Les Égoèmes

Les Égoèmes #14 – Aride

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Les Egoèmes, c’est un concours de poésie que j’organise chaque début de mois sur Instagram. Ou presque.

Pour cette quatorzième édition, je propose aux participant·es d’écrire sur le thème « Aride ». Que nos mots prennent des airs asséchés, qu’ils soufflent le vers sous un soleil de plomb, qu’ils arrosent les espoirs qui s’évaporent sous le fiel.

Pour cette édition, les participant·es ont une semaine pour participer, en envoyant leur participation à egoemes @ larathure . fr (sans les espaces) avant le mercredi 12 juillet 2023 minuit.

Comme pour l’édition précédente, je proposerai un texte de calibrage pour aider les jurys dans leur travail de notation.

Pour vous tenir au courant des actualités du concours, ça se passe sur Instagram : @lesegoemes

Les jurys de cette édition sont les lauréat·es de l’édition précédente :

Helen Juren (Instagram)

Chloe Delhaye (Instagram

Julie (Instagram

Vous pouvez retrouver les présentations des membres du jury sur Instagram : @lesegoemes

Bonne lecture !


Texte 1 – Pénuries – Laun

Contemplant la sécheresse des plaines,
Prêtes à s’enflammer
Mon coeur lui, en peine
Combat ton égoïste aridité 

@a_laun
https://www.instagram.com/a_laun/

Texte 2 – Les gargarisées – Laura Dubost

T’ai-je déjà parlé de l’imprévisible beauté,
Du sablier dans lequel on s’est noyées ?
Des jours sans fin, tels un désert,
Qui la terre entière aurait enlacée.

Par tes reflets caramel,
Le pèlerin est envouté.
Et au prix de l’égarement,
Danse vers le mirage rêvé.

Comme lui j’ai troqué ma boussole,
Pour me perdre avec toi. 
Et sur une terre fertile,
La fleur d’un espoir est née.

Dans l’oasis de ce soir d’été,
Sur tes lèvres, mont rouge convoité,
Ma prudence a dégringolé,
Sans peurs et sans plaies.

Et sous le verre poli par les caresses,
Comme une boule à neige,
L’enfant blessé, les conventions du temps a secoué,
Pour voir tes pupilles de paillettes s’illuminer.

L’amour n’appartient qu’aux assoiffés.

@glacealaulau
https://www.instagram.com/glacealaulau/

Texte 3 – A la recherche de la vie – Ileana Budai

Le désert torride chasse la vie, pourtant
Sous le soleil du jour, dans le froid de la nuit
Dans le vaste terrain aride, peu accueillant
Depuis des siècles survivent les Sahraoui.
Parfois des haboobs balaient le sable,
Les belles dunes tout le temps ont changé
Le relief du désert n’a jamais été stable,
Mais toujours joliment ondulé.
Les caravanes de bétail en rythme faible,
Les dromadaires, les bédouins fatigués,
Sous le soleil qui fait brûler l’air et sable,
Leurs gorges, entièrement asséchées.
La vie nomade demande beaucoup d’courage,
Les aident à survivre leur force et la foi.
C’est le soulagement qu’on voit sur leurs visages
Lorsque depuis la distance, une oasis ils aperçoivent.
La tache verte aperçue c’est comme une lumière
Surgissant dans le noir, un grain de vie solitaire.
C’est l’ombre rêvée sous un soleil torride,
C’est l’eau, de laquelle ils sont tous avides.
L’home et l’animal, dans cet endroit austère
A la recherche de l’eau une vie toute entière.
Pour le reste du monde c’est bien naturel,
Dans les déserts l’avoir, c’est un cadeau du ciel.
Sur ces vastes terres nommées l’océan sans eau,
Les nuits sont très claires, le ciel est si beau.
A trouver une oasis dans l’immensité aride,
Pouvoir survivre, ils prennent les étoiles pour leur guide.

@nanachery2
https://www.instagram.com/nanachery2/

Texte 4 – Notre terre mère – Anne-Solène Daniel

Au gré de ce chemin, mes pas foulent, loin de l’écume,
Mes orteils caressent cette terre mère, ma brume,
La lassitude assèche mes lèvres, avides d’une source,
Pour inonder mon cœur de mots, sans la moindre ressource,
Et baigner mon encrier, à l’eau d’un bleu qui s’allume.

Sous le chapeau torride, les figues perdent leur splendeur,
Leurs peaux se rident, un constat amer de l’heure,
Elles s’assèchent, elles se lamentent, sans douceur,
Leurs larmes se mêlent aux rayons de chaleur.

Dans ce désert aride, j’écris mes vers comme une course,
Pour tracer des sillons, des rayons, des rigoles où l’eau s’engouffre.
Je suis dans un mirage où je danse, invoquant la pluie,
Pour abreuver, étancher la soif des éblouis, des oubliés de la vie.

Creusant à mains nues des fossés jusqu’à la source qui déborde,
À la recherche de souvenirs, de trésors qui s’effacent,
Pour faire jaillir la beauté, je griffe les peaux, je gratte les mots,
Sur cette terre de poussière, je répands liant, mouvement, criant, vivant,
Afin que la mère nature retrouve sa splendeur,
Ressuscitant la vie, laissant les flots reprendre leur grandeur,
Que la houle nous étonne, en un tourbillon de bonheur.

Au commencement, la poussière s’éveille avec art,
La soif se dessine comme un chemin, une invitation à part,
Plonger dans le cœur, y puiser la force et l’élan,
À travers les larmes, voir la vie s’animer, vibrant et brillant.

Les mots, des perles d’eau précieuses, une averse qui traverse,
Une désaltération, les bouches s’ouvrent, et dispersent,
Vers le ciel, le torrent de créativité,
Dans les interstices des sentiers, une flottille d’expressivité.

Écoutons les gouttes tomber, mélodie céleste qui s’enchaîne,
Regardons les larmes couler, reflets des âmes qui se déchaînent,
Puisons dans nos ressources, pour faire revivre les ruisseaux taris,
Et faire jaillir des sources, dans ce monde de Terres Asséchées, l’Envie.

@cornouanne
https://www.instagram.com/cornouanne/

Texte 5 – Retour de flamme – P.Y.Xyn

Je viens d’un pays où la pluie s’est enfuie ;
Le sol n’a pas d’enfant, il craque et cède
Sous les pas de ceux qui partent rêver d’ailleurs.

Je viens d’un pays où les fleurs ont fané
Avant même d’avoir connu le jour de gloire :
Elles n’ont pas tenu à voir l’or qui brûle.

La nuit n’y féconde aucun songe et s’évade
Sous les coulisses des secondes sourdes ;
Mes insomnies s’emportent sous la sueur.

Les forêts ne sont qu’idée et les bosquets insensés
N’ouvrent pas leur porte ni n’appelent les fées ;
Rien n’habite une nature qui a déjà abandonné.

Nous y chantons souvent pour ne pas mourir,
Nous y dansons pour ne pas nous endormir
Et nous louons la gloire du fruit qui a muri.

Nous imaginons la vie rêvée des plantes,
Celle dont les oasis se souviennent
Et que les dunes ont oublié depuis longtemps.

Toi, ma terre délétère, suffoques-tu sous la croûte ?
La vie passe, dans le souffle du vent brûlant,
Pendant que nous aboyons pour qu’elle reste un peu.

Et vous, mes hôtes, qui recueillez mes larmes
Et offrez à ma faim la nourriture de dieux cléments,
Que savez-vous de l’enchantement d’une rivière qui coule ?

Vous qui avez la joie d’éclabousser, de votre sueur,
Une herbe fraîche qui a la mémoire de la rosée,
Imaginez-vous une seconde de l’éternité de ma patrie ?

Vous y verriez sans doute un aperçu de l’enfer,
Un incendie goulu qui avale même l’espoir,
Mais percevriez-vous la vie de mes frères ?

Mes sœurs enfantent les descendants d’Helios,
Avant de retourner sur le front bruni
De notre nation embrasée, les voyez-vous aussi ?

Que savez-vous de la survie qui a survolé l’aride
Existence et qui me dépose aujourd’hui à vos pieds ?
Et vous entendez me jugez pour l’aumône que je quémande !

Le souffle chaud du sirocco emporte tout
Ce dont je me souviens et recouvre le reste de sable ;
Pourtant je sais encore une chose vive.

Cette information qui agite ma poitrine
Excite le feu que j’ai emporté avec moi
Et vous désigne du bout d’un doigt calciné.

Car, par ma foi, de tout ce que j’ai pu voir jusqu’ici
Et de tout ce que je verrai et implorerai,
Je sais que la plus stérile vision bat sous votre sein.

@pyxyn
https://www.instagram.com/pyxyn/

Texte 6 – Désert – Sonia Vaccarella

Les dunes arides du désert
Me déshabillent du regard
Le soleil brûlant me dessert
Je n’arrive plus trop à y voir

Dégoulinante de sueur, je m’étale
Telle une raie assoiffée d’eau
Surprise à suivre mon étoile
Négociant un grand verre d’eau

Un peu perchée sur ma lune
Je vais et viens au gré du vent
La dureté de ce climat taciturne
Me propulse au dernier rang

@écriture.silencieuse
https://www.instagram.com/écriture.silencieuse/

Texte 7 – terre aride – Ines Outahar

Chère terre aride
En te regardant je suis vide
Ta sécheresse m’a tant affaibli
Que je suis parti
Malgré le soleil qui règne
Et ces dunes de sables
Je n’aperçois aucun animal
Quel étrange phénomène
Le vent soufflait si fort
Que je ne sentais plus mon corps
La peur m’envahissait
Et mes pieds tremblaient
Mais pour la première fois
Je me sentais libre
Je me mis alors à rire
Et j’entendis cette douce voix
Elle me prit la haut
Où j’écoutais les chants des oiseaux
la paix y régnait
à l’écart de la société
Malgré sa laideur
L’absence de fleur et de couleur
J’avais trouvé mon bonheur
Pour le première fois mon coeur
Était en harmonie avec la nature
Quelle belle aventure
Oh terre aride tu m’as beaucoup appris
Et offerts plusieurs leçons de vie .

@ins4.rt
https://www.instagram.com/ins4.rt/

Texte 8 – Aride silence – Sandrine

– Terre inculte –  
Jardin labouré
Par les ronces
Dos des pierres
Écorchés par un soleil
Trop lourd

Ombre
Qui s’enfonce dans le sol

Herbes folles
Aux creux des mains
Et souvenirs qui se meurent

@sandrine_davin
https://www.instagram.com/sandrine_davin/

Texte 9 – Sans délai – Sandrine B-Holder

Les corps se frôlent sans se toucher,
Ils oublient le goût subtil de l’étreinte.
De ces caresses pleines de tendresse
Ne reste que des cœurs arides qui se déchirent,
Qui s’entre-tuent pour la quête chimérique
Du pourquoi de notre utilité.

Je suis toi, tu es moi, quel que soit
Notre apparence, nos différences,
Semblable au milieu de cette existence stérile.
Main dans la main, redonnons vie à notre humanité.

@sandrine.b.holder
https://www.instagram.com/sandrine.b.holder/

Texte 10 – Ambiance Aride – Oni Rick

C’est l’astringence d’un pépin amère, une fleur séchée sur un tapis poussière. Des traces de rouge à lèvres au verre, qui masquent de vieilles taches de calcaires. Elle laisse le gout d’une pastille de menthe, sur une langue en sécheresse latente.

@oni_rick
https://www.instagram.com/oni_rick/

Texte 11 – Nostalgique d’un passé négligé – Jassem Gherram

Il s’en est passé des choses en si peu de temps.
Ta belle apparence, je ne la reconnais plus.
Ton paysage est devenu si désolant.
Hormis tes larmes, depuis quand n’a-t-il donc plu ?

Je me souviens de ta chevelure soyeuse.
Elle me rappelait ces beaux champs pleins de lavande.
Maintenant, ce n’est plus qu’une plaine ulcéreuse,
Malade, dont on se rappelle la légende.

Ta peau à la texture, auparavant, si douce
N’est plus qu’une étendue parsemée de crevasse,
Où plus aucune parcelle de vie ne pousse,
Et où leurs éclats passés sont bons à la casse.
                                         
Dire que je ne me sentais pas impactant.
Et me voilà responsable de ta souffrance,
A contempler ce cataclysme miroitant.
Est-ce, là, le résultat de ma négligence ?

@jass938g
https://www.instagram.com/jass938g/

Texte 12 – dernière marche – abab

Amener le prisonnier
Regarder le s’élancer
Il croit pouvoir s’échapper
Des centaines de corps desséchés
Entrent ici chaque année

Il court droit devant
Il est mort depuis longtemps
Le désert du Nevada guide ses pas
Le soleil et le silence dansent
Quel péché devait-il expier
Pour se retrouver sous ce soleil à brûler ?

Les casinos ne perdent jamais
Et il le savait
Les casinos aux tentacules secrètes
Vous effraient puis vous prennent
Toutes vos richesses
Toutes vos pensées
Ils jettent votre être décharné
Ou vous mettent en pièces

@abab_7893
https://www.instagram.com/abab_7893/

Texte 13 – L’art-vide – Ame.poésie

Mon imaginaire 
a des airs de désert.
Il y souffle un vent caniculaire
qui étouffe tout éclat de lumière.
Alors les idées sèchent
leur peau en or
sur la plage de sable rêche
où mon envie s’endort.
Et les mots brulés
tournent à vide
sur mes pages tannées.
Ils partent en fumée
sur la rive aride
des images oubliées
pendant que mes doigts avides
et mes yeux cherchent 
dans le bleu du ciel impavide
et dans les bras de l’eau fraiche
l’étincelle qui ravivera la flamme liquide
de mon encre revêche.

@ame.poesie
https://www.instagram.com/ame.poesie/

Texte 14 – Aride – Joce

On sait comment créer du fruit;
On sait comment faire un puit;
Dans les deux cas il faut creuser;
Dans les deux cas il faut patienter;
Sec ils deviennent si l’eau disparaît;
En amour il faut de l’eau dans cette forêt;
La graine a perdue son goût;
Si c’était un fruit elle irait dans un trou;
De l’eau elle en aurait besoin ;
Mais pourquoi arroser un désir infécond?

Aimer encore de nos jours;
Risquer d’être marqué pour toujours;
Je prend de l’âge;
Le monde devient moins sage;
Le savoir nous éloigne de la victoire;
Le prix est la confiance;
Avec un peu de résilience;
Sans elle l’amour est un bouton poussoir;
Qui s’allume et s’éteint comme un séchoir;
On se contente donc d’hypocrisie,
Et on cache en public sa jalousie ;
Un enfant qui en sait trop trop vite,
Tout petit à l’école il en profite;
L’amour n’est pas une histoire de mérite;
Aride mon cœur se présente à elle;
Je préfère la pluie qui tombe du ciel;
Elle ressasse le même phénomène ;

L’amour est un sport pour professionnels;
S’entraîner et laisser son instinct en éveil;
La salle de sport est comble;
Les calories sont des larmes monotones;
Muscle est infertile ;
Bonne santé inutile;
On dirait des biscuits pour diabétiques;
Sans goût et riches en produits chimiques;
Sentiments asséchés;
Câlins calculés ;
Cœur dénudé ;
Le digital est arrivé;
Il a remplacé le présent ;
Programmer ce qui nous perd du temps;
Triste réalité d’aujourd’hui;
On a confondu l’amour et la jalousie.
L’un nourrit et arrose;
L’autre triche et dérobe;
Le puit a séché et le fruit s’en est allé.

@mister_jocee
https://www.instagram.com/mister_jocee/

Texte 15 – Espèce cactée – Barbara Albeck

Ca commence toujours par la tête
où mes pensées se dressent
remontées sur leurs grands
cheveux fourchus et cassants
des pics me sortent par les lèvres
ma bouche devient trop sèche
pour un dire rassemblé : langue
tarie et comme un ouvrage
vide mâchoire désossée
en taire aride ne poussent
que mes épines dorsales
longues comme les couteaux
qui me scindent au dedans
je mute espèce cactée

on me fuit et plantée dans mon jus
je me suffis bouffe les fruits
blets de barbarie dont j’incube
les germes jamais semés
dans mes affaissements de terrain
je pompe l’oasis marchande
le sable pour laisser filer les nuits
lézardées je n’ai ni chaud
ni froid ensevelie sous le grain
de mes tranchées cryptées
ça finit toujours par un corps
qui revient par la fleur qui
lui pousse à nouveau
sur un duvet de nouveau-né

et je me laisse cueillir

@antigone_de_fausocle
https://www.instagram.com/antigone_de_fausocle/

Texte 16 – Tétanos – Hachpra

Désert, dessèchement des zones sans être
Un chien d’acier aride arrache la chair terrestre
Il lèche, ocre, sang et verte
La lave de crevasses mort-nées
Pullulement de fonte, moustiques fusionnés
Des alligators du Nil ont muté
Des plaies sur les mourants ont déchiré, débordé le ciel
Et ce ciel rouge, crevé
De rouille, ressac assoiffé
Vidé dans un désert
Verse une attente sur nos squelettes
Et fait boire du sel à nos lèvres gercées
Comme le lait d’une maman

@hachpra
https://www.instagram.com/hachpra/

Texte 17 – Le coeur sec – Hubert Camus

Mon cœur,
Autrefois débordant,
Jaillissant, exalté,
M’a donné du bonheur ;
En a donné à d’autres.

Mais le temps a passé ;
Aujourd’hui il est sec.
Je lui tape dessus
Et cela sonne sourd.
Qui suis-je ?

@vivre_la_poesie
https://www.instagram.com/vivre_la_poesie/

Texte 18 – Sans titre – Philippe Minot

bouche au verre vide
plus une goutte soif aride
avide sourcier

@alineaincipit
https://www.instagram.com/alineaincipit/

Texte 19

Retiré à la demande de son autrice.

Texte 20 – Vingt-deux juin mourir à vingt deux ans – Claire-Emma

Tu es une vieille statue tu es détruite
une statue d’ennui
mes yeux ne sont pas secs ils ont
une larme permanente qui décore l’iris
ils pleuvent sur mes seins et mes cuisses
des fontaines de Versailles qui se coupe après que le roi passe
j’ai pleuré devant ton cercueil de bois clair
ardu aride et dur
j’aurais voulu pleurer à l’intérieur plutôt que sur
les roses et chrysanthèmes

Les roses ça ne pousse pas dans le désert
ça pousse quand il fait chaud quand il fait bon
comme l’affreuseté de nos désirs
c’est toi
c’est toi qui m’a dit entre tes jambes c’est le soleil
mais c’est toi
c’est toi qui le voyais
et c’est bien pire que de ne jamais l’avoir entendu

Mon amie adorée broyée sous un soleil absent
un soleil terrible méchant idiot qui ne comprenait rien
j’allume toutes les bougies dans tous les absidiaux
je brûle le bout de mes doits alors que
je n’y crois pas

Quatre juillet il fait brûlant
marchant sur le bitume
je suis le cortège je suis
ton alphalteuse brûlante  

@at.claire
https://www.instagram.com/at.claire/

Texte 21 – À nos restrictions d’oh ! – Dominique Theurz

Plus de larmes, encore moins de vacarme. Faute aux émotions essorées, aux mots épuisés. Jauge d’énergie à zéro, futur asséché au sirocco.

Encore une danse de la pluie des sourires, mais les lèvres gercées refusent d’obéir.
Désert de cailloux, cailloux dans les chaussures. Puits d’élixir des plaisirs taris, neurones rabougris.

Et soudain une saxifrage émerge d’un mur sans âge, pour défier toute cette morosité, pour offrir ses fleurs jaunes en guise de baume.

La soif de se saouler s’atténue, l’inclinaison à saouler de tragique diminue.

S’habituer à apprivoiser les pics douloureux, à jouer franc-jeu pour ne plus risquer de faner. Réapprendre à se rabibocher avec le sommeil pour recommencer à rêver.
S’exercer à refuser au spleen de flétrir l’être et le paraître.

Et soudain, le cœur goutte de quiétude et joue un irrésistible prélude.

@dominiquetheurz
https://www.instagram.com/dominiquetheurz/

Texte 22 – Aride et ses synonymes – Tim LSNS

Aride, le sable chaud du désert,
Qui, de lui, nous avons souffert.
Aride, de sa couleur souvent orangée,
Qui jamais, les illusions, n’a empêché.
Aride, de ses plantes piquantes,
Que le visiteur, de douleur chante.

Aride est la personne,
Qui, de générosité, jamais ne donne.
Aride qui par ses refus,
La tristesse, jamais n’est reclue.
Aride, qui de ses sentiments,
Fait de lui un monstre naissant.

Aride, infécond, infertile, tous trois sont les mêmes,
Et pourtant en nous, personne ne les aime.
Aride, de ses deux sens est comblé,
Infécond, que l’on trouve très laid,
Infertile, que l’on préfère éviter.
A nous, dans notre coeur, de les accepter.

Infécond est infertile,
Mais tous deux ne sont pas vils.
Infécond, pour la terre est utilisé,
Mais dans d’autres sens, est souvent lésé.
Infertile, un terme aussi médical,
Qu’il procure énormément de mal.

Ensemble ou séparés, ils sont souvent rejetés,
Parce que dans le mauvais sens, ils sont repérés. 
Mais, que ce soit aride, infertile ou infécond,
Dans la vie, ensemble, nous les accepterons.
Mais lorsqu’ils touchent un humain,
Alors leur destin devient sans lendemain.

@lsnstim
https://www.instagram.com/lsnstim/

Texte 23 – Grève des retraites essorées – Marina Temps

La colère, la révolte, la folie, l’hystérie;
Dominent nos esprits et dirigent nos actes,
Et nous luttons à rompre ce terrible pacte,
Comme une foule dénonce tout déni de démocratie.

Nos requêtes sont légitimes, nos doléances sont valides;
Et nous amorçons fièrement le chemin factieux,
Pour défaire des textes de loi d’un outrage odieux,
Sachant par le soulèvement échapper à des lendemains arides.

C’est l’abus de pouvoir qui tient les rennes de nos remous,
Quand ils obligent tout un peuple afin qu’il fléchisse le genou,
Mais aux lois avilissantes nous trouvons juste motivation,
Pour chaque jour un peu plus ragaillardir nos actions,
Sans moindre recul dans la marée violente d’une révolution.

Ainsi qu’un pauvre actif qui longuement cotise et ensuite songe,
À une pension revalorisée de sa lointaine retraite,
Nous refusons fermement ces annuités surfaites,
Qui lentement nous useraient comme un cancer qui ronge.

Soudés, avançant, comme un million d’âmes intrépides ;
Sur nos visages renfrognés se contemple la fresque de la rébellion,
Et quand nous côtoyons les forces de l’ordre dans ces affronts,
Surgit un sang froid dont le mental est sous l’égide.

Si les casses, les blocages, les incendies, les déchets ;
N’ont pas encore fait réaliser à ces entêtés dirigeants,
La détresse de nos existences plus encore que d’antan,
C’est que nos contestations ne sont pas prêtes de s’assécher.

@marinatem_12
https://www.instagram.com/marinatem_12/

Texte 24 – pas une goutte en 15 jours – Ellis Dickson

Texte retiré à la demande de son auteur

@hedda_the_bard
https://www.instagram.com/hedda_the_bard/

Texte 25 – L’émotionnelle – Armelle Royline

Vois-tu sa peau aride
Sans vague de larmes ?
Sur ses joues sans rides
Elle épuise sa force, ses armes

Dans la précipitation, l’émotionnelle se donne entière
Son âme s’effrite, devient du sable, repose en terre

Bon sang ! Mais cesse ta froideur, ton indifférence !
Laisse la rentrer dans ton cœur rance.
Dans ton désert sentimental
Elle est lasse, végète, rend stérile son mental

Dans ce climat relationnel sous tension
L’émotionnelle a une soif éperdue d’attention

Ne reste que de toi, des notes florales sur son cou
Décharné, décharnel

Et quand elle revient à elle, son esprit tempéré libère une pluie de sel
Sur ses joues, avides de tendresse sucrée se répand le coeur aride de l’être aimé

@armelle_royline
https://www.instagram.com/armelle_royline/

Texte 26 – Evasion – Patrick Aubert

Par une nuit pluvieuse,
À Ozoir-la-Ferrière,
Un doux rêve m’emmène
Aux confins du Yemen,
Vers la clarté radieuse
D’un fabuleux désert !

J’y rencontre, ébahi,
La reine de Saba
Aux colliers rutilants,
Ainsi qu’Ali Baba
Au sabre étincelant !

Venue de Lakabi,
Passe une caravane
De chameaux indolents,
Celle de la sultane
Et du sultan d’Oman !

Et quand il se fait tard,
J’écoute, sous la lune,
Résonner dans les dunes
Le oud et puis le tar !

Lorsque je me réveille,
Les yeux tout éblouis
Par ces mille merveilles,
J’entends tomber la pluie..

@patito75009
https://www.instagram.com/patito75009/

Texte 27 – Dune – Jean Favre

Particules assemblées
Pour du vent matérialiser le souffle
Leurs gestes ont gardé la trace
Que laisse le pas des songes
Quand ils passent

Grain parmi les sables
Dune parmi les dunes
Monde perdu dans d’autres mondes
Une partition se répète
Se déroule à l’infini
La soif continuera d’assembler
Le schéma d’un petit soi
Devenu vie

@jfavrej
https://www.instagram.com/jfavrej/

Texte 28 – Accablé – Adrien Braganti

Il y avait du carburant, du charbon,
De l’alcool à bruler sous ma peau.
Il y avait de quoi faire fondre les tire-au-flanc,
De quoi faire déserter des mercenaires.
Il y avait des incendies dans mes veines
Et des flots de frayeurs
Surfant d’un neurone à l’autre.
Des épidémies m’épousaient sans réserve.
Maintenant des mites rongent ma citadelle
Et des cafards béquettent en meute
Les formes de mes fondations.
Je ne renferme plus que des sécheresses.
Il y a des cendres dans mon club
Où des gémissements se taisent.
Il y a des censures jusque dans vos yeux
Qui s’éloignent déjà de mon corps accablé.

@braganti_adrien
https://www.instagram.com/braganti_adrien/

Texte 29 – Corps désert – Oriane Andre

J’ai tout juste fini de grandir
Mais je sais déjà que mon corps
Ne va jamais s’arrondir
Que rien ne pourra en éclore

Et tandis que mes larmes sèches
S’évaporent, hautes dans le ciel
Mes craquelures laissent une brèche
Vers une douleur existentielle

Dans mon jardin rien ne pousse
Ni roses, ni lys, ni marguerites
L’air à une saveur aigre-douce
Dans cette terre au mille limites

Mon ventre est une terre morte
Vide des fleurs d’avril
Et l’idée qu’un jour je porte
Est un espoir stérile

@nevis_the_skeleton
https://www.instagram.com/nevis_the_skeleton/

Texte 30 – Chant  des anges – Gradydechristine

Tu es à la recherche  d’un chant
Qui ferait éclater
Cette carapace
Ton cœur murmure des pierres
Accablantes
Et ta bouche sèche a le goût
D’antan d’un ciel bleu
Tu marches
Dans ce grand vide
Corps suspendu
Tête en bas 

@gradydechristine_
https://www.instagram.com/gradydechristine_/

Texte 31 – Les Adieux – Patty_ecriture

Sur ma langue le goût ferreux du sang.
Une quinte de toux sèche et
mes doigts ramassent une miette sèche brun-rouge au bord de ma bouche.
Puis une autre, presque noire, ronde, plus grande.
Et un pincement fort dans ma poitrine, douleur étrange, craquement sinistre m’étreint .
Mes yeux se ferment.
Je sais ce qui se passe.
Plus une goutte de vie dans mon cœur,
Sa chair s’est asséchée, mes espoirs aussi.
Trop de coups bas, de trahisons, de manques.
Le tambour rouge, pétillant de sa belle rivière rubis rapide et joyeuse, meurt,
Sec, triste, percé d’illusions perdues innombrables.
Plus d’amour reçu depuis longtemps,
Mais surtout plus d’amour donné.
Les fuites, les brûlures, la vie sans sens ont ravagé mon cœur, devenu désert aride.
Stressé, fievreux, brûlant d’acides aigres, il est glacé de peurs.
Il est rabougri, ramassé sur lui-même, très abîmé.
J’ai feint d’ignorer sa faiblesse et mon désespoir ces derniers mois.
J’ai laissé mes pensées sombres et déçues accélérer son dessèchement
Courant  plus vite encore vers l’issue fatale parfois espérée.
Une dernière quinte de toux sèche, profonde, au goût de sable, le porte jusqu’à mes lèvres.
Je le regarde un dernier instant, au creux de ma main, léger comme des cendres.
Puis je rejoins la poussière à mon tour. 

@patty_ecriture
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Texte 32 – Aride catastrophe – Fanfan

La terre est craquelée
-C’est l’été tout le temps-
C’est une pomme desséchée
Un fruit cuit rebutant
Intense canicule
-La chaleur est partout-
La tempérance recule
Il y a du trop en nous
La planète est grillée
-C’est le climat qui chauffe-
Le mercure est monté
Aride catastrophe
Le monde a le cœur sec
-Il s’effrite sous les doigts-
De ceux qui le dissèquent
Il est trop tard pour ça
Le système est stérile
-C’est la fin annoncée-
Le sursaut inutile
Humanité ratée

@aucamvilloise
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Texte 33 – Paix intérieure – Michel Orban

Oasis de silence
Dans le reg du bruit
Instants sédentaires
Dans la vie nomade

Abondance tranquille
Dans l’agitation aride
Soleil de l’âme
Contre coeur de pierre

Profondeur élevée
Dans le manque de relief.

@m.orban.poesie
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Texte 34 – Prière à la pluie – Emmanuelle Safi

Au-dessus de ma tête
un large ciel
des masses visibles, éclairées – s’étendent
les nuages lents
Je sue
je sèche aussitôt
j’ai beaucoup trop chaud 
Je me lasse de marcher
sous ce chapeau de soleil
Je me lasse de cette sécheresse qui s’étire
La voix du muezzin s’élève
C’est l’appel à prier pour la pluie
Au rythme païen des tamtams
ensemencer de blancs nuages
abandonner sa sueur
pour cette seule promesse
entendre chanter la pluie
Je traverse un champ de pierre
sous chacune de mes chaussures
chuintent les mottes sèches
Le vent du Sud charrie des gouttes
charmées de poussières
Les nuages rouges cheminent, chassent l’air
J’entends la pluie tomber
Je ne la vois pas tomber
Je ne la sens pas tomber
Il pleut vraiment
Une pierre enfin arrosée
Il fait pleuvoir et je sèche
Insensible à la pluie
aux gouttelettes
à l’odeur du foin sec
d’un coup mouillé
Insensible
au rideau de pluie
au rebond de la goutte
sur le chemin
Insensible
à la joie des enfants
reprise en écho
par les hommes – le bétail – les oiseaux – les palmiers
L’écho
le reflet d’un arc-en-ciel
arcbouté tout comme le premier
Il n’y a pour moi
qu’une roche
auréolée d’une giclée
C’est l’enfer promis sur Terre
C’est le chien méchant
qui me promène
et pisse sur une pierre
C’est le cri d’un rapace
grinçant comme le rire blanc
des nuages lents

@au.lieu.des.mots
https://www.instagram.com/au.lieu.des.mots/

Texte 35 – Tes rides arides – Anaëlle Colette

Sur tes joues elles coulent,
Asséchant leurs creux,
Où les souvenirs s’écroulent,
Vestiges des paysages heureux,

Dunes en lignes d’écriture,
Pourtant marquées par l’histoire,
Elles altèrent ton futur,
Par ce désert asséché d’espoir,

Elles se cachent dans ton sourire,
Et meurent dans tes yeux,
S’effacent dans ton soupir,
Annoncent le futur adieu,

Tes rides arides.

@anaaelleee
https://www.instagram.com/anaaelleee/

Texte 36 – Sans titre – Hana Mazouzi

Nouvelle plume. Les premiers mots sont importants. Il faut donc les choisir avec soin. Alors j’écris ceci de ma plus belle écriture :

Je te remercie de m’accorder cette chance d’écrire. J’aimerais écrire quelque chose. Écrivons, quelque chose qui a du sens, sans lever la main. Est-ce possible ? 

Je te remercie beaucoup. Écris ! J’écris, nous écrivons. Ecrire sans que ce style plume fragile ne me lâche ?

J’écris. Je voudrais écrire. Ecrire quelque chose. Que je pourrais relire plus tard et me souvenir de cet instant. De cette plume qui a eu du mal à lâcher son encre, comme trop précieuse et trop sacrée. Je me souviendrais de ces doigts tachés de cette encre. De ces tâches que je n’ai pas voulu laver pour les garder dans ma main telles un trophée. Tiens, pourquoi trophée s’écrit au féminin ? J’ai hésité à ajouter le “e” qui maintenant a l’air de déborder du mot et forme une petite tache d’encre. Il faut une explication. Mais pas trop longue car cette encre ne durera pas éternellement.
Quand le cœur du stylo plume sera vide, le minuscule cylindre épuisé, je devrais avoir fini d’écrire tout ce que j’avais à dire. Cette encre suffira-t-elle à dire l’océan de mon âme ? Je voudrais tremper cette plume dans cet océan qui me déborde. C’est une limite bien plus belle et dont je ne crains pas l’épuisement imminent. 

Ecrire, c’est relire. Ecrire, c’est se souvenir. Comment me souvenir de ce moment ? Par l’odeur, dit-on. Il faut respirer le parfum d’une rose. Mais comme cette encre, les roses ont une fin. Celles du balcon ont fleuri et péri en quelques jours. Refleuriront–elles de nouveau un jour ? On dit toujours que les belles choses ont une fin. Les choses laides dureront-elles éternellement ?

J’aime beaucoup les maisons anciennes. Mais j’ai peur de leur histoire. Des histoires qu’elles peuvent contenir. Des habitants invisibles qui y ont leurs marques et qui refusent de les quitter. J’ai peur de leurs miroirs d’où ils nous dévisagent sans que l’on sache jamais la nature de leurs intentions. Peut-on jamais aimer son envahisseur ?
J’ai peur de les déranger. Une cohabitation paisible est-elle possible ? Où faut-il nécessairement que les locataires précédents nous quittent pour que nous puissions enfin commencer à vivre ici ?

Ce n’est pas soi-même que nous voyons dans ces miroirs lourds et centenaires; ce sont les autres qui nous regardent avec avidité, lorsque notre visage y est emprisonné quelques instants. Il faut condamner ces fenêtres. Ce sont des puits sans fond qui peuvent nous happer si l’on s’y penche trop.

Aujourd’hui j’ai appris qu’une plante vivace tueuse existe.

Le bruit assourdissant des avions qui volent tout près. Ce bruit est nouveau. Prendrons-nous l’habitude de l’entendre ?

Une maison sans histoires, cela existe ? Le passé qui nous habite puis nous hante est difficile à déloger. Il faut une purification profonde.
Ma belle plume m’a lâchée. Je poursuis au Bic, dont la gravité est moindre.

Juillet passe lentement, comme les feuilles d’une plante que l’on voudrait surprendre à pousser sous nos yeux, en vain. Nous ne voyons pas l’essentiel. Nous n’assistons pas aux événements les plus importants. Aveugles et sourds, nous avançons dans cette vie.

@Hellohallo75
https://www.instagram.com/Hellohallo75/

Texte 37 – Zone aride – Léa Holtom

dans mon sud on fait sécher les tomates
en une demi-heure derrière le pare-brise
de la renault 4L – « L » pour « Luxe »

on vénère pas le lapis lazuli
mais la pisse de cigale sur le village
d’ipomées qui fait la gueule jusqu’au soir

aux infos on dit que mon sud vieillit
et je vois le visage du vieux marchand
fondre aussi vite que la glace qu’il me tend
à midi sous le platane millénaire

dans le feu de mon sud les rochers géants
plantés dans les collines loin devant
sont les seuls visages qui ne fondront pas

@leaholtom
https://www.instagram.com/leaholtom/

Texte 38 – Quand les sec-ondes s’a-rident – Athénaïs GRAVE

Le temps se creuse
Sur ma peau xérosée.
Les larmes n’ont laissé
Que des sillons secs,
Parfois encore un peu salés.

Évaporées de fissures rieuses,
Dessin d’une vie érodée,
Leur vapeur se fait paillettes embrassées.
Ma peau se sable en desquamation que le varech
Lui-même ne repulpe plus, sur mes joues hâlées.

Le soleil a raviné ses vallées,
Inscrivant sur mon visage la bibliothèque
De mon existence, ainsi tracée
À l’encre de voix iodées,
Par les marées querelleuses.

Les commissures, grêlées
Des souvenirs extrinsèques,
De ma vieille bouche froissée,
Se déversent encore en rivières osées.
Harmonieuses.

@athenaisauteur
https://www.instagram.com/athenaisauteur/

Texte 39 – Atacama le désert de chili – clair.th08

Bonjour Atacama ,c’est moi
Atacama ,ta montagne est vers moi
Atacama dirige moi vers toi
Atacama ouvre ta source pour moi
Atacama je tremble d’effroi
Moi qui suis dans un désarroi
Atacama
j’erre dans le sable
me voici vulnérable
je n’ai rien en poche
juste une fin proche
Atacama,j’ai tout essayer
Atacama ,tu m’a fait espérer
Atacama c’était un beau voyage
Atacama j’espère voir le rivage

@clair.th08
https://www.instagram.com/clair.th08/

Texte 40 – Réagis !!! – vcola

S’il est vrai que ton histoire  te fait,
Il n’en est pas moins qu’au delà  de toi elle produit des effets.
Tu as connu comme tout le monde des joies , des peines
Alors vas y, reste sereine.
Je vais t’éviter les remarques acides,
En réponse à ton attitude morne
Prends garde à  ne pas devenir un cœur  vide ,
Si nos réactions ne te semblent pas conformes,
Ne te ferme pas à la première  occasion, 
Ne restes pas seule dans ta maison.
J’ai envie de te dire que tu es devenue sèche,
Que face à tout tu es revêche,
Imperméable à tous sentiments
Et ce ,  quelque soit  le moment
Physiquement d’apparence accessible,  tu congédies chacun d’entre nous
Moralement hostile, tu refuses le moindre  rendez-vous
Si tu ne changes pas , tu vas finir seule
Loin de tous enfermée  dans ton linceul
Une vrai coquille vide
Complètement aride !!!
Ne crois pas, je ne te fais pas la morale,
Mais te voir ainsi me fait vraiment mal

@vcola1
https://www.instagram.com/vcola1/

Texte 41 – Ils étaient six – Seulement Samuel

Ils étaient six à naviguer sur cet océan,
Six sur cette embarcation érodée par le temps,
Cherchant une terre accueillante pour se réfugier,
Des habitants prêts à leur offrir l’hospitalité.

Ils étaient six, étrangers à tout pays,
Six sans maison, sans famille, sans but précis,
Fuyant loin de ces bombardements,
Qui avaient anéanti leurs vies d’enfants.

Ils étaient six à fuir la guerre, la famine,
Les terres arides, la sècheresse et les mines.
Prêts à affronter les tsunamis et les tempêtes,
Pour ne plus entendre le bruit des roquettes.

Ils étaient six, sur un bateau fait pour deux,
Canoë improvisé fait de bois et de pneus,
Qui naviguait sur l’eau par miracle,
Et risquait de disparaître au moindre obstacle.

Ils étaient six à débarquer sur ce nouveau lieu,
Sur cette terre où personne ne voulait d’eux.
Confinés dans un entrepôt du port,
Jusqu’à ce que les autorités décident de leur sort.

Ils étaient six, qu’on obligea à monter dans cet avion,
Six à pleurer, crier, ne pas vouloir rentrer à leur maison,
Mais leurs prières et leurs souhaits se perdirent dans le vent,
Car continuer à vivre ici coûtait trop d’argent.

Ils étaient six à rentrer sur une terre brûlée et aride,
Six à mener une existence vide, sans rien,
Six qui ne dépasseraient pas trente ans,
Six noms sacrifiés dans un monde agonisant.

@seulementSamuel
https://www.instagram.com/Seulementsamuel/

Texte 42 – Elle a – Razadia

Elle a les mots de celle qui sait
il n’y a qu’en traversant le corail
qu’on peut assumer pareil héritage

Les corps attendent jusqu’à s’endormir
la crue des océans assèche les contes
les ventres vides discutent exil

Elle écrit parce qu’elle le sait
il n’y a qu’en embrassant le désert
qu’on peut comprendre la violence et l’aride

Le soleil pousse les marches jusqu’au nord
terre rouge absorbe le sang de ses enfants
seule eau restante dans ses rizières

Elle pose son livre parce qu’elle le sait
il n’y a qu’en descendant jusqu’à la mer
qu’on peut s’évader de ces terres hostiles 

@razadiation
https://www.instagram.com/razadiation/

Texte 43 – L’aride dira – Naama Levi

À perte de vue, le vide survit,
Parvenant encore à se maintenir
Perpétuellement. Alors ravi,
S’écoule ce sable sans se tarir.

Il baigne dans les rais de cette étoile
Splendide, réconfortante. En écho
Au joli chant des dunes qui fait voile
Vers un nouveau désert aux vents moins chauds.

@kromate
https://www.instagram.com/kromate/

Texte 44 – Sans titre – Latsuna

Terre craquelée
Cerveaux en jachère
L’eau devient rare.
Piscine d’été
Sur un sol désert
L’homme est un fuyard.

@latsuna.officiel
https://www.instagram.com/latsuna.officiel/

Texte 45 – Adieu donc – Ossau

Mon coeur a accroché
A sa porte d’entrée
Une grande pancarte
Usée sur les côtés.
« Ci-gît l’amour,
Incultivable champ
Vidé de son ardeur
Et ruiné de ses larmes.
J’ai piétiné le sable
Espérant y trouver
Quelque maigre émotion,
Mais je n’y ai trouvé
Que la désillusion. »
Adieu donc;
Un coeur privé d’amour
N’est pas même un cim’tière
Il est un grand désert
En proie aux charognards.
Aussi à dix sept ans
Il est possible d’être
Bien plus mort qu’un cadavre.

@caroo_dps
https://www.instagram.com/caroo_dps/

Texte 46 – l’hardie ardue – Maro Topic

On la disait aride, l’ardue
On la disait à rides, la ventrue
On ne la dit plus

On voulait qu’elle ne dansât pas la polka
On voulait qu’elle restât la fertile servile
On la voulait à la place de bégonia

l’hardie prit l’ardue, elles franchirent bobines, elles déclenchèrent menstrues en bain de sang, elles mirent pause, elles mangèrent braises, elles firent pousser ventre, l’ardue prit l’hardie, elles marchent félin, elles désertent obligations, elles fixent riants au ciel

On a dit elle est perdue
On a dit elle a vitré
On a dit méno pause
On dit c’est des vieilles
On dit c’est moche
On ne dit pas libre
On ne les dit plus

Aride prit solitude, elles demain, elles exhibent leurs rides, elles sont des millions, aride est gravé sur leur face, elles avancent besace vide, rides à pleine main, solitude prit aride par la main

On dit d’elles vieilles folles
On dit d’elles cougars
On dit vieilles biques
des vioquelles
des petites mamies

aride l’ardue à rides ventrues prit le bégonia, solitude l’hardie jeta le bégonia dans la terre, l’ardue brûla l’étagère, elles prirent leurs cliques et leurs claques, adieu les loosers

@at_point_volant
https://www.instagram.com/at_point_volant/

Texte 47 – Coeur aride – Kemo

Lorsque tombe le soir, elle aime à regarder
Au milieu de tant d’autres, son cœur illuminé
Les journées se ressemblent depuis qu’il s’est enfui
À ne plus savoir battre, il a rejoint la nuit…

Elle écrit sa couleur, sa taille et son humeur
Elle écrit les détails de chacun des cratères
Celui-ci est un homme, celui-là un remord
Elle écrit ses blessures invisibles au corps…

Certains ont bien tenté d’aller l’apprivoiser
Ils n’ont rien trouvé d’autre que de la poussière
Si ce n’est qu’un caillou en pleine obscurité
C’est qu’il a tant pleuré qu’il a rempli les mers…

Le creux dans sa poitrine lui permet d’y loger
La souffrance et la peine qui ne noient plus ses yeux
Qu’en est-il de l’amour et des moments heureux ?
Si le coeur est aride, laissez le s’envoler…

@ke_mots
https://www.instagram.com/ke_mots/

Texte 48 – L’autre Harmattan – L’alchimiste

À l’orée des non-dits
D’opaques sentiments
Se propagent sans venin
Dans nos veines taries

De fissures obliques
En prunelles controverses
Les mirages s’immolent
Au pied de ta colère

Poursuivant ces virevoltants oubliés
Persistent des rétines esseulées,
À perte de vie
Des dunes en guise de vallées

Quant à tes derniers mots
J’entends encore leurs craquèlements
Rien d’autre de tes commissures
Que des larmes comme blessures

L’aridité de tes silences
À t’écouter taire nos vérités
Le visage asséché
Tel un dernier mot d’absence

Là où l’austère s’en est allé
Quelques mots abandonnés
Aux portes de tes lèvres gercées

Stigmates d’une stérile destinée

De ce climat délétère
J’implore une goutte d’humanité 

@lalchimiste2.0
https://www.instagram.com/lalchimiste2.0/

Texte 49 – Aride – Claire

Un regard, brûlant d’un amour absent.
Sèche se tient là ta figure envoûtante.
Un dernier contact d’un sérieux blessant.
Un adieu sans remords ni ressentiment.

Solitude m’enveloppe de sa froideur,
Je grelotte sans une étreinte de chaleur.
Plus un seul signe de ta vie en ma demeure.
Plus qu’un léger souvenir tari d’aigreur.

La brutalité de nos derniers échanges,
Descendante d’un amour passionnée,
Est telle l’aridité naissant de l’abondance.

Ma peau se craquelle au souvenir de tes mains,
Mon âme devient désert a l’idée de ta vue,
Mon corps se meurt, brûlé d’un amour vain.

clairedelattre_
https://www.instagram.com/clairedelattre_/

Texte 50 – Cœur aride & sexe a~vide – She lutine

Jour de braise, le feu brûle mes lèvres
Joue de braise, mon cœur se soulève
Jouet de glaise, mon corps s’émerveille
Jouir à mon aise, mes sens en éveil

Mais cela, c’était avant
Cela était un autre temps
Quand j’étais vivant
Car vois-tu maintenant..

J’ai le cœur aride,
Depuis ma centième ride
Ma carcasse frigide
Est devenue bien trop rigide

Et pourtant, oui pourtant
Je le sens battre ce chenapan
Non pas mon cœur, ce charlatan
Mais bien mon sexe palpitant
Car lui est terriblement vivant

Il veut recevoir et donner
Il veut jouir et s’abandonner
Il veut mourir mais pas à jamais
Il veut faire battre ce cœur lessivé

@she_lutine
https://www.instagram.com/she_lutine/

Texte 51 – Peste sentimentale – Emma Massart

L’air pauvre, asséché en tendresse,
Force mon cœur à tourner sa veste,
Meurtrissant mes poumons de paresse,
Il se voit dépositaire de la peste
Sentimentale qui affabule le moral
Avec une utopie sociale d’instinct cordial.

L’aridité affligeante de son regard
Fissure les certitudes de mes remparts.
Tandis que son silence m’inspire
Des avalanches noyant mes rires,
Ses mots provoquent en moi l’irréparable
Par l’éveil d’une tempête de sable
Qui m’accable de ses élans infatigables,
Fouettant de son rictus sardonique l’inexorable.

Fermant les yeux face à cette insensibilité,
Je m’abandonne au tartare émotionnel.
L’indifférence à l’affect déréel
Devient ma réponse à ce présent infidèle
Qui amorti ma vivacité sans tortiller
Avec cette main de fer me tendant l’absoluité
Tout en tordant sa forme superficielle.

@Po.em.ma
https://www.instagram.com/Po.em.ma/

Texte 52 – Inspiration à rides – Nathalie Vantighem

Sur une page vide,
je cultive le désert de mon imagination :
les mots sont ridés et desséchés,
sévère canicule dans le champ de ma création,
sève d’inventions qui s’acidule,
et lassitude des platitudes.

Dans ce rude et dure labeur,
dans cet effort long du labour,
dans le sec et l’aride,
ma muse néréide,
d’habitude si rapide et hardie,
s’en retrouve radis-rabougrie.

Au repos la faconde féconde !
J’ai mis en jachère les mots sapides,
la fantaisie en chrysalide.
Je laisse mon souffle respirer
et mes songes maturer.

Du vide jaillit l’esprit,
de la bride placide jaillit l’intrépide impavide,
du dur jaillit le fluide.
Patience, endurance ! Je prédis et je sens
mon radis néréide qui bientôt irradie…

@mots_escargots
https://www.instagram.com/mots_escargots/

Texte 53 – Sans titre – Sandy Géronimi

J’erre dans ce désert de mots,
Tel un navire privé d’eau.
Je marche, je cours, je rame,
Je m’épuise, je galère,
Je vogue sur les vagues du néant
Et me noie dans ce vide débordant.
Là où l’inspiration fleurissait à perte de vue,
Là où les idées s’enchaînaient et naissaient sans arrêt,
Tout semble s’échapper, me narguer, se moquer,
m’attirer loin de mes habituelles contrées.
Je me retrouve dépourvue,
sitôt la chaleur revenue.
À la recherche d’une bise bienvenue,
je me sens démunie, esseulée, toute nue.

En ces températures éprouvantes, je laisse tomber les rimes et le nombre de pieds.
Comme si l’aridité de l’été étouffait ma patience, je laisse s’échapper ce texte en toute liberté.
Aujourd’hui, mes mots seront livrés à eux-mêmes.
J’abandonne, j’accepte et je lâche prise pour ce poème.
Faut-il nécessairement que la poésie soit cadrée, comptée, enfermée ?
Je crois que pour cette fois, me laisser portée par l’inverse sera la clé.

@sandy_didou
https://www.instagram.com/sandy_didou/

Texte 54 – Ride – F.L

La ride a ri de l’aridité de ma joue
En la raidissant avec avidité car,

Par la parole ardente édictée et qui floue
Irréparablement la beauté du tablar
Rusa sa raie en se fardant en grande noue
Et ma figure est à présent sous *ce bazar.


* (forme alternative) : « canular. »

@fr_f.l
https://www.instagram.com/fr_f.l/

Texte 55 – Le musicien – Bernard Vrignaud

Le musicien,
Plus de larme
Plus de sueur
Son amour se broie dans le vacarme
Son amour se noie, dans un quart d’heure
Il sera trop tard.
Le ciel est furibard
L’air blafard
L’air hagard
Perdu, l’esprit ombrageux
Falsifié, orgueilleux
Enseveli par l’ivresse
Recroquevillé de tristesse
Il enrage, sauvage
Il veut prendre le large
Il pleure des seaux depuis des heures
Depuis 10 ou 20 heures
Il se déverse dans le piano
A tire l’Arrigo
A contre temps
A flots et à sang
A contre vents et marées
A larme déployées
Son souffle se déchiquète
Il a perdu la tête
Dans l’univers des songes
Il invente des mensonges
Il est musicien Astrophysicien
Beethovenien, mozartien
Il rêve de chant grégorien
Pour un oui pour un rien
Irriguer de mélopés les cœurs égarés
Les âmes délaissées
Il est apatride, hybride, humanoïde
Irriguer les terres arides
Qu’ils soient d’amour avide.

@bernardvrignaud
https://www.instagram.com/bernardvrignaud/

Cycle – La Rathure

Texte de calibrage

Quelques traits d’albâtre strient les aigues marines,
Reflets des rais des astres et des fragrances salines
Elle s’élève au gré des vagues dans une vapeur de bruine ,
Gagne le septième ciel, prime amante qui badine,

Dans les prés céruléens, elle dessine des brebis,
Que les rires enfantins habillent en étrange ménagerie,
Et le vent, berger malgré lui de l’aimable bergerie,
Laisse les bêtes à la dérive sur l’herbe azur de la prairie,

C’est un air glacial qui les chasse du paradis,
Le ciel se décharne de curieuses intempéries,
Les nuages se délitent dans le bêlement de la pluie,
C’est la Terre qui en hérite dans le creux de ses huis,

Des perles serties sur les feuilles et les pétales,
Précieuse extravertie qui déjà ici s’étale,
Des diamants en cascade des saphirs en cavalcades,
Elle a quitté les cieux et taille des arcades,

Elle dévale les pentes abruptes des flancs écharpés,
Elle avale plantes et arbustes qui semblent s’échapper,
Elle se déchaîne vive et brute sur les massifs qu’elle lèche, happée,
S’infiltre au secret, chute dans les entrailles affamées,

Elle se glisse, elle bruisse, elle ruisselle,
Elle défie celle qui la guide, digue celle qui la scelle,
Puis le fil s’esquisse , même elle à ses ficelles,
Et dans l’ennui d’l’étang, un lit qu’elle chancelle,

Se pense sur un nuage si elle creuse marécage,
Elle patiente d’un barrage qui lui paraît cage,
Elle caresse les villes et embrasse les arches,
Balaie le temps qui file et aspire sa marche,

Arrivée à l’estuaire, cette dernière gestuelle,
Ses bras lests, suaire du crépuscule rituel,
Là le cycle se termine, et se remet à battre,
Elle regagne l’aigue marine et ces quelques traits d’albâtre.


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Merci à Alep, D., Idéesdodues, Mathilde, Nicole, Roselivres, Thomas et un anonyme de m’y soutenir !

1 Comment

  1. […] jurys de cette édition sont les lauréat·es de l’édition précédente ainsi que la quatrième place […]

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