Les Egoèmes reviennent pour une saison complète en 2025 !
La poésie reprend ici ses droits avec cette vingt-deuxième édition, alors que janvier s’éveille, porteur de vœux et de pensées chaleureuses pour l’année à venir, je vous invite à explorer « Juste l’avenir ».
Les participant·es ont une semaine pour soumettre leurs créations. Envoyez vos textes avant le jeudi 9 janvier 2025 à midi à l’adresse suivante : egoemes @ larathure . fr (sans les espaces).
Comme lors de l’édition précédente, un texte de calibrage sera partagé pour guider les jurys dans leur évaluation.
Pour suivre toutes les actualités du concours, rendez-vous sur Instagram : @lesegoemes.
Les jurys de cette édition sont les lauréat·es de l’édition précédente :
Retrouvez leurs présentations sur la page Instagram des Egoèmes.
Alors, prêt·e·s à laisser courir vos plumes vers l’avenir ?
Texte n°1 – Juste un avenir relatif
L’enfance candide se montrait nettement plus paisible
Quand se projeter était une besogne bien moins pénible,
Le temps qui s’écoule, détériore nos commodités
Et sonnent les moments rudes d’adieux aux frivolités.
Se fixer des buts est une ode pour les plus consciencieux
Qui prennent d’assaut les enjeux forts d’un avenir glorieux;
Moi qui suis timorée à confronter les aléas des lendemains
Je me prive d’un labeur tributaire de tracas sans fin.
Scrutant les réalisations sobres de mes amorphes chemins
Où déferlent les digues saillants de mon futur mal en main;
Je me complais à des airs passifs de mon subconscient,
Limitant l’effort utile à briser mon statut d’adulte latent.
Mais être déconnecté ou insensible à des résolutions en fin d’année
Ne signifie en rien avoir déçu notre société qui s’entête;
Ce qui compte sont les bonheurs simples qu’on se crée,
Sans poursuivre un destin impérieux via une folle quête.
L’avenir est un biais personnel qui devrait être relatif
Vouloir faire tapisserie n’est pas signe d’un décor sans importance;
J’essaie d’avancer sobrement au rythme de mes désirs subjectifs,
Et je prône la singularité de chaque humain dans sa mouvance.
Texte n°2 – Juste l’avenir…
Avancer tout droit
Vers mon émoi
Emietter les secondes
Nourrir le présent
Irisé de clarté
Remué de ferveur
Aspirer au bonheur
Vivre sur un fil
Espérer une issue
Nuages miroirs
Ici mais très haut
Respirer calmement
Apostropher mes choix
Virer de bord
Etaler mes rêves
Nacrés et puissants
Imprimer ma marque
Rendre les armes
Atteindre ma destinée
Vriller mon présent
Exister sereinement
Ne pas me retourner
Inspirer l’ailleurs
Relier les temps
Ancre du passé
Virage acéré
Être réunis
Naïveté du vent
Isthme du dedans
Ressentir ma naissance
Âgée mais vivante
Vers un futur d’or
Exprimer l’aventure
Nouer nos sorts
Incertains mais brillants
Rire vers la vie
Texte n°3 – Rêverie
Ô Ciel ! Azur fragile zébré d’orages ténébreux
Tu t’offusques de la perte de tes fidèles,
Tout en glorifiant les despotes et les tyrans
Enfermés dans des dogmes d’un autre siècle.
Tu occultes à nouveau le trépas de tes enfants,
Aveuglé par l’attrait d’abondances illusoires
Qui n’apportent que malheur et funestes horizons.
Ô belle espérance ! Je crois en un avenir radieux,
Où nul dieu ni maître n’aura de préférence ;
Où les haines, les révoltes et les guerres se seront tues.
Délivré des bonimenteurs, des assoiffés de sang,
Un demain réinventé où nous marcherons tous à côté,
Main dans la main sans peur du lendemain
Où seul le soleil resplendira dans nos cœurs.
Texte n°4 – Juste l’avenir
On dit que l’avenir est d’or
Mais quand je le vois venir, je baille et m’endors
Trop de peine, trop de haine,
Cette vie qu’on mène, ces mensonges qui règnent
J’ai peur, j’en pleure
Vivons-nous de leurres, d’aiguilles déguisées en fleurs ?
Le temps passe,
J’entends, lasse,
Le « tic tac » d’une montre
Le micmac des ombres
Les monstres sous notre lit
Ne seraient-ils pas les obligations de nos vies ?
Je préfère rester allongée
Enroulée, en semblant de sécurité
Vivant de mes nombreux songes
Choisissant mes propres mensonges
Rester dans l’illusion d’une réalité
De rêves choisis, plein de mes lucidités
Texte n°5 – L’éclat des jours qui s’embrasent
Pas de point,
ni de ligne droite,
juste un fil ténu,
cheveu de vent
tremblant entre mes mains moites.
Je le tiens mais il m’échappe.
Je le rattrape et il s’étiole
comme ces jours qui s’envolent,
l’un après l’autre.
Et quand les cendres d’hier
me murmurent
qu’il ne me reste plus rien,
l’aube me souffle : écoute bien
cet écho
au fond de ta rétine,
cette lueur
dans le creux de tes yeux,
ce chant
qui vibre sous ta peau,
ce vent chaud
qui caresse ton dos
et qui te pousse vers ailleurs.
L’avenir n’a pas écrit
son dernier mot.
Il danse encore au loin.
Il peint les couleurs d’une autre vie.
J’entends sa voix d’or
et sur mes paupières qui se ferment,
je laisse demain
tracer l’éclat des jours qui s’embrasent.
Texte n°6 – L’avenir
Juste ? L’avenir ?
Je ne crois pas.
On me l’aurait dit.
Juste ? L’avenir ?
Pas que je sache.
Ça se saurait.
Si l’avenir était juste
Mon père
Et ma mère
Ils m’auraient dit de croire en mes rêves
Non ?
Si l’avenir c’est ce que je pense
Je ne veux pas y aller
Je me rendors tant que j’ai la chance
De continuer à rêver
Texte n°7 – Biodégradable
D’une mine plutôt gauche
Tirer une ligne
Pas droite
Pas de règle
Encre effaçable
C’était juste transparent.
Ont suivi d’autres traits
Horizontaux, à peu près
Environ des vagues
Partitions sans parti-pris
Portée sans distance
C’était juste le silence.
Les sommets gribouillés
La verticalité gommée
Gravir les horizons
Pupilles fermées
Les yeux ouverts
C’était juste par ignorance.
Courbe et conscient
Ne savoir trop qu’en dire
Pouvoir juste y tenir
Sans prudence
Un aveu à prédire
C’était juste l’avenir.
Texte n°8 – EX-VOTO
Il est grand temps
Un petit pas en avant du souvenir
Mes rêves plus larges que ma chemise
Font comme des drapeaux pirates
Toute une flottille sur l’horizon
Sur l’autel de tes vœux
Pose une petite bougie – Oh mother ! Cœur battant au principe de toute vie
Un petit pas en avant du souvenir
Je n’ai que des grigris et des incantations !
Qu’éclaire les nuits qui viennent
Quitter le n’importe quel moment est un programme qui tient la route – à défaut des promesses
Quand dans la chambre il pleut – des drames et des lamentations
Il faudra bien répondre – vivante
A ce qui gîte
Droit devant
Texte n°9 – Tant que le beau résiste
Il y a quelque chose de beau
D’un peu flou
Ça pue l’amour, ça pue la résistance
Ça pue la poésie
Il y a quelque chose qui ressemble au doute
D’un peu instable
Il y a quelque chose qui te ressemble
Ça me rassure, ça me berce, ça me comble
Il y a quelque chose de nouveau
Et quand j’y pense, le passé en prend possession
Il y a quelque chose de nouveau
Tu sais, quand tu me prends la main
C’est juste l’avenir
Texte n°10 – Un avenir exceptionnel
Dans le creux des jours que nous n’avons pas encore vus.
Le soleil se lève sur un monde à l’affût,
Je rêve d’un demain tissé d’or et de soie,
Où chaque cœur qui bat trouve enfin sa voie.
Un avenir où l’homme, dans sa douce sagesse,
Tend la main à la Terre avec délicatesse,
Où les rivières chantent sans craindre le poison,
Et où les arbres dansent sous un ciel d’horizon.
Je vois des cités pleines de rires éclatants,
Des visages unis par des liens bienveillants,
Les murs s’effacent, les frontières s’oublient,
Et l’amour devient la seule vraie utopie.
Là-bas, les étoiles ne sont plus des mystères,
Mais des guides fidèles pour nos rêves stellaires.
Nous marchons ensemble sur des chemins nouveaux,
Portés par l’espoir comme un vent sur les eaux.
Les machines travaillent pour libérer nos mains,
Non pour nous asservir ou voler nos destins.
La science éclaire, mais ne dévore jamais,
Elle est l’alliée douce de nos cœurs enflammés.
Et si parfois la route se couvre de brouillard,
Si l’avenir hésite à dévoiler son regard,
Souviens-toi que nos rêves sont des flambeaux ardents :
Ils éclairent la nuit et repoussent le néant.
Alors rêvons ensemble d’un monde exceptionnel,
Où l’homme et la vie dansent sous l’éternel.
Car tout commence ici, au creux de nos pensées :
L’avenir se dessine dans ce que nous rêvons d’aimer.
Texte n°11 – Laverie
A l’heure des grandes mondanités
Les négociants de nos marchés
Scrutent l’infini
Ils collectionnent les carabines
Tandis que quelques porte-mines
Luttent pour le rire
Les poings levés ne sont pas morts
Ils sont fin prêts au corps-à-corps
En toute ironie
Ils ont paré la chrysalide
A l’heure où les dévots cupides
Lustrent nos empires
Combien de temps à l’horizon
Pour nettoyer nos vieux balcons ?
Rustre laverie
Au-delà de nos maladresses
Il nous faudra de la tendresse :
Juste l’avenir.
Texte n°12 – Trop juste pour survivre
Aux confins de nos mémoires
Des vestiges échoués
Jonchent les sols
À l’amertume détrompée
Il y pleuvra des amnésies
Dont les épicentres s’oublieront
A l’anse de nos histoires,
Offrant des présents vides
À l’agonie de souvenirs
Qui,
A force d’ignorer le passé
Effacent les piles
De monceaux de regrets
De n’avoir su garder
Intacts
L’épaisseur d’ombres
Dérisoires
A défaut d’essor
L’agonie des minutes
Aux espiègles remords
S’effacent toujours
Et dans ce brouhaha vain
Du temps hémophile
S’écoule entre nos doigts,
Jusqu’à ce que ce tic-tac se tut
Dans l’attente de la seconde
D’après.
Texte n°13 – Transmission
Je te regarde m’imiter
Ai-je vraiment bien procédé ?
Je tâche de m’améliorer
Devant toute difficulté
Chaque geste anodin pour moi
Devient référence pour toi
Tendre bout extrait de ma chair
Je te montrerai comment faire
[Léguer
Juste
Pour l’avenir]
À la maison, au travail, la journée
Tu aimes m’observer, tout regarder
Tu ne perds aucun plaisir de la vie
Aucune miette, comme je t’envie
Je n’aurais jamais pu imaginer, avant,
Si pressante curiosité chez un enfant
Tant d’attention débordant d’un si petit être
Me force à transformer en essai les « peut-être »
[Oser
Juste
Pour l’avenir]
Jamais ton regard ne lâche mes mains qui créent
Cette matière si souple se perfectionne
Tout l’enjeu est de la guider sans rien casser
Sous tes grands yeux je polis, modèle, façonne
Sculptrice ou magicienne, que suis-je pour toi ?
Cela importe peu, chaque jour je m’emploie
À te prouver que la vie offre mille cibles,
À toi qui atteins l’âge de tous les possibles,
[Rêver
Juste
Pour l’avenir]
À te scander qu’il faut vivre de ses passions !
Seras-tu entrepreneur, artiste ou champion,
Scientifique, ou bien tout ça à la fois ?
Je prie pour que tu sois toi et que je le vois.
Comme avec l’argile, je tente de t’aider
Cette fois sans rien modeler ni façonner,
Seulement pour t’apprivoiser, te révéler,
Montrer et offrir au monde entier ta beauté
[Être
Juste
Pour l’avenir]
Même si on a peur, qu’on n’est jamais sûr de soi
Même si on doute en continu, on se raccroche
À l’amour, au respect, au partage, à la joie
On crée sans cesse, même lorsque ça s’effiloche
Je crois que ça fonctionne quand je t’aperçois
Embrasser si tendrement mon ventre arrondi
Prêt à transmettre tout ce que tu sais de moi
Ta main dans la mienne, prompt à fêter la vie.
[Vivre
Juste
Pour l’avenir]
Texte n°14 – Juste l’avenir
C’est comme marcher les yeux bandés
Pieds nus sur un chemin caillouteux.
On se blesse, on se coupe, on tombe.
On se perd dans des directions insensées,
Mais on avance,
Car il n’y a pas de retour en arrière
Sur le chemin escarpé de la vie.
On rêve et on ignore,
Jusqu’à la couleur des prochains jours.
On avance,
Dans la nuit et le brouillard,
En quête d’une lumière ou d’un bourgeon prêt à éclore.
On explore l’univers à taton.
On se cherche au détours des croisements.
On avance,
En vers, et contre vent et marée,
Sous les déluges des imprévus
Et des je-n’y-avais-pas-pensé.
On avance,
Parfois sous le soleil, parfois sous l’orage,
Le sourire aux lèvres ou la larme au bord de la page.
On se vide et on se déborde.
Mais toujours, on avance,
Pour que jour après jour,
Se dresse devant nous,
Juste l’avenir…
Texte de calibrage – Demain
Je ne serai jamais demain,
Horizon trop lointain qui échappe aux levers des jours,
Aux éclats des astres nocturnes
Promesse taciturne d’un horizon qui reste sourd,
Je suis aujourd’hui,
Comme hier et puis demain et puis après, et puis même après encore,
Pourtant les jours passent,
S’amassent sur ma face, ma peau, mes os et le reste de mon corps,
Je ne serai jamais demain,
Engagé sur le chemin d’une promesse arc-en-ciel,
Qui glisse sous mes pas, s’éloigne,
Quand les étoiles rejoignent l’espoir et ses kyrielles,
Je suis aujourd’hui,
Je le fus comme je le fuis dans les barreaux d’un autre âge,
Toujours me rattrape,
Même lorsque je m’échappe en froissant une nouvelle page,
Je ne serai jamais demain
Je ne prédis rien, incapable de lire dans les astres pendules
Qui sillonnent nos mains,
Je ne relie aucun des poings de ces constellations incrédules,
Je suis aujourd’hui,
Pourtant dans mes nuits comme dans mes jours le ciel a changé,
Demain est différent,
Plus présent que le passé n’avait jamais osé le songer,
J’ai rencontré demain,
Dans mes bras, en mon sein, sur ma peau, dans une larme, dans un cri,
Je serai son hier,
Une pléiade poudrière quand elle sera Aujourd’hui.
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