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Bonjour à toutes et à tous !

Je remets le site progressivement à jour avec les dernières semaines de Fais Dix Vers manquante suite au changement du site. Ici cinq semaines, du 11 janvier au 12 février 2021. Bonne (re)découverte des textes.

Lundi 11/01/2021 : Solstice n°196

Un jour sans… L’inspiration ne venait pas, le temps passait, passait… Alors j’ai écrit ce texte à la va-vite.

J’écris ce texte à la va-vite,
Dans le coin d’une feuille écornée,
Avide de combler le vide,
De lignes que j’n’arrive pas à orner,
Pour que l’format vive,
Qu’il ne finisse pas mort-né,
De cette page blanche que j’évite,
Mais qui a fini par borner,
J’ai écrit ce texte à la va-vite,
J’voulais juste vous en informer. 

Mardi 12/01/2021 : Mutation n°197

L’actualité parle beaucoup des variants du virus. Notre société, notre monde sont en pleine mutation. Mais j’ai préféré décalé le sujet et raconter une petite histoire à l’esprit médiévale qui se conclue par un jeu de rimes.

Godyrick pénètre à tâtons dans l’officine de son maître,
Pour dénicher la potion qu’il est chargé de lui remettre,
Dans les rangées de grimoires aux lettres étalées et glissantes,
Devant le défilé de fioles aux effluves fluorescentes,
Il croit reconnaître celle qu’il cherche, mais pour ne pas en douter,
Décide de son propre chef de prendre quelques gouttes pour goûter,
Il sent un goût âcre sur la langue, ses poumons étouffer,
Sa peau gratte, est brûlante, couvertes d’écailles boursouflées,
Il surgit devant son maître, tel un monstre éructant,
Terrorisé de découvrir ce vers quoi la mue tend. 

Mercredi 13/01/2021 : Neuvième mois n°198

Neuf mois de « Fais Dix Vers », et seulement quatorze thèmes à replacer dans ce texte. Il y a eu plusieurs impros et couvre-feu au cours de cette session mensuelle :
Attestation, Suite, Sapin, Solstice, Autoconfinement, cadeau, Incertitude, 2020, Bonne année, Silence, Capitole, Rave Party, A la va vite, Mutation.

Une fois n’est pas coutume, je me suis permis de ne pas réutiliser l’un des thèmes, met que d’un point de vue sonorité il soit tout de même présent dans le texte.

Il est difficile de dire que deux-mille-vingt était une bonne année,
Elle nous a offert en cadeau son lot de contradictions, d’incertitudes,
Cette vie en mutation qu’on aimerait, déjà, condamnée,
Moi.. je l’ai prise à la va-vite, trouvée là, cette nouvelle habitude,
Au pied du beffroi du Capitole, sous l’sapin de Pâques, j’ai aperçu la suite,
Le genre de délire que t’as qu’en rave-party ou quand tu t’prends une cuite,
Depuis j’avance en silence sans ciller dans l’sillage du solstice,
J’écrirai les vers dix par dix; jusqu’à ce que ça aboutisse,
Ici je m’auto-confie, ne mens pas, en voici l’attestation,
Le projet n’a que neuf mois; il est encore en gestation.

Jeudi 14/01/2021 : Question n°199

Un thème proposé par une abonnée sur instagram. Dans mon souvenir, j’ai déjà traité le thème réponse, et j’avais choisi d’écrire une histoire « de princesse ». Enfin pas tout à fait, mais il y avait un jeu autour de « Réponse » et « Raiponce ». 
Ici, j’ai choisi un tout autre parti pris !

Je m’interroge sur ces ensembles qui nous divisent,
Plus nous savons que nous sommes un tout, et plus on se sépare,
Par cet argent, par ces monnaies, dont le monde entier devise,
On crée des richesses vides, dont les gens pleins s’emparent.
Pourquoi penser que des partiels détermineront une vie entière ?
Pourquoi les espaces de discussion deviennent des lieux communs péremptoires ?
On continue à repousser les limites, pour dresser encore plus de frontières,
Est-ce vraiment les idées qui engendrent les guerres de territoires ?
Toutes ces questions et bien d’autres appellent cent réponses,
Mais la question de fond, elle, reste toujours sans réponse.

Vendredi 15/01/2021 : N°200

Deux-centième texte de Fais Dix Vers. Il fallait trouver un moyen de marquer le coup. Alors j’ai choisi de le faire avec un jeu autour des sonorités. Le texte du centième n’était fait que de rimes en « cent », ici, chaque vers contient deux fois le son « cent ». Tout en essayant de ne pas utiliser trop de participes présent !

J’aime raconter ces histoires centenaires et récentes,
Narrer des parfums d’encens, réciter des soirées dansantes,
Parler d’actu sans silence des questions sous-jacentes,
Parce que je pressens que ceux qui ne disent mot consentent,
Alors je slame des sentences que vous pensez innocentes,
Quand de mon côté je crains que mes griffes vous semblent blessantes,
Je suis de ceux qui s’en vont devant les ambitions naissantes,
Parce que je sais qu’une ascension précède une descente,
C’est un texte sensible avant que ma poésie ne soit lassante,
A l’avenir, j’aimerais donner du sens au présent qui s’absente.

Lundi 18/01/2021 : Impro 10 n°201

On part pour l’impro mensuel ! Je suis, sans modestie aucune, assez fier de la richesse de ce texte !

C’est comme ça qu’elle commence, c’est l’impro numéro dix,
Dans un projet aussi bancal qu’un édifice de Numérobis,
Franchement… J’devais le voir, y avait bien quelques indices,
Comme par exemple le fait que personne ne m’a jamais rappelé pour un bis,
Je me lance dans des projets durs, mais les gens autour craignent que ça me ramolisse
J’sais pas vraiment ce que ces mots disent, mais j’ai peurs qu’ils me maudissent,
J’ai l’impression de n’être au début, tu sais que c’est les prémices,
Mais quand je les entends parler, je crois être au bord du gouffre ou déjà dans le précipice,
Pourtant je me jette dedans, pour trouver mon Graal, pour pouvoir boire dans mon calice,
Peut-être que c’est quand je leur dirai adieu qu’ils comprendront que c’était pas juste un caprice.

Mardi 19/01/2021 : Neige n°202

Un week-end enneigé, le paysage qui semble se métamorphosé en quelques heures, le retour en enfance de quelques batailles de boules de neige… Il ne m’en fallait pas plus pour en faire un des thèmes de la semaine !

Dans la métamorphose d’un paysage monochrome,
De ces quelques  coteaux recouverts de flocons de cotons,
Cette lumière blanchâtre qui révèle ses arômes,
Quelques fleurs timides se cachent derrière leurs boutons,
Quand l’horizon devient miroir, se regarder dans la glace,
Quand la raison devient espoir, se retrouver à sa place,
Si nous pouvions effacer, repartir d’une page blanche,
Quand la fondaison est passée, murmurer les avalanches,
Et je me rappelle que, quand vient l’heure du déjeuner,
Je n’ai encore jamais vu neiger à l’ombre des genêts. 

Mercredi 20/01/2021 : Sonorité n°203

Mercredi jour du thème des abonné·e·s sur Instagram ! Et c’est le mot « sonorité » que j’ai choisi. Et donc, en toute logique, un texte qui joue sur les sonorités que j’ai écrit !

C’est… un son fait de bric et d’broc, d’une pluie de plic et de ploc,
D’alambic et de bock, une barrique baroque, et j’suis pris de tic et de toc,
Alors je kick le coq quand je clique sur le clock…
Pourtant dès le matin, je m’attelle à ma table à des battements,
Sans abattement, chaque main claque, tend le temps d’un tâtement.
J’attaque avec ethique et tact au son des tacs et des tics,
Pratique mes classiques de la Baltique à l’antarctique pour que mon art tique,
D’une antique tactique d’Ithaque à l’Attique.
Je me douche, me chouchoute sous une chaude chute,
Et chuchote ce chant qui me chaut… Chut…

Jeudi 21/01/2021 : Investiture n°204 

L’investiture de Joe Biden faisait la Une de tous les grands titres. Un texte plutôt simple, que j’ai voulu assortir d’une légère touche humoristique. 

Les mains levées et les questions fusent toujours en nombre,
Quand il quitte le micro au milieu des gardes qui l’escortent,
On immortalise d’un dernier flash qui fait surgir son ombre,
Cet instant où les huissiers scellent son sort et la porte,
Il passe au Capitole, devant une haie de politologues,
Et de l’autre côté l’attend son exceptionnel quotidien,
C’est revue du protocole, déjà le call d’une homologue,
Puis inspection de l’Etat-Major et de la niche du chien,
Il se souvient alors de ceux qui ont voulu l’avertir,
Il ne fait qu’entrevoir le rôle dont il doit s’investir.

Vendredi 22/01/2021 : Essayer N°205

Un thème qui me vient des concours organisés par « Le Decor du Verlan » sur instagram. J’ai loupé celui sur le thème « Essayer », mais je ne voulais pas perdre cette bonne habitude de reprendre le thème pour un des mes Fais Dix Vers. C’est chose faite dans un texte que j’ai souhaité dynamique, sous le signe de la punch. 

Il y a tous ses projets que j’ai passé mon temps à laisser,
Tomber, de côté, décoter sans penser à les redresser,
J’veux pas d’regrets, c’est pas comme ça que j’veux avancer,
C’est quand j’ai arrêté d’essayer qu’j’ai commencé à régresser,
Depuis c’est vrai que j’hésite entre tentative et tentation,
A force de m’planter je pourrais t’ouvrir une plantation,
Mais les échecs sont des leçons et le tout s’enracine,
Donc j’en prends de la graine, et à force je me vaccine,
Que je sois blessé, pressé, stressé, tu sais que j’essaie
J’attendrai d’être au Père Lachaise pour publier un ban d’décès

Lundi 25/01/2021 : Positif n°206

Pas facile d’être positif quand être positif est souvent une nouvelle négative. Derrière ce jeu de mot un peu facile, je vous l’accorde, j’avais envie d’écrire un texte qui prône la positivité, l’espoir… et la facétie du bon mot !

Un slam plein de bonnes ondes qui ne passera pas à la radio,
Écrit avec le coeur, sans battement, j’ai vraiment plus de cardio,
C’est dans ma solitude que j’ai envie de trouver ce qui nous rassemble,
Depuis le temps, franchement, l’humanité s’est parée à être ensemble,
Jour après jour, je l’atteste, c’est à nous de rester positif,
De voir le monde en couleur, en nous débarrassant du négatif,
J’ai envie qu’on vive les uns pour les autres, et non plus pour leur plaire,
Tu sais qu’on s’aide, qu’on se donne des coups de main qui nous poussent en l’air,
Qu’on rêve grand, qu’on se voit pousser des ailes, même pour des sauts de puce,
Alors je signerai ce texte d’une croix, marqué du sceau de plus.

Mardi 26/01/2021 : Restaurant n°207

Un thème dont j’ai envie de parler depuis longtemps. Parce que je suis touché par la crise que doit traverser le secteur de la restauration, et que je ne peux qu’imaginer à quel point il doit être difficile de naviguer à vue, entre résignation, espoir, colère et incompréhension. Un hommage au courage de tous les restaurateurs et restauratrices. 

Quentin redresse une table, au milieu de sa salle vide,
Cuisine, prépare un poisson, l’écaille, le sale, le vide,
Comment vous dire, c’est un poison, bien sûr que ça le vide,
Il ressasse,se dit qu’il a eu une sale vie de,
Trimard, de forçat pour réussir à accomplir son rêve,
Ouvrir son resto, cuisiner, servir pourtant il en crève,
Ce n’est pas de la colère, seulement du désespoir,
Quand tu n’peux plus servir un couvert, accueillir au comptoir,
Et chaque semaine, il voit s’éloigner le calendrier,
Quentin n’a plus le courage, il a rendu son tablier.

Mercredi 27/01/2021 : Chefaillon n°208

Mercredi jour du thème des abonné·e·s sur Instagram ! Et c’est le mot « chefaillon » que j’ai choisi. Un thème qui m’a inspiré l’histoire de cet enfant qui entend ses parents se plaindre de leur travail et de leurs supérieurs… Et qui s’en inspire pour ses jeux.
En toute honnêteté, j’ai eu envie de m’obliger de nouveau à trouver une rime avec le mot thème, ce que j’avais arrêté de faire avec les thèmes qu’on me proposait. J’aime bien que cette recherche de rime soit le point de départ d’une histoire. 

C’est juste après l’école, avant le retour à la maison,
L’instant chéri de Paul, le temps est à sa conjugaison,
Il est avec les copains et le monde leur appartient,
Ils vont s’acheter des petits pains, qu’ils se payent d’un rien,
Puis écument le terrain vague, baignent dans une mer d’huile,
De moteur, de ferrailles, de gravats, de plastique, de tuiles,
Paul trouve des hardes, vieil uniforme, couvre-chef, haillons,
Prend l’air sévère d’un garde, s’met à jouer les chefaillons,
Comme quand papa r’vient du travail, que maman parle du boulot,
Que Paul sent ce mal aux entrailles, qu’il les voit noyés, sous l’eau.

Jeudi 28/01/2021 : Soldes n°209 

Je suis tombé par hasard sur ce thème. Je voulais en traiter un tout autre, je tournais en rond, le temps passait, et finalement… J’ai écrit quelques vers qui collait avec la période des soldes, je suis allé vérifier que c’était bien d’actualité, et j’ai enchaîné.
Le genre de texte que j’adore écrire, plein de petites surprises. J’espère que vous achèterez aussi !

Aujourd’hui rimes bon marché, je profite des soldes d’hiver,
Je renouvelle mon art, j’sais que j’ai besoin d’articles divers,
Au milieu d’blagues vaseuses, je trouve un joli bouquet de proses,
En couverture, une vareuse, qui sent bon la mer aux mots roses,
J’acquiers un portable, il m’fait vibrer de ses silencieux sonnets,
Puis je tartine à table mes feuilles d’encre de seiche en cornet,
J’achète pages blanches, rires jaunes, assortis de coquilles,
Des plumes de poussins orphelins, que vos pupilles s’écarquillent,
Nouvelle collection hivernale, numéro deux cent neuf,
Faute de goût, Fais Dix Vers nul, alors je fais le plein de sang neuf.

Vendredi 29/01/2021 : Bouquet de prose N°210

J’ai trouvé ça amusant de prolonger le texte de la veille. Je disais avoir acheté un bouquet de prose, j’ai voulu l’utiliser. C’est mon tout premier poème en prose, un exercice difficile pour moi, tant je m’appuie sur les rimes pour construire mes slams. Une musicalité différente à trouver, des mécaniques d’écriture plus subtiles… J’ai encore tout à apprendre dans cet art, mais j’ai pris beaucoup de plaisir à travailler sur cette première tentative.

Elle est rentrée ce soir, elle avait un bouquet à la main,
Un sourire au visage et le coeur dodu de mélancolie,
Elle a fait tomber ses cheveux, trois flocons s’y accrochaient,
J’ai deviné mon banc tremblant sous un épais manteau blanc,
J’y songe, je ne m’y suis plus assis depuis que je suis ici.
Elle s’est glissée à mes côtés, m’a parlé de son silence,
Et j’ai vu bourgeonner ses pensées dans ses iris en pétale,
Elle a déposé quelques touches de couleurs dans cette douleur,
“Aime”, a-t-elle murmurée pour évincer tout ce que je sais,
Elle est venue, une dernière fois, pour voir courir ma vie sage.

Lundi 01/02/2021 : Lecture n°211

Une nuit passée dans les livres, le thème était tout trouvé… J’étais presque étonné de ne pas encore l’avoir traité !

J’ai illuminé ma nuit à l’aide d’une lampe de chevet,
De cette histoire qui m’attendait là, encore inachevée,
J’allais de mot en mot comme un chien fou; de chat pitre en chapitre,
J’y croyais religieusement comme si c’était des épitres,
Je n’étais plus moi, j’étais lui, j’étais elle, j’étais eux,
Ils étaient mes émois, mes ennuis, la prunelle de mes yeux,
J’ai pris ces lignes dans ma main, elles sont devenues ma vie,
J’me suis réveillé le lendemain avec ce sourire ravi,
Cette nuit, je n’avais pas de rêves, je n’en ai pas voulu,
J’ai découvert ceux d’un autre, ils sont devenus miens, j’ai lu.

Mardi 02/02/2021 : Expressions Françaises n°212

C’est mardi, et le thème de ce mardi était celui du challenge organisé par le Decor du Verlan sur instagram : Expressions Françaises. Le but était, logiquement, de jouer autour des expressions françaises, et c’est un texte avec lequel je me suis fait plaisir !

Lorsqu’il pleut des cordes, je me laisse aller au fil de l’eau,
Pris dans les méandres, il doit être mon Ariane,
Perdu dans mon esprit, des lumières se jettent, halos,
Qui éclairent ma liberté sous le bonnet de Marianne,
A régner au plafond, on mène des politiques hors sol,
On veut faire face aux problèmes, mais trop d’boulot dos-dos,
Alors l’opinion se polarise, ça me déboussole,
J’ai peur d’y laisser toutes mes plumes, comme le Dodo,
J’ai pris le temps d’une pause pour vous exprimer mes doutes,
Je vous sers ce dernier vers, et nous pourrons reprendre nos routes.

Mercredi 03/02/2021 : Oasis n°213

Mercredi jour du thème des abonné·e·s sur Instagram ! Et c’est le mot « Oasis » que j’ai choisi cette semaine. Comme la semaine dernière, j’ai laissé les rimes guider l’histoire. Celle autour d’oasis puis celle que j’ai trouvé autour de Dromadaire.

Ils sont partis de Valence en vacances, en train jusqu’à Paris,
Puis ils ont pris l’avion de France, direction la Mauritanie,
Randonnée au milieu des dunes qui donnent à l’erg sa dignité,
Nuit dans une palmeraie où on leur offre le dîner et le thé,
Au matin, un des gars veut partir à la recherche des dromadaires,
Une idée à la con à laquelle les gars de la Drôme adhèrent,
Ils s’en vont sans prévenir ni leur guide ni même les chameliers,
Mais l’désert fait perdre ses r’pères, l’impression d’être fou à lier,
Ils n’ont avec eux qu’une gourde, doivent se partager l’eau à six,
Les touaregs les retrouvent, ils n’étaient qu’à deux pas de l’oasis.

Jeudi 04/02/2021 : Digital n°214 

Digital, est-ce vraiment un thème d’actualité ? Si on veut forcer le trait, oui, puisqu’on parle régulièrement des entreprises du digital, ou encore de l’utilisation du terme préféré parfois à celui de numérique. Bref, je me suis amusé autour des doigts pour ce texte !

J’écris ce texte du bout des doigts, pourtant j’ai envie d’en faire un slam majeur,
Le marquer de mon empreinte, poème roi, soudain lever un poing rageur,
Mais si jamais vous le pointez, je n’assumerai pas, j’le mettrai à l’index,
Comme une relation cachée, il n’y a qu’en poésie que j’ai plein d’ex,
On s’entendait comme les deux doigts de la main, alliances qui s’annulèrent,
Depuis, j’attends la rime qui m’passera la bague, tatouée sur l’annulaire,
Mon petit doigt m’a fait remarquer un pied en trop, m’a mis la puce à l’orteil,
J’lui fais confiance, mon auriculaire a toujours eu une bonne oreille,
Allez, j’arrête là avec mes salades, tapotées de mes jeunes pouces,
Triturer les mots, vocabulaire en balade, voilà tout ce qui me pousse.

Vendredi 05/02/2021 : Montagne d’or N°215

La montagne d’Or, c’est un projet d’exploitation minière en Guyane Française dont on reparle régulièrement, notamment pour les impacts écologiques catastrophiques que l’exploitation aurifère pourrait avoir sur une forêt primaire. Un texte que j’ai voulu poétique, avec une petite rime un peu forcée. On ne se refait pas !

Les diamants fondent des sommets éternels,
Les colliers de flocons tombent en ritournelle,
Des gouttes saphirs, des torrents d’aigue marine,
Tapis de topaze dans le creux des ravines,
J’arpente les sentiers de rubis dérobés,
Terres ocrées dans de secrètes enrobées,
Au coeur des troncs de jais, canopées émeraudes,
Ici l’absurde prédateur, cueille, aime, rôde,
Cette nature est d’or, précise, précieuse,
Elle est le trésor d’une humanité pilleuse.

Lundi 08/02/2021 : Sable n°216

Des images de ciel rouge, des voitures et des maisons recouvertes par le sable du Sahara… Ce phénomène météorologique (pas si exceptionnel que ça d’ailleurs) était le thème parfait pour commencer la semaine !

Ce matin le ciel s’est enflammé d’une étincelle minérale,
Les nuages d’ocres ont fait pleuvoir une averse de sable,
Quand la météo se fait poète de ses prévisions fables,
Adultes et enfants s’inquiètent, s’émerveillent, le minet râle,
Le sommet des montagnes s’est embrasé de dunes éternelles,
Des gamins font des châteaux de sables au pied des pistes de ski,
D’autres bédouins glissent sur des traîneaux, caravanes d’huskies,
On hésite entre bikini, bonnet, turban, manteau en flanelle,
Ce matin, la Terre nous est apparue un peu plus entière,
La nature a fait sauter nos imaginaires et nos frontières.

Mardi 09/02/2021 : Rangement n°217

Avais-je besoin de me remettre les idées en place ? C’est possible. Entre les travaux au-dessus, à côté et à la fenêtre, compliqué de se poser pour écrire. J’en ai donc profité pour faire un peu de rangement, de ménage et trouver mon thème et mon texte du jour ! Enregistré entre deux coups de marteau et un énième perçage de trou, je vous livre un slam que j’aime bien, même si je dois reconnaître qu’il est encore un peu en pagaille !

J’ai la tête en vrac, dans mon cerveau c’est un capharnaüm,
Je remets en place les collections d’mon muséum,
J’récupère les idées sur une table pour les vider,
Il est temps d’trier, celles qui m’poussent, celles qui m’bridaient,
On m’a dit soit poli et commode, si ça t’arrange mens,
J’me suis trompé moi même, désolé pour l’dérangement,
De poussière à poussière, je ne sais à quoi j’aspire à tort,
J’veux tout garder d’hier pour que demain ce soit mon inspirateur,
Il y a tellement de crasse dont il faut que je me détache,
Donc je gratte, je m’accroche, pour arriver au bout d’ma tâche.

Mercredi 10/02/2021 : Unique n°218

Mercredi jour du thème des abonné·e·s sur Instagram ! Et cette semaine, un défi génial qui m’a été proposé : le thème unique avec la contrainte suivante : que chaque mot soit unique dans le texte. J’ai vraiment pris mon pied à faire face à la contrainte, et j’aime beaucoup ce qui se dégage de ce texte.

Je veille sur chaque mot orphelin, comme un parrain,
Souffle : “Erre, Hèle, Aime” et ils étoffent leurs lettres,
Puis ancre quelques vaguelettes aux airs marins,
Mais aujourd’hui, quelle est encore ma raison d’être ?
Untel étalé, attelé, allaité à la télé,
Hostile Attila a latté les têtes martelées,
Alors, poète, sois le contraire du proverbe hunnique,
Que ces vers repoussent partout où ta poésie passe,
Démarche cavalière, scelle cette contrainte unique,
Cavalcade sévère, digne culture qui nous dépasse.

Jeudi 11/02/2021 : Hôpital n°219 

Un texte réaction au piratage du système informatique de l’hôpital de Dax. J’ai donc joué de la métaphore du « pirate », et je précise ici que Triple-patte est ce pirate dans Astérix qui parle en latin. Bon, je n’ai pas joué sur le fait qu’il parlait latin ici, mais ça permet de l’identifier assez clairement.

Un système de santé épuisé, presque débordé,
Un personnel en lutte, mais sur le pont chaque jour,
Faut-il vraiment que des pirates viennent les aborder ?
Ainsi débutera toujours le bal des vautours,
Parce qu’on est loin du cliché de l’infirme niais,
Ce n’est pas triple-patte qui vient voler des infirmiers,
Ils s’attaquent à un service vital et vulnérable,
Comment qualifier un acte à ce point méprisable,
J’y vois la raison qui recule, l’humanité s’absenter,
Personne n’devrait faire d’pécule sur un mauvais état d’santé.

Vendredi 12/02/2021 : Vendredi N°220

Vendredi, on était vendredi. Au moins, niveau actu et cohérence, j’étais bien. Et le lien avec « Vendredi, ou la vie sauvage » collait assez bien avec mon humeur du jour. Bref, le genre de texte que je prends beaucoup de plaisir à écrire.
Deux références à des histoires d’iles désertes donc. Celle de Robinson Crusoé et de Vendredi, et celle de Tom Hank dans le film seul au monde (que j’ai découvert il y a peu, je dois le reconnaître).

On erre dans nos îlots isolés, un air désolé,
On a un grain dans la tête et le crâne en silo laid,
On abat nos dernières cartes, on joue en solitaire,
C’est pas une réussite, mais faut bien passer l’hiver,
Comme Tom Hanks on rêve d’un ballon avec des amis,
D’une terrasse, d’un verre de vin ou bien d’un demi,
Robinsons naufragés dans des villes, désert de béton,
On envoie des fusées d’détresse dans des ciels capitons,
Espérant un signe, un bateau ivre approchant nos rivages,
On rêve tous d’un vendredi soir et de sa vie sauvage.


Pour retrouver mes « Fais Dix Vers » du lundi au vendredi, ça se passe sur instagram, donc n’hésitez pas à m’y suivre ! Vous pourrez m’y proposer vos thèmes !


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