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Voilà quelques temps que j’ai pris du retard sur la publication des compilations des Fais Dix Vers, puisque les textes que je vous partage aujourd’hui datent de décembre dernier !

Ils clôturent la saison 3 de Fais Dix Vers, et j’avais trouvé symboliquement joli de terminer sur le thème “épitaphe” qui m’avait été proposé sur Instagram (comme tous les autres thèmes de la semaine). C’est pour cette raison que cette “semaine” ne se compose que de quatre textes. 

Les prochaines compilations ne correspondront plus tout à fait à des semaines, ayant pris un rythme un peu plus libre pour la quatrième saison. Je ne sais pas encore comment je les numéroterai, mais ceci est une autre histoire !

Lundi 13/12/2021 – Collège #390

Je me souviens des collages au collège et,
De ces vies en morceaux qu’on aurait voulu alléger,
De nos chimères en papier glacé pour se réchauffer,
Des jours d’hiver passés à la recherche de nos fées,
Mosaïques de maux naïfs, prosaïque prose à vif,
Chose magique, je les ai cueillies dans une rose à if,
Dans nos dessins disparates, nos desseins disparus,
Comme un souvenir qui me gratte, ce matin m’est apparu,
Les images de ces visages dans le mirage d’un autre âge,
Les rivages de ces présages dont je suis à jamais l’otage.

Ce thème collège m’a renvoyé aux cours d’art plastique, une matière qui disparait ensuite, et que je regrette. Non pas que j’ai été un élève appliqué dans ses cours, mais parce que, a posteriori, je me rends compte que c’étaient là les rares heures où on nous poussait à explorer notre créativité avec le droit à l’erreur, puisqu’il n’y avait pas nécessairement de “bonne réponse”.

Mardi 14/12/2021 – Brouillard #391

J’ai la brume débrouillarde, une plume de brouillard,
Je navigue à vue sous les alizés des mois doutes,
Une enclume et des buvards, sous la lune des fuyards ,
Je forge l’encre à déposer sur des liserés de soie douce,
Je m’accroche à la buée, à l’approche des bouées,
Un bateau de papier vient s’échouer sur les rochers,
J’ai pris le coche des huées, de vos fantoches souhaits,
Je floute mes idées pour qu’on ne puisse pas me les reprocher,
Un horizon dissimulé par une épaisse purée de pois,
Une oraison dite stimulée par les promesses de nos exploits. 

Un texte écrit à l’encre de brume sur la crainte, parfois, de tenir des propos trop clairs.

Mercredi 15/12/2021 – Sablier #391

C’est une poignée de sable fin pour profiter d’une plage horaire,
Récit d’une soirée sans fin pour consacrer une page aux rires,
Quand l’instant joue au temps les notes de cet air,
Quand le moment compte autant que l’éclat de ton sourire,
Je retourne le sablier pour éviter qu’il ne se termine,
Que nos roues tournent, soient liées, dans nos destins qui cheminent,
Que les minutes soient des heures, que les heures soient des jours,
Que ces jours soient notre bonheur, que notre bonheur soit pour toujours,
J’ai fait chauffer des grains de temps pour te souffler quelques vers,
Ils résonneront encore longtemps, c’est un doux matin d’hiver.

Généralement, j’essaie de ne pas écrire sur un mot thème que j’ai déjà exploré. Du moins, j’essayais, puisqu’à posteriori, je me dis que c’est intéressant, finalement. C’est ce que j’ai fait avec ce thème de Sablier que l’on m’a proposé à nouveau, et pour lequel j’ai proposé un texte bien plus doux que le premier écrit. Que je vous repartage juste en dessous, d’ailleurs !

Lundi 17/05/2021 – Sablier #278

J’écoute les temps se noyer dans des sabliers mouvants,
L’horizon déserté dessiner ce terreau stérile,
Mirage mémoriel racine d’un discours émouvant,
Chacun souhaite mettre le héros de l’autre au terril,
J’écoute les doutes de ces prosaïques mots tabous,
De ceux qui font du grès passé l’engrais de leurs regrets,
Les grains coulent goutte à goutte, mosaïque bout à bout,
Elle est ce qu’on en crée, la concrétion de nos progrès,
Si chacun crie sa vérité pour une histoire à tête d’hydre,
J’abandonne vos sabliers pour m’abreuver à la clepsydre. 

Jeudi 16/12/2021 – Épitaphe #392

Lorsque la dernière feuille tombera de mon arbre de vie,
Je ne laisserai que les racines d’une pierre blanche,
La page vierge d’un deuil auquel le marbre nous convie,
Quelques lettres latines à la pointe d’une branche,
J’y mettrai un océan, que vos souvenirs puissent voguer,
Des nénuphars de papier qui fleuriront aux vents,
Le clapotis éphémère des vagues, sans épiloguer,
L’écume des jours glisse sur la grève des vivants,
On y trouvera encore deux jeunes primevères,
Et en dessous, mon corps, toujours dédié aux vers. 

Un texte qui m’a permis de terminer l’année et la saison de Fais Dix Vers, sans que ce soit prévu comme ça. J’entamais alors une période de réflexion sur la suite que je souhaite donner à cette démarche de travail quotidien. Et si cette réflexion est toujours en cours, que j’ai depuis repris Fais Dix Vers sur un rythme nouveau, c’était un joli sujet pour faire une pause et essayer de prendre du recul.


Pour retrouver mes « Fais Dix Vers » au quotidien, ça se passe sur Instagram et Youtube ! donc n’hésitez pas à m’y suivre ! 
Et sur Instagram, vous pourrez me proposer vos thèmes !


Merci de votre lecture!

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