Les Égoèmes

Les Egoèmes #20 – Grassouillet

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Les Egoèmes, c’est un concours de poésie que j’organise chaque début de mois sur Instagram. Ou presque.

Pour cette vingtième édition, alors que le printemps des poètes nous invite à la grâce, je vous invite à développer une écriture pataude et rondelette, une grâce souillée pour certain·es, pleine et généreuse pour d’autres…
Les participant·es sont libres d’interpréter le thème comme bon leur semble.

Pour cette édition, les participant·es ont une semaine pour participer, en envoyant leur participation à egoemes @ larathure . fr (sans les espaces) avant le mercredi 13 mars 2024 minuit.

Comme pour l’édition précédente, je proposerai un texte de calibrage pour aider les jurys dans leur travail de notation.

Pour vous tenir au courant des actualités du concours, ça se passe sur Instagram : @lesegoemes

Les jurys de cette édition sont les lauréat·es de l’édition précédente  :

L’Alchimiste (Instagram )

Staury (Instagram ) 

Verdi (Instagram )

Vous pouvez retrouver les présentations des membres du jury sur Instagram : @lesegoemes

Bonne écriture !


Texte n°1 – Grassouillet – F.L

Le jour commence à peine et petit rondouillet
Agite au pied du lit ses deux mains trop gourmandes
Gagnant le bocal de confiture aux amandes
Avec célérité, d’un geste gentillet ;
Faisant tomber à terre une bouteille pleine
Fardant le sol – l’ingrat! – souillé lors d’un feuillet
Empéguant de gras, sa chambre a mauvaise haleine.

@fr_f.l

Texte n°2 – Gras douillet – Athénaïs GRAVE

Tu te pelote-laine contre-moi,
En appel à mes caresses.
Je me bouillotte contre toi,
En appel à ta tendresse.

Tu me chantes la sérénade,
Pendant que dans ton dos,
Ma main se balade.
Déjà, tu me réclames, crescendo.

Ton insistance m’obsède,
Alors que tu ondules contre mes jambes, coquette.
Je ne tiens plus, je te cède.
Tiens le chat, voila tes croquettes !

@athenaisauteur

Texte n°3 – Décadence – Latsuna

 Il n’y a pas que des opinions
mais une conscience des décadences
d’une sphère d’élites dont on hérite
d’un monde vide qui se délite.
On tape à l’œil sur l’étiquette
On vend de la merde dans des barquettes
Grassouillet, inculte, fils à papa
Gavé de marchandises à prix bas.
Bavant sur la télé des : « comment peut-on ? « 
en bouffant des burgers double portion.
L’avenir petit à petit se condamne
Réseaux sociaux en filigrane
A la médiocratie des plus faciles
Une course à la laideur, à ce qui est vil.
Plus c’est gros, plus c’est gras, plus ça crasse
Plus c’est faux, plus c’est laid, plus ça passe.

@latsuna.officiel

Texte n°4 – Elle même – Claire_mr8

Tes joues sont comme  addictant
ce sourire qui rayonne
dans la vie de temps en temps .
Comme tu es toute mignonne!


tu es douce dans ton regard perçant
je te regarde  au loin en m’endormant
sur le soleil de ce mois de juillet.
Loin , qu’observe tu ?
Un corps de ballet.
regarde il vienne vers toi
écoute !
entend-tu leur voix?
c’est le son de la joie.
 
De la ville lumière à l’ile de beauté
sur leurs plages  tu ira te promener
ombre et lumière forme une frontière
mais noir et blanc ma donner cette juliette
 
juliette me rappelle grassouillette
oh ! qu’elle est toute rondelette!
parce qu’ elle est dans ce grand lit douillet
oh oui! c’est ma fille
ni triste ,ni subtil
si facile et si difficile
cela veut juste dire  « sublime »

@claire_mr8

Texte n°5 – Peu importe – Seulement Samuel

Peu importe que tu pestes,
Que tu me détestes,
Que tu pleures, que tu cries,
Que tu changes selon tes envies


Peu importe tes formes,
Que tu te trouves difforme,
Ton reflet dans le miroir,
Et tes ronflements le soir.

Peu importe ce qu’il se passe dans ta tête,
Que nos journées deviennent tempête,
Que change les saisons,
Au gré de tes émotions.

Peu importe si tu râles sur mes poèmes,
Qui disent à quel point je t’aime
Je serais toujours là pour toi.
Je me moque de ta prise de poids

Car sous ton ventre grassouillet
Pointe notre futur bébé.

@seulementsamuel

Texte n°6 – Le grassouillet rond ronne – Matthias Deux Thé

L’animal a bondi et s’est précipité.
Ce matou rebondi, plein de vivacité,
Voudra bien consentir à ce qu’on le caresse,
Sans être reproché de manquer de finesse…
Voici le gras félon, gros félin, beau gros chat :
Le minois du minou s’embellit par le gras.

« Gras où ? » questionne-t-il. Comme s’il était mince !
À l’entendre on croirait qu’il n’est pas comme un prince !
Ah non, c’était « graou »… Ce qu’il est menaçant !
Tellement offusqué ! Si peu reconnaissant !
Qu’est-ce qu’il est ? Ingrat !… Est-ce que je t’affame ?
Hein, vilain grassouillet ? Suis-je donc un infâme ?

Lorsque d’aucuns criaient que tant de gras souillait
Ne t’ai-je jamais dit qu’en fait le gras seyait ?
Qu’il rend ton poil soyeux ?… « Mraou ! » Tiens ! On grasseye !
On prend l’accent chantant ! On se croit de Marseille !…

Vous ne le saviez pas ? Le chat est spirituel
On dirait qu’il sourit, la tête vers le ciel
Et lorsque je le vois ronronnant d’espérance
Je me sens attendri par sa douce confiance
Par la lueur d’amour qui brille dans ses yeux
En nourrissant le ciel, l’amour fait des gras cieux…

Mais cesse de miauler ! Penses-tu que je joue ?
Je suis en réflexion sur le lien qui nous noue.
Je pourvois aux besoins et ne veux que ton bien ;
Suis-je comme ton dieu, ou bien es-tu le mien ?…
Bon allez, j’ai compris, pauvre bête appâtée
Tu l’as bien méritée, la voici ta pâtée !

Aimer la bonne chère est parfois dangereux
Mais chérir par la chair, c’est déjà un peu mieux
Alors ne l’oublie pas, créature asservie
Engraisse-toi d’amour, car le gras c’est la vie.

Et nous qui avons faim ? Comment aimerons-nous ?
L’exemple est à nos pieds : l’amour vient par minou. 

@matthias_deux_the

Texte n°7 – Cor(ps)riger – Julie Zhang

Les pleins et les vides de mon corps
Se font et se défont
Au gré de mes humeurs

Un jour ma maman a dit
Tes bras potelés
Un jour le coiffeur a dit
Votre visage rond
Un jour un garçon a dit
Ses cuisses épaisses

Les mots deviennent racines
Je suis sculpteuse de chair
Rendre la courbe longiligne
Enlever de la matière

Pauvre corps n’a rien demandé
Vigoureux, magnifique
Désormais ravagé
Par des caprices esthétiques

Le trou béant de mon cœur
Comblé par mon ventre tendu
Le creux dans mon estomac
Ignoré par ma tête têtue

Je voudrais manger sans peine
Occuper l’espace sans gêne
Redevenir légère
Dans ma plénitude 

@julieshuting

Texte n°8 – Court-bouillon – Lignes_fugues 

J’irai crue
Mâcher le monde, boire son jus
Et tout ce qui se présentera à moi et tout ce qui ne se présentera pas avec
Je me veux pleine
Et court-bouillon
Cocotte-minute, petits oignons

J’irai crue et déjà je crie
Je crie j’ai faim
Je crie famine
Je crie qu’on me nourrisse
Comme une ogresse
Qu’on ne m’enlève pas le pain de la bouche

Je veux plein et plus et trop
La langue bien pendue et franchement les crocs
Ne pas être dindon
De la farce des bouches maigres
Des palais lisses
Des estomacs serrés
Des intestins frêles

@Lignes_fugues

Texte n°9 – La grasse grâce – Jessica Delecluse

Quel beau visage lui disait-on ?
Mais de grâce !
N’était-elle qu’un menton ?

Son corps adipeux,
Imposante masse,
Conforme à aucun de ses vœux.

Crois-tu qu’elle l’ait choisi,
D’être aussi grasse ?
Réel frein à son utopique vie.

Regardez au plus profond.
De sa graisse, de grâce,
Faites abstraction !

Elle est belle à en crever.
Dieu même en sa paroisse,
Sur ses Saints, l’aurait juré !

Son épaisse cuirasse et sa douce face,
Enlace et embrasse.
La grasse et sa pure grâce.

@jessica.delecluse.pageauteure

Texte n°10 – Éloge des Vallons Gracieux – Isabelle Sindin

Dans les vallons, où l’herbe grasse ondule,
Se cache une beauté, une forme qui se module.
Grassouillettes sont les collines, douces et rebondies,
Où la grâce se mêle à la générosité sans prix.

Les arbres ploient sous le poids de leurs feuillages,
Les ruisseaux chantent des mélodies en nage.
Les oiseaux, dodus et rondelets, batifolent avec entrain,
Dans un ballet plein de charme, où rien n’est vain.

Le soleil caresse les formes, les enveloppe de chaleur,
Offrant à chaque courbe une douceur sans pudeur.
Dans ce paysage gourmand, tout est volupté,
La beauté se révèle dans chaque pli, sans fierté.

Alors embrassons ces formes, dans un élan d’amour,
Où chaque rondeur est une invitation au jour.
Dans cette écriture pataude et pleine de vie,
La grâce se dévoile, et nous emplit de magie.

@_isabelle.mtb

Texte n°11 – A la baie d’Authie – Nicolas Aimé-Delcroix

Je me caresse le bidou,
Mes copains les phoques se roulent
Gaiement sur le sable tout doux…
— Les phoques ?… Oh ! Pour eux tout roule…

Mes gros copains les phoques jouent,
Roulade grâces pour les foules
Qui se moquent de mes joues
— Grassouillettes qu’on saboule

Pour rigoler : est-ce mignon,
Des joues d’écureuil trop gourmand ?
— Oh tu verras si c’est mignon
Quand je t’hurlerai mes tourments !

@nicoadelcauteur

Texte n°12 – corps gros, corps beau – Ambrena

Corps gros, corps vrai, corps beau
Croassez, les skinny !
Des courbes, pas d’abdo
Au diable ce qu’on dit

J’ai le droit d’exister
Juste vivre ma vie
Avec mes bourrelets
Poids n’est pas maladie

Lâchez-moi la balance
Stop les taquineries
Moi je l’aime, ma panse
Ma ligne si jolie

@awara.soleil

Texte n°13 – Comme un camion – Adrien Braganti

Heureusement que tu marches, que tu bosses
Et qu’il t’arrive d’emprunter les escaliers
Pour migrer d’un point A à un point B.
Dans le cas contraire, t’aurais le cul comme un camion.
Avec toutes les cascades de soda,
De bière, de whisky, de pinot, de muscat
Que tu t’envoies quand l’occasion se pointe
À défaut de la provoquer, t’aurais le cul comme un camion.
Mais toutes ces âmes s’essouflant en tous sens
N’ont-elles pas le cul chargé comme un camion ?
Si l’on compte attentivement le nombre
D’identités qui y logent et s’y bousculent …
Si l’on additionne les passifs, les drames,
Les moissons, les névroses et les hasards,
Tous les bipèdes se balançant dans ce siècle
Ont le cul aussi large qu’un camion.

@bragantiadrien 

Texte n°14 – LE SONNET DU BOULINGRIN – Anicet O. ADAM

Trimbalant ma lourde carcasse dans Reims
Je vais toujours pressé dans les ruelles éclairées
Ville des sacres lointains où sont tes fêtes de princes
Ma belle bourgeoise s’est endormie, comme fatiguée

Il est un lieu pourtant qui à mes yeux
Entretient encore cette flamme à jamais
Celle de la joie à partager des mets savoureux
Bien plus qu’une brasserie ou qu’un estaminet

Ma Cathédrale, c’est  bien là quelle se situe
Colonnes de rosettes, rosaces de paupiettes
L’ange au sourire ne quitte pas mon assiette

Le Boulingrin est mon temple, mon institut
Celui de la vraie cuisine, sans tralala …
Je vais bon pas à la messe m’en mettre jusque là !

@adam.olivier

Texte n°15 – Physique trop gras ? – Samira

Dans cet ordre social de paraître et d’ostentation
Où tout est régi par l’apparence physique,
Les plus enrobés vivent en constante persécution,
Sans avoir le droit à la moindre réplique.

Pas assez fines pour plaire à l’assemblée générale
Des silhouettes normales sont huées en grosseur fatale;
Le culte de la minceur extrême trône dans les cervelles
Ne plus manger est l’enjeu crucial de ces demoiselles.

Des diètes poussées et des mœurs aliénés sont la norme
Pour cette cuvée d’anorexiques au corps sans forme;
Ils ont en horreur les bourrelets et les poignées d’amour
Signes rébarbatifs d’une esthétique ronde sans glamour.

Le ventre creux et les côtes saillantes ne sont pas si élégants
Cette architecture squelettique portés aux nus est si rebutant;
À être horrifiées par l’épaisseur de chair en trop qui les hante,
C’est eux qui s’encombrent d’un physique dangereux qui les enchante.

@mira_ilda

Texte n°16 – Grassouille – Marina Thouément

Grassouillet, je suis.
Et ça dure depuis tout petit.
Grassouille :
C’est comme celà
Qu’on m’appelait
Alors
Que rien ni faisait :
Ni régime, ni pillule,
Ni sport.
Je suis une boule de remords
Et de tords;
Je suis une boule,
Je suis en boule,
Je suis une boule de remords et de torts !
Je suis en boule contre les autres
Ceux qui jugent sans savoir
Mon histoire
De Grassouille :
Voile de graisse,
Forteresse-mon amie
qui amortit les chocs
Entre ce que je suis
Et la  fulgurante
Dureté de la vie.
Mes vêtements sont amples
Enveloppe de coton fraiche et souriante.
On me dit
souvent « replet de mes envies
jouisseur, épicurien »…
Mais aussi
« Vaurien de la nourriture ».
C’est l’image que je donne
malgré moi.
Dieu me pardonne 
Mes excès de chocolat !
Il en faut du magnésium
Pour survivre à tout celà.
J’ai de la chance , je suis un homme :
On trouve parfois du charme à mes poignées
d’amour !
Mais pas toujours !
Esclave, je suis de ma santé
Du poids de mon corps
qui pèse sur mes os
De ma tension et du regard des autres.
Je mange pour évacuer
Ma peur maladive de la grossophobie,
Du diktat des silhouettes fines et musclées
symbole de virilité affichée.
Trafiquées moi je dis ! leurre !
Sale société de menteurs !
Publicité : » Vous être trop
Ou pas assez….
Venez venez consommer
Nos régimes personnalisés
Nos nutricoachs vont vous aider. »
Chaque jour, on me fait pleurer
Mes kilos de trop
Alors que sans ce regard terrible posé
sur mon corps,
je pourrais m’épanouir au-dedans comme au-dehors.
Et il serait possible qu’alors,
je lâche mes kilos émotionnels.
Et ma vie deviendrait belle.
Oh ! Oui ! Ma vie deviendrait belle !
Avec ou sans kilos,
je ne serais  jamais de trop.

@marinathouement

Texte n°17 – Boule lumineuse – Tristan Lhomme

Nuit noire, nous ne voyons plus rien,
Elle allume l’encensoir, me rend païen.
L’autrice de cette mascarade : la lune.
La lune dans une tirade, espère devenir prune,
Elle s’imagine si peu corpulente, erreur ?
Cette idée est diffamante, nous fait peur,
Car en effet l’astre gris clair, est plutôt grassouillet.
La faute de sa mère ? Celle de son nid douillet.
Elle pense vingt-quatre heures, une durée suffisante,
Mais seule plus de douleur, pour ne plus être prépondérante.
Pourtant notre éclat céleste, notre sphère argentée,
Prétend-elle avoir la peste, une circonférence disproportionnée ?
Oublierait-elle être déesse de la nuit, non une vulgaire boule nocturne ?
Cratères beaux comme des fruits, resplendissent à en déshabiller Saturne,
Tu n’es pas ronde, tu n’es pas laide, tu es notre soleil blanc,
Notre demi-monde, l’inspiration des aèdes, grassouillet n’est qu’un faux-semblant. 

@tristan_lho

Texte n°18 – Grâce souillée – Suzanne Mekeu

Comme je virevoltais sous des regards impassibles 
Je me sentis assiégée par des craintes sans concession;
L’ignoble mentor.e m’ayant désormais prise pour cible,
Je devins l’incarnation d’une ballerine disgracieuse sans raison.

Je restai en alerte et soucieuse de ses remarques
Lourdes de préjugés et de mots désobligeants;
Dans la foulée où j’encaissai cette pression de monarque,
Les doutes fustigèrent mon esprit trop à cran.

Dans les déploiements somptueux de mes échappées
Elle n’y vit qu’une piètre prestation de perdantes;
Et mes glissades cabrioles toutes bien exécutées,
N’avaient jamais subies critiques plus humiliantes.

J’ai enduré pendant des mois ces vacheries à foison
Condamnée à la boule au ventre
à l’approche des répétitions;
Sans songer que les directives rudes de la diablesse,
Puissent forcer mes muscles à tressaillir de faiblesse.

La tutrice implacable a terni ma motivation
Plus alourdie qu’une enclume, j’ai dansé fébrile
Qu’on maudisse la dureté injuste de ses leçons,
Qui brisèrent mon assurance et mirent mes prouesses en péril.

@Suzanne_mekeu

Texte n°19 – Corps et âme – Sandrine B-HOLDER

Nu, devant ma psyché, je mire mon reflet
Mes doigts effleurent mon ventre rebondi,
Ma chair luxuriante, mes plis et mes replis,
Ce corps mal aimé, trop souvent stigmatisé.

***
Grassouillet, rondelet, enveloppé, replet, potelé,
Que de sobriquets proférés pour me désigner !
Maladresse, ignorance, stupidité, cruauté ?
Ces piques empoisonnées troublent mon esprit.

Les souvenirs ressurgissent, mon cœur s’étreint
Sur les bancs de l’école, dans la rue, le train…
De remarques acerbes en franches rigolades,
De mes répliques hilares à mes dégringolades.

Pataud rigolo, je me la joue pathétique charlot !
Me poiler, m’esclaffer, me marrer, me bidonner,
Rire comme une baleine, à ventre déboutonné
Pour ne pas hurler, ne pas pleurer ; le cœur gros.

Moi, balourd, je ne pèse point lourd ; je supporte
Moult clichés véhiculés, caricatures sans envergure.
Hors d’haleine ou hors d’atteinte ? Qu’importe…
Pourquoi devrais-je toujours justifier ma carrure ?

***
Nu, devant ma psyché, je mire mon reflet,
Mes yeux caressent mes courbes voluptueuses,
Au-delà des apparences, au-delà des quolibets
Je me sens mieux, heureux, j’ai appris à m’aimer.

@sandrine.b.holder

Texte n°20 – Le chapon – Patrick Aubert

Vive le chapon de Noël,
À la cuisse si grassouillette,
Et pour fêter l’année nouvelle,
Vive le foie gras dans l’assiette !
Mangeons, mangeons, faisons bombance
À s’en faire éclater la panse,

Tandis que là-bas au Sahel,
Pour fêter leurs quelques années,
Des enfants ont aussi le bide
Bien rebondi, bien ballonné
Par la malnutrition morbide !

@patito75009

Texte n°21 – Poésie sans grâce – Marina Tem

Des lectures vives m’irradient de milles sensations
Mais mon esprit n’y glane plus aucune inspiration;
J’ai l’humeur entravée qui se raidit de désillusions,
Car ma poésie désuète s’éreinte de vaines notions.

C’est un trou de mémoire béant qui me dénue de mots claires
Telle une contrainte lourde empêchant les idées prospères;
Qui engendre un vocabulaire convenu au style ingrat,
Et l’inédit de ma plume a dans l’aile un plomb bien gras.

Les mots prisonniers d’une cage distinguée
Reste cloîtrée dans une pesanteur insensée;
Se dérobe par des voies que je poursuis acharnée,
Esquisse trouble d’un moment bredouille de mes velléités.

Ma conscience succombe de ressentir ce fardeau
Cette impuissance d’écrire une émotion exquise à nouveau;
Muselée par les expressions redondantes qui s’entassent,
Je deviens auteure d’une écriture pataude et sans grâce.

Ma poésie lasse subit le poids des mots absents
Et je cherche le contresort de ce langage évanescent;
Dans l’effort de retrouver la légèreté des émois d’autrefois,
Je suspends l’instant fade d’une page de mauvais aloi.

@marinatem_12

Texte n°22 – The cats – Cherry jolie

Dans les prés verdoyants, un chat grassouillet s’étire,
Ses rondeurs douces évoquent la chaleur et le plaisir,
Sous le soleil d’été, il somnole en toute quiétude,
Sa silhouette dodue révèle une beauté en amplitude.

Ses yeux mi-clos scintillent tels des joyaux brillants,
Son pelage épais resplendit sous les rayons ardents,
Gracieux dans sa lourdeur, il incarne la tranquillité,
Son charme rebondi captive avec simplicité.

Oh chat grassouillet, symbole de douceur et de paix,
Tu nous rappelles la beauté de ce qui est parfait,
Tes formes arrondies sont une ode à la plénitude,
Dans ton allure sereine, se cache une immense gratitude. 

@Mary.mod76 

Texte n°23 – Gourmandise sur Pattes – Florian pillot

Dans un village paisible, loin du tumulte citadin,
Vivait un chat, nommé Grassouillet, au pelage satin.
Pas un rat, ni un festin, ne lui échappait, ah ça non !
« Un gourmet », clamait-il, « avec un appétit de dragon. »

Grassouillet, oh Grassouillet, ronronnant de contentement,
Chaque coin de rue connaissait son heure de ravitaillement.
« Pourquoi courir ? » disait-il, « Quand on peut marcher et manger,
La vie est trop courte pour la diète et pour se priver. »

Sur son passage, les souris s’enfuyaient en rigolant,
« Voilà Grassouillet, notre ami le plus élégant.
Toujours prêt pour une sieste, après un bon repas,
Il est la preuve vivante que tout vient à qui sait attendre, voilà ! »

Un jour, il croisa une belle chatte, élégante et fine,
Qui lui dit : « Grassouillet, ta rondeur est divine.
Dans chaque ruelle, ta réputation te précède,
Comme le chat le plus heureux, qui jamais ne cède. »

Grassouillet, flatté, lui offrit un clin d’œil malicieux,
« Rejoins-moi pour dîner, ce sera merveilleux.
Pourquoi être mince comme un fil, quand on peut être heureux,
Avec un peu de rondeur, la vie est bien plus joyeuse, c’est évident, mon Dieu ! »

Et ainsi, Grassouillet, avec humour et gaieté,
Nous enseigna que la joie de vivre n’est pas dans la quantité.
Mais dans chaque moment savouré, chaque repas partagé,
La vraie richesse est dans le cœur, pas dans la taille du panier.

@Florian_Pillot

Texte n°24 – à la friterie – Philippe Minot

à la friterie
s’échangent billets barquettes
gras baisers en sauce

@alineaincipit

Texte n°25 – Le Lourdaud – Iris

Assis sur un dollar, il gratte son gros ventre
Il trempe ses bonbons dans un lac de pétrole
Son casque virtuel, un chien couché au sol,
Il boit devant l’argent, qui ressort et qui rentre.

De son crâne vide tombent des cheveux blancs,
Sur un enfant pauvre à l’oeil sombre et fatigué
Dont la mélancolie se noie dans la fumée
Au corps disloqué sous les choix de ses parents.

Le monde s’arrête pour sourire au géant
Une jolie jeune fille passe : « Oh poupée »
Au milieu des colis, il lui manque un objet.

-Il se lève, lourdaud, et gîte violemment
Un pied écrase la marche de l’escalier;
Il se renverse, puis roule sans s’arrêter.

@labohemedesmots

Texte n°26 – Adieu douceurs – Abab

Le sucre et le chocolat
Je dois les abandonner
J’en ai le cœur brisé
Je sais que je vais leur manquer

Au départ j’avais décidé
De les dévorer
Puis de ne plus en acheter
Mais quand je les vois
Sur le côté, serrés
Entre les céréales et le pain de mie…

Si j’arrive à les garder
A les côtoyer jour après jour
Sans jamais les lécher
Sans jamais les croquer
Je sais que je serais bien
J’entrerais dans l’eau de la piscine
Dodue, un peu gauche
Mais la tête haute et certaine
Qu’en trois semaines de brasses,
J’entrerais dans cette combinaison
De soie noire
La fermeture éclair glissera sans heurt
Je pourrais respirer tout mon soûl
Pas comme aujourd’hui

La vache ! On aurait dit
Un biscuit roulé
Qui aurait débordé
Même en rentrant le ventre
En cessant de respirer
Impossible de la fermer

@abab_7893

Texte n°27 – OUVRIER – Didier Car

Cet homme est grassouillet
Son cœur n’est pas souillé
C’est un bel ouvrier

Malgré tous les kilos
Qu’il porte sur son dos
Son cœur est le plus beau

On le traite de porc
A cause de son gros corps
Ils ne voient que dehors

Car malgré tout ce poids
Cet homme entend des voix
C’est son plus beau karma

Ces voix parlent d’amour
Il en donne tous les jours
C’est son plus beau parcours

Il aide les animaux
Ça le soigne de ses maux
Rien à faire des gros mots

Car on peut le traiter
De gros , de grassouillet
Lui ne pense qu’à Aimer

@CARDIER75

Texte n°28 – Amour de soi – Didielulu

Il n’est pas bien dans ses souliers,
Pire, il se trouve, horriblement, laid,
On le nomme, méchamment, « Le Grassouillet »,
Dans sa tête, ça ne fait que résonner,
Pourquoi, suis-je autant potelé ?
Je n’aime, vraiment, pas mon reflet !

Ainsi, gentiment et ardemment, je lui reponds,
Ce ne sont que des viles aberrations,
Aime toi, d’abord, avec Amour et Passion,
Cesse donc, immédiatement, tes lamentations,
Mon tendre et précieux Ami, passe à l’action,
Afin d’éliminer de ta Vie toute négation…

@giganelodie

Texte n°29 – Grassouillet ? – Lair Claire

Non ! Nous ne sommes pas gros !
Et quand bien même,
Que cela ne vous déplaise,
Parce que nous sommes beaux !

Et bien dans notre peau !
Un autre que nous-même,
Plaide, fort à son aise,
Avocat du barreau,

Est lui aussi, boulot…
Oui, il nous aime,
Et de ses phrases balaises,
Défend, avec nos mots,

Notre cause face aux bourreaux ;
Grâce à ses poèmes,
Nos accusateurs, mal à l’aise,
Se sont mangé un râteau !

@c.lair.e

Texte de calibrage – La sieste balnéaire

C’est une étendue dorée que longe la mer,
Étalant son écume sur le sable blanc,
Les enfants bâtissent des châteaux éphémères,
Sous les rires des mouettes et des parents,

Au milieu des jeux, une fillette assoupie,
Casquette vissée, paréo multicolore,
Des poignées d’amour dans un t-shirt trop petit,
Débordent d’une jeunesse qui pousse, à éclore,

Les orteils baignés par le clapotis des vagues,
Tresses brunes emmêlées aux boucles des algues,
Alanguie à l’ombre des falaises d’albâtre,

Elle a des traits d’ailleurs, peut-être byzantine,
Ignore les cris, les brimades enfantines,
Elle n’en a pas le cœur, il a cessé de battre.


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Merci à Alep, BB2, D., Idéesdodues, Nicole, Roselivres, Thomas et un anonyme de m’y soutenir !

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