre dans des bouteilles de verre bleu

il y avait un mot
qui ne rentrait dans aucune bouteille
je l’ai gardé pour moi
il trône maintenant sur mon miroir d’écailles

c’est un joli mot
*ǵʰelun-eh₂- 

@eclipse.totale
https://www.instagram.com/eclipse.totale/

Texte numéro 3 – Flocon – Sème haine

Comme un lundi, je me referme et s’ouvre l’ennui
Comme un mardi, je ris de mes fausses empathies
Comme un mercredi, je déprime encore de cette vie
Comme un jeudi, l’envie de liberté m’envahît
Comme un vendredi, plus qu’une grande attente infini
Comme un samedi, fatalité d’un temps fini
Comme un dimanche, finalité morbide qui me sis

Comme un lundi, tout recommence dans cet infini
Comme un mardi, je ne puis plus et me suis enfuis
Comme un mercredi, approche ma fin, c’en est fini
Comme un jeudi, adieu car toute vie s’arrête ici
Comme un vendredi, je pleure dans la nurserie
Comme un samedi, début du temps de la survie
Comme un dimanche, recommence le tourment de l’ennui

@flocon_de_solitude
https://www.instagram.com/flocon_de_solitude/

Texte numéro 4 – Babushka – Commun lundi

Un lundi est revenu
La veille, déjà souvenir
En sa course est échue
Tandis que se dévoile l’avenir.

Le choeur des pas effrénés
Résonne en écho enivrant
Pour que chaque cœur singulier
Dans les rues s’estompe à l’instant.

Rythme de vie, comme un lundi
Dont les notes deviendront secondes
Qu’ignorent d’une marche endiablée
Ces mille âmes vagabondes.

Pourtant, cette mélodie
Jamais ne s’achèvera
Pour que paraissent d’autres souvenirs
Un prochain lundi reviendra.

@babushka3va
https://www.instagram.com/babushka3va/

Texte numéro 5 – Arno BUYCK – Comme un lundi

Lendemain de bamboche,
Les yeux dans les sacoches.
Festin de bidoche,
Chez la belle doche’

Lundi tradi’, je glisse dans un jean
Comme les gars de Sheller.
Commun lundi, relents de Gin
Et pupilles sèches sous les paupières.

Comme un lundi madame nostalgie
M’prends pour Reggiani
Week-end soleil, et lundi pluie
Week-end insomnie, lundi zombie.

@arno.buyck.auteur
https://www.instagram.com/arno.buyck.auteur/

Texte numéro 6 – Lucie Niclaes – Métro Paris

Commun lundi
Un gout de sel
J’ai mal dormi
Et je balance
Entre deux transes
Du métro de Paris

@lucieniclaes
https://www.instagram.com/lucieniclaes/

Texte numéro 7 – Vincent MORIVAL – Début de semaine ensommeillé

Le réveil sonne et je lui assène un coup qui parvient à peine à le calmer
Je me suis couché trop tard, j’aurais mieux fait de ne pas veiller
Mais habité par une folle inspiration, j’ai continué à écrir
Tous ces personnages que j’ai inventés, j’aime trop créer leur deveni

Je me demande pourquoi le weekend ne s’est pas prolongé
Deux jours, c’est trop peu, cela me donne envie de protester
Mais à qui adresser ce courrier de réclamation ?
Qui pourrait entendre mes protestations ?

Le travail m’attend, je n’ai pas le loisir de musarder
Mon emploi du temps va encore être bien chargé
Je vais essayer de survivre aux réunions et déplacements
Que je fais avec conscience professionnelle et investissement

Vivement vendredi soir que la semaine se termine
Que je puisse me plonger dans l’écriture, véritable vitamine
Qui me ressource et me donne une énergie folle
Celle de la chenille devenue papillon prenant son envol

@vincelif
https://www.instagram.com/vincelif/

Texte numéro 8 – Barbara Albeck – Le sens de la formule

Je suis nulle en maths
je suis plutôt du genre
concret mais il m’arrive
de résoudre une équation
du premier degré :

( commun lundi x commun des mortels)/(dénominateur commun*)
=
fosse commune

* transports communs + sens commun + lieux communs + marché commun  + points communs + cause commune + vie commune + lit commun

ça me prend toujours
en fin de journée
quand la loi des séries
condamne mon canapé
à ménager ma peine

je suis pas douée non plus
pour le relationnel
qui pose une équation
différentielle non résolue
à ce jour :

au moins j’excelle
à remettre au lendemain

cqfd

@antigoneuh_de_fausocle
https://www.instagram.com/antigoneuh_de_fausocle/

Texte numéro 9 – Manou Tahiro – Et lundi s’éveille

Le bruit strident d’un réveil
Des rayons naissants du soleil
Comme à son habitude, s’éveille

Lundi, de l’azur sombre et enjolivé.
Paré à l’aube d’ombres et de clartés
On le voit dans la fraîche matinée,

Infatigable tracteur des jours,
Où noirceur et lumière se font la cour,
Qui s’élève par un amour de bonjour,

Sur le monde, de ses splendeurs
Dans l’indifférence de nos humeurs
Ravivant l’éternel défilé des heures.

@manoutahiro
https://www.instagram.com/manoutahiro/

Texte numéro 10 – 3am – Matins mine de rien

Petit corps de fer, petit cœur de pierre
Pelote de laine bobine et rembobine
Comme un lundi je marche et je mens
Parmi vos mains et par mille chemins

Sous mes yeux mon matin s’étire
Sur la glace mon reflet se mire

Vais vers ce qu’il y a de plus commun
Mâche les mots, je ne sais comment
Au fond du ventre, il y a ce qui me mine
Je vous montre tous mes regrets en terre

Sous mes yeux mon matin s’étire
Sur la glace mon reflet se mire

@3am_charlie
https://www.instagram.com/3am_charlie/

Texte numéro 11 – L’Alchimiste – Commun lundi

C’est déjà aujourd’hui
On a encore enterré dimanche
Lundi vient de border la nuit
Celle qui souvent attend sa revanche

À trop fixer cette semaine qui s’avance
La vie déjà nous devance
Elle a cette odeur d’insomnie
De cette impatience qui s’enfuit

Devant ces minutes aux airs de résistance
Comme une ultime danse
Avant de replonger dans la vie

Avant d’oublier de prolonger ces nuits
Et ton sourire plein d’évidence
À rêver en contemplant tes hanches

En attendant le doux parfum de ton vendredi

@lalchimiste2.0
https://www.instagram.com/lalchimiste2.0/

Texte numéro 12 – Poésie Philosophique – Apologie du lundi

Que faire d’un jour dont personne n’attend la venue,
Et qui préside aux destinées de nos semaines?
Maudire chaque heure qui trop indolemment s’égrène ?
Non! Car s’il ne vient pas l’équilibre est rompu.

À quoi bon intenter un procès au lundi?
Certes il débobine des heures d’infinie langueur,
Mais il faut faire l’apologie de cette manie,
Après quoi, par contraste, s’adoucît la douleur !

@poesie_philosophique
https://www.instagram.com/poesie_philosophique/

Texte numéro 13 – Seigneur RUKEL – Quel lundi !

Ainsi vient l’aube,
me trouvant dans  un sommeil profond
causé par le weekend de l’ambiance à fond.
Ma tête sur l’oreiller, la fatigue m’adsorbe.

Le corps se sape de malaise, de bâillement.
La force a fui ; je l’attrape avec une boisson énergisante
accompagnée d’une musique apaisante
qui me délivre d’épuisement.

Quel lundi ! J’aime que son soir
en famille, devant un dîner
On se partage le bonsoir 

@RUKEL_MUGABD
https://www.instagram.com/RUKEL_MUGABD/

Texte numéro 14 – nabou – Routine

L’un dit : « debout, faut se lever »
L’indispensable café serré
L’indirect bus bondé
L’indication d’une réunion
L’indissociable carnet stylo
L’indisponible en RTT
L’indiscipliné en retard
L’indifférent, son air absent
L’indiscutable rapport du chef
L’indicateur de performance
L’indication de la sortie
L’indigérable plat préparé
L’indiffusable article bâclé
L’indignée de ces jours laids
Lundi encore à affronter

@naboumateo
https://www.instagram.com/naboumateo/

Texte numéro 15 – Dominique Theurz – Rituel

« J’t’avais dit pied droit. »
Mince, encore raté !
Et bientôt l’essuie-tout boit
Le café qui m’était destiné,
La douche, encore, exagère
En gloutonnant les minutes,
Le pantalon me chahute
Le pull m’exaspère
Ambiance délétère…

Et soudain, bisou sur la joue
De mon… moustique andalou
Jalousement choyé
Pour mon rab obligé.
Réaction magique,
Effet soporifique,
Yeux tout gonflés
Pile comme commandés.

Je retourne me coucher,
Tout habillé,
Pour soigner mes affreux
Et trente minutes après, je me lève
Frais et heureux
Du fameux
« Bon pied ».

Et demain :
« J’t’avais dit pied droit. »
Mince, encore raté !
Et bientôt l’essuie-tout boit
Le café qui m’était destiné

@dominiquetheurz
https://www.instagram.com/dominiquetheurz/

Texte numéro 16 – Oni_Rick – Un point sur le i

Le point sur le i du lundi,
Est remis au jour qui suit.
Toute la semaine il se perd,
Il rit jaune, dit qu’il est vert.
C’est un petit pois qui rougit,
Dans un plat en argile gris.
Tous ses plans sont contrecarrés,
Quand il est rond, rien n’est carré.
Mais le samedi il chantonne,
Et le dimanche il abandonne.

@Oni_Rick
https://www.instagram.com/Oni_Rick/

Texte numéro 17 – Julie – Comme un lundi commun

Lundi
Je brûle de rage
Je suis encore en nage
de mon dernier cauchemar
Je me lève à l’aube
Cernée de noir
pour partir au travail

Comme un lundi commun

Lundi
j’empile des boîtes
Cet homme me regarde
de loin puis de très près
quand je ramasse
tout ce que je laisse tomber
Trop maladroite peut être
un peu trop éparpillée

Laissez tomber
Regardez moi
je suis à l’ouest
Ils me regardent et ça m’agresse
Ils me harcèlent
Ils me détestent

Ça les fait rire ça les apaise
ça les lie
ça les repose à la brasserie
ça met du baume sur leurs lundis

Responsables ils sont
mes responsables
tous responsables
responsables de moi
responsables de mes
crises d’angoisse
c’est ma faute, je ne dis rien
j’attends toujours que ça passe
rien plus rien
ne passe

Comme un lundi commun

Lundi
Dans le bureau du PDG je refuse
d’imploser de pleurer je me retiens
d’exploser
de leur exploser à la gueule

Il me demande comment je me sens
Je crache entre mes dents : c’est injuste
Il me dit tu sais Julie
la vie est pleine d’injustices
Il refuse de dire le mot sexisme
il m’encourage à porter plainte
parce qu’il sait
que je n’ai rien
j’ai tout à lui prouver
aucune preuve
je n’ai qu’une parole
qui ne vaut rien
il m’a parlé de plainte de tribunal de gendarmes
qui douteront de moi
j’ai approuvé
il sous entend qu’il va me manquer
une ou deux preuves, les bons mots une certaine dose
de courage

Il demande : tu te sens vraiment capable de faire un écrit ?
je souris c’est nerveux
bien sûr je lui dis
bien sûr que je vais écrire
je n’ai plus peur d’écrire
plus peur d’être incapable

Sa femme me juge, elle me regarde de loin
vite fait, les bras croisés
elle ne regarde pas mes mains
qui font semblant d’être posées sur la table
elle ne regarde pas mes yeux
mes yeux qui brûlent dans le vide
mes yeux qui débordent de feu
à deux doigts de se déverser sur mon pull

Elle doit regarder l’heure, penser à son prochain café
elle est comptable
je ne compte pas à ses yeux
Le PDG dit si ça peut te mettre à l’aise
je peux vous laisser
entre femmes
(il veut dire entre filles)
Je la regarde, je dis non
Non, merci
Elle ne m’aime pas, on lui a déjà parlé de moi

Comme un lundi commun

Lundi
Je décroche dans un train de banlieue
Prochain arrêt gare de l’est
Je suis à l’ouest
J’ai les larmes aux yeux des larmes de rage
qui refusent de se laisser tomber
parce que si elles se laissent tomber
Si elles me laissent
qui est ce qui reste ?

Terminus
Tout le monde me descend
en salle de pause en réunion
Ils disent que c’est dommage
mais que ça arrive
ils disent c’est partout pareil,
ce n’est pas que notre entreprise

Comme un lundi commun

Lundi
J’ai mauvaise réputation
Je ne suis plus là, je suis très loin
J’ai manqué la réunion
Enfin non je n’ai rien manqué
je n’étais pas invitée

Ils se réunissent entre eux
entre hommes
entre couilles
Pour parler de mon cas
Sur lui je ne sais rien ils disent de moi
que c’est dommage
mais
comme c’est dommage
je n’ai pas su m’intégrer
enfin,
ils disent qu’il y a sûrement un lien
à faire dans cette affaire
Un lien avec
ma façon de travailler

Mon ami me raconte comment cet homme
qui m’a réduite à un objet
un objet sexué
une arme sexuelle
pas une bombe
je ne suis peut être pas assez jolie
et je n’explose pas

Comment cet homme
qui m’a salie, dégradée
Cet homme qui voulait m’humilier
s’est excusé auprès d’eux
auprès
de mon ami
du PDG

Suspendue au bout du fil
je me pends
au téléphone
lessivée
je bois les paroles
qui me tombent dessus

Je ne comprends pas
pourquoi je pleure
je ne comprends pas
comment c’est possible
je n’attendais rien
je suis déçue

Comme un lundi commun

Lundi
Comme une légère envie de gerber
Cet homme là a un message
à me faire passer
Il s’excuse, il se trouve des excuses mais
il dit à mon ami, parce que quand il me parle
quand il m’insulte
quand il me sexualise
quand il parle de mon maquillage
de mon visage
ou de tout ce qui passe
par ma bouche qui ne dit rien
il s’adresse toujours à lui
à moi il ne dit rien
quand je passe
il se contente de regarder
il dit : quand même, Julie prend tout
au premier degrés

Comme un lundi commun comme une envie de crever
Je me souviens de ce qu’il a dit
De ce qu’il a osé me baver
le PDG quand j’ai dit
Si je témoigne, c’est pour les femmes
pour écarter le danger
pour l’écarter lui
à jamais
des autres femmes

Il a dit, le PDG : tu nous rends service
si tu témoignes c’est pour m’aider
comme une envie de lui dire votre entreprise je vais la brûler
au premier deuxième et troisième degrés
ça sera vous rendre service

Comme un lundi j’ai pleuré
dans les transports en commun

Lundi
dans un train de banlieue, commun
homme venu s’asseoir sur le siège d’à côté
Un homme aux jambes écartées
me dévisage, commun
Il ne me demande pas si ça va
ou si il peut s’asseoir là
il y a de la place partout ailleurs
il ne me demande rien
je n’ai qu’une parole
qui ne vaut rien

Je pleure de rage, commun
Il me dévisage, enfin non, il me regarde
de la tête aux pieds en s’arrêtant bien
sur mes bras croisés
mes bras croisés sur mes seins
mes bras qui m’étouffent
mes bras croisés sur mes flammes
qui s’essoufflent

Il me regarde comme ils me regardent tous
Commun
Il ne dit rien
Il ne me demande pas si ça va
S’il l’avait fait, si on m’avait demandé
comment tu te sens
j’aurais pu dire
j’aurais pu hurler

comme un lundi

@julie.glrd
https://www.instagram.com/julie.glrd/

Texte numéro 18 – Juliette K. – de travers

encore une journée à tirer
une journée à penser que tout ça n’a pas de
pas de cendres à ranimer

c’est juste là
c’est juste moi que je traîne sans fin
et gave d’impatience

comme un souffle que je n’ai pas
que je n’ai plus
l’ai-je réellement déjà eu
comme un cahier qui n’en finit plus d’être brouillon
de faire l’ébauche d’un moi hors d’atteinte

je marche sur mes doutes
et ça me fait aller de travers

ce qui se pense ne saurait suffire
faudrait passer au pas de deux au pas chassé au chassé-croisé des insignes réelles et rêvées
faudrait se raviver se rallumer se crever les yeux pour mieux y voir
faudrait ça et pas que et encore plus et bien plus que
pour échapper au pas fait
au déjà vu
déjà dit

encore un lundi à écraser les sales pensées dans mon poing
à sourire parce qu’il faut bien
à me laver les idées au karcher
à me mettre à l’envers

j’en arrive au même cran
pas avancé d’un fourmillimètre
ça me démange et pourtant j’y reviens
je craque je suis accro au
masque
qui se fissure mais tient bon
comme si je tenais quelque trophée
à jouer le jeu du banal du lambda du normal

j’abdique j’y retourne
je ne suis qu’un seul parmi tant d’autres
pas de quoi en faire un chili
je me sens con je me sens
commun lundi

@kerjulfaitdelaprose
https://www.instagram.com/kerjulfaitdelaprose/

Texte numéro 19 – la.meliancolique.en.bref – Mélissa Parmentier – Comme Alain Dit !

Comme un lundi,
Elle lasse le temps,
Le réel la déshabille,
D’autres enfilent des gants,

La belle s’annihile,
À coups de brosse à dents;
Ariane tient le fil, elle serre les dents,

Comme Alain dit « tout est chancelant »,
Même l’œil qui brille;
Faisons semblant !

« Commun » l’un dit ! Est-ce important ?
Nous sommes maudits,
C’est évident !

Commun lundi, évidemment !
Lassons nos vies,
Éternellement. 

@la.meliancolique.en.bref
https://www.instagram.com/la.meliancolique.en.bref/

Texte numéro 20 – Poetikla – Car si c’est magique, C’est pas si tragique

Car si c’est magique,
C’est pas si tragique

C’est quoi le plus grand délice
de la matinée ?
C’est quand l’aube dorée explose
de silence satiné.

Quand le midi crie son attaque,
comment ne succomber ?
Les bras blancs du bouleau t’aideront,
amie, à ne pas tomber.

Et quand le soir s’effeuille si noir,
où trouver la lumière ?
Invite, tendrement, des lucioles
au creux de ta tanière.

@smaragdovelejzry
https://www.instagram.com/smaragdovelejzry/

Texte numéro 21 – Margow – Délivrez les livrets

Comme un lundi, je sors doucement de ma nuit
Le nuage de lait dans mon café lui donne un goût de poésie
Une musique anime mon rituel matinal

je prends mon vélo sur le canal accidenté
l’impression de voler lorsqu’aucun obstacle ne se dresse sous mes pieds

j’aimerais paresser et laisser mon esprit errer, avoir la liberté de créer
Au lieu de ça, j’ai choisi la sécurité d’un job pas si bien payé
La complainte du clavier Azerty, rien de nouveau ici

J’imprime des livrets, j’écris « délivrez les livrets » sur un post-it
Pas trop faite pour ce monde, mais trop peur de le quitter comme tout le monde

Ma fenêtre à penser, ma fenêtre à créer est posée sur ces post-its bleutés
Ils finiront dans ma poche, attendant qu’on les découvre,
qu’un jour eux aussi, on les délivre
Et pourquoi pas, qu’on en fasse des livres.

@margow___
https://www.instagram.com/margow___/

Texte numéro 22 – Astyana – Lundi, jour de vie

Un nouveau jour plein d’espoir.
Le lendemain d’une soirée noire,
Passée à appréhender ce qui revient sans fin,
Le lundi et tous les autres matins.

Pourquoi tant de désespoir sur une seule journée ?
Qui amène pourtant avec elle des heures de beauté.
De nouveaux possibles en vingt-quatre heures,
Cinq lettres qui pourront signifier bonheur.

Il n’appartient qu’à nous d’aimer ce pauvre lundi
Même s’il amène avec lui le labeur jusqu’au vendredi.
Il faut surtout accepter qu’à chaque nouveau début de semaine,
La vie nous offre la chance de faire couler la force dans nos veines.

@astyana
https://www.instagram.com/astyana/

Texte numéro 23 – BFlow – Début d’seum’haine

J’ai comme un début d’seum, haine
Je crois qu’il faut qu’j’me cale un
Petit moment tendre, est-ce
Trop en demandé ? L’un dit
Que oui, l’autre que j’le peine
Pourtant j’fais pas l’mal hein?
Je crois juste que mon errance tresse
Une certaine tension, commun lundi

@florent_beauvois_page_auteur
https://www.instagram.com/florent_beauvois_page_auteur/

Texte numéro 24 – Carmy Basaki – Rien de nouveau loin de toi

« Rien de nouveau loin de toi 
Regarde
la fenêtre toute translucide
et humide.

Aujourd’hui encore,
Je n’ai pas pleuré ton absence
Trop engourdi pour penser à ma
Douleur.

L’illusion que tout ira mieux
Revient chaque début de semaine.
Et tu es là, tu m’attends, entre deux
Éclats de rires d’enfants
Si lointaine et si splendide.

J’en ai marre d’aller aux cours
Juste parce que tout le monde ici
Le fait.
Ce n’est pas là que je te trouverai,
Et que ta peau se blottira contre
La mienne.

Alors, je te cherche ailleurs, je ne
Sais pas où mais c’est ailleurs.

Les chants d’oiseaux sonnent faux,
Eux-mêmes ont décidé
Que sans toi rien ne serait beau.

La même chanson tous les lundis.

Parfois je m’arrête,
Sur la véranda des voisins
Et au loin le lac est toujours là
À t’attendre tristement.

Pourtant tu n’étais censée être qu’un
Rivage de plus, une aurore de plus
Et tu es devenue
La solitude qui frappe à ma porte.

La même chanson tous les lundis.

Regarde,
J’ai enfilé de gros souliers
Pour affronter la boue de dehors.

L’avenue n’est toujours pas bitumée,
Les passants ne me connaissent
Ils ne savent même pas d’où vient le
Dédain
Que j’éprouve parfois à soliloquer jusqu’à la
Gare.
Tu verrais comme elle est peuplée
Nous y attendons tous l’autobus
Pour parcourir les routes escarpées.

Tous les lundis la même chanson.

Je t’ai brodé un peu d’amour.
Entouré des passagers.
Je ne sais pas, je ne sais plus comment te nommer.
Es-tu celle qui est partie,
Ou celle qui viendra ?

Tous les lundis la même chanson. »

@carmybasaki
https://www.instagram.com/carmybasaki/


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Merci à Alep, D., Idéesdodues, Mathilde, Nicole, Roselivres, et Thomas et un anonyme de m’y soutenir !


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