Les Égoèmes

Les Égoèmes #15 – Langues de bois

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Les Egoèmes, c’est un concours de poésie que j’organise chaque début de mois sur Instagram. Ou presque.

Pour cette quinzième édition, je propose aux participant·es d’écrire sur le thème « Langues de bois ». Que les mots se façonnent ou qu’ils restent de marbre, qu’ils s’enracinent ou qu’ils bourgeonnent de faux-semblants, à vous de tourner votre langue comme vous le souhaitez !

Pour cette édition, les participant·es ont une semaine pour participer, en envoyant leur participation à egoemes @ larathure . fr (sans les espaces) avant le mercredi 13 septembre 2023 minuit.

Comme pour l’édition précédente, je proposerai un texte de calibrage pour aider les jurys dans leur travail de notation.

Pour vous tenir au courant des actualités du concours, ça se passe sur Instagram : @lesegoemes

Les jurys de cette édition sont les lauréat·es de l’édition précédente ainsi que la quatrième place ! :

Jassem (Instagram )

Nevis (Instagram

Maro Topic (Instagram

Seulement Samuel (Instagram )

Vous pouvez retrouver les présentations des membres du jury sur Instagram : @lesegoemes

Bonne lecture !


Texte 1 – Lent gueux, deux boas – Yus

Sur un chemin de terre sèche, dans l’ombre des pins, un vieillard défie le temps. Emplissant l’instant d’une absolue monotonie, cet homme marche sans arrêt depuis des années. Sur son dos il porte un épais sac en toile de jute. Il avance courbé, le regard au sol, si bien que son allure s’apparente à celle d’un gueux, ou bien à celle d’une tortue redressée sur ses deux pattes arrière. Soudain, devant lui, surgissent deux boas.
Né dans les montagnes du Nord, au sein du peuple des Serueh, le marcheur jouit depuis sa jeunesse, du titre de Grand Egolroh. A la mort de sa mère, dépourvues d’héritières, il devient Grand Egolroh des Serueh, sa vingtaine tout juste consommée.
Constitué d’environ deux cent individus, le peuple des Serueh vit sobrement et paisiblement de la cueillette de fruits, légumes et champignons. Chaque foyer, dominé par la mère, vit dans une hutte. Les hommes cueillent tandis que les femmes discutent des affaires publiques. Les Serueh sont représentés par le Grand Egolroh, première héritière de la famille Serueh, famille fondatrice du village il y a des siècles. Cela se passe ainsi depuis la nuit des temps. Ou plutôt 1247 ans, 2 mois et 3 jours. Le rôle du Grand Egolroh, le plus souvent pourvu par une femme, n’est pas seulement honorifique. Il est doté d’une haute valeur spirituelle. Chaque Serueh voue un profond respect au Grand Egolroh, « celui qui défie le temps ». Selon, ces traditions ancestrales, est sage celui qui ne vit point aux dépens du temps mais celui qui le surmonte. En guise de dévotion à son peuple, chaque Grand Egolroh part, une fois sa volonté bâtie et affermie, marcher au gré des terres lointaines. Cette sorte de pèlerinage solitaire a pour but précis, la recherche du pouvoir bienfaiteur de la solitude, ou plus exactement le Spmet.
Le Spmet est un état durant lequel l’individu qui l’expérimente ne perçoit plus le temps qui passe. Il le surplombe et en perd totalement la notion. Cet état, facilité par la pratique d’une marche lente et monotone, permet à son sujet de vivre l’absolue contemplation de l’instant. Un trésor. Ainsi plongé dans l’oubli de sa condition d’être soumis à la temporalité, son esprit est entièrement dévoué à l’essence de son existence : le Bien de l’humanité, ou plutôt, le Bien du peuple Serueh.
Seuls quelques rares individus sont capables de provoquer et d’endurer le Spmet. Pour cela, il faut marcher de longs mois durant, sans dormir, manger ni boire. Chez les Serueh, il incombe au Grand Egolroh, d’honorer cette tradition. A vrai dire, ce sont les seuls êtres en capacité de générer une telle puissance de l’esprit. Certains d’entre eux n’en sont même jamais revenus.
Comment les Serueh savent-ils que leur représentant ne rentrera plus ? A partir de quand peuvent-ils considérer que son absence est fatale ? En réalité, tous les jours, car ils sont maîtres de leur destin.
En effet, après chaque coucher du soleil, tous les habitants de ce curieux village sont soumis à un vote à la majorité. Deux options s’offrent à eux : la confiance ou la défiance. La première renouvelle la confiance du peuple en son Grand Egolroh. Le seconde exprime le souhait d’en nommer un nouveau, en la personne de la première héritière féminine du chef déchu. La plupart du temps, les Serueh sont très fidèles à leur chef alors il faut de longues années avant que son âme fédératrice perde de sa superbe.  En somme, lorsque le chef part à la conquête du Spmet, trois issues sont envisageables. Soit il revient alors que la confiance est toujours de mise, alors il reste le Grand Egolroh jusqu’à sa mort. Soit il ne revient jamais et le peuple finit par accepter la fatalité en votant la défiance. Soit il souhaite revenir mais il apprend le vote de défiance à son encontre alors il reste reclus dans sa vie solitaire, à tout jamais.
Lors de la première issue, la plus courante, le Grand Egolroh rentre auprès des siens, partager son expérience du voyage mais surtout mettre à profit son pouvoir bienfaiteur. Pour fêter l’arrivée de son chef à vie, les Serueh chantent, dansent, mangent et boivent durant une semaine entière.
Cependant, il est aussi survenu, dans l’histoire de ce peuple que le Grand Egolroh ne rentre jamais de son périple. Aspiré par la puissance colossale de Spmet, il sombre dans la démence et ne retrouve jamais son chemin. C’est la deuxième issue, moins commune.
Enfin, la troisième issue, la plus rare, survient lorsque le marcheur solitaire soumis à l’ordre du Spmet, souhaite revenir auprès des siens alors qu’un vote de défiance a été prononcé à son encontre. Dans ce cas, la sentence condamne le chef déchu à la réclusion solitaire à perpétuité.
Comment prend-il conscience de se déchéance ? C’est ici que surgissent les deux boas.
Après avoir retrouvé le vieil homme au fil de routes sinueuses, les serpents lui font part de la sentence populaire.
L’affaire est délicate. Annoncer au Grand Egolroh que son peuple chéri lui témoigne sa défiance n’est pas tâche simple pour les deux reptiles, toujours aussi embarrassés face à la rude et pesante vérité. Mais il faut l’affronter. La langue de boas, à défaut d’être sincère, est très frontale. A l’inverse des vipères. Depuis des lustres, les deux espèces se boursicotent à ce sujet. Enfin, peu importe, dans cette histoire, deux boas se questionnent sur le poids des mots. Qui se portera volontaire pour les rendre justes ? Comment les assembler pour tourner ses phrases ? Comment les empiler pour boiser sa langue ?
«  Ainsssssi s’immisce le doux passage du temps »

@yuslevrai
https://www.instagram.com/yuslevrai/

Texte 2 – J’eus, jeu ment – F.L

Va trouver la salle au mont ;
Œuvre en dents ‘ d’eux ci ‘ cent chênes
Un poi rodomont
pieux

@fr_f.l
https://www.instagram.com/fr_f.l/

Texte 3 – La Divine Comédie – Athénaïs GRAVE

Maître Albatros, de ses longs bras, brasse le vent.
Il plane dans les hauteurs majestueusement,
Sans même esquisser l’ombre d’un mouvement.
C’est souvent ainsi dans les parlements.

Seigneur Baobab vante la valeur de l’Acajou,
En compliments vernissant les nervures.
Crevasses se masquent ainsi en dorure.
C’est souvent ainsi que tout se joue.

Dame Panthère parade sous ses grands airs.
À patte de velours, elle détourne l’attention,
Et les beaux sourires sont prétextes à omissions.
C’est souvent ainsi dans les hautes sphères.

Sir Paon étale ses atouts à des kilomètres à la ronde.
Il hypnotise la foule en roues et yeux doux,
Ces beaux mots enrobés vous convainquant de tout.
C’est souvent ainsi qu’on dirige le monde.

@athenaisauteur
https://www.instagram.com/athenaisauteur/

Texte 4 – Sans langue de bois – Julie_PoWésie

Tu es sans langue de bois
Moi, je bois tes mots.
Tu es sans langue de bois
Dans un monde qui parle faux.

Certain.e.s vocifèrent tièdement,
Ou parlent trop.
Toi tu prêches le vrai fièrement,
Loin des batailles d’egos.

Tu chasses la rigidité dans l’expression,
Et ce n’est pas une tâche facile;
Tu respectes points de vue et opinions,
Tout en refusant de rester docile.

Tu aimes manier les mots,
Tu fuis les artifices, les discours stériles.
Le politiquement correct a bon dos,
Toi tu laisses aux autres les figures de style.

Sans masque et sans armure
Tu avances des propos chargés de réalité.
Loin des rumeurs, des murmures,
Ce qui te fait autant souffrir que marcher: c’est l’honnêteté.

Tu es sans langue de bois
Moi, je bois tes mots.
Tu es sans langue de bois
Dans le vrai, pas dans le beau.

@julie_powesie
https://www.instagram.com/julie_powesie/

Texte 5 – Braises d’une aube révolutionnaire – Latsuna

&&&&&&&&&&&&&&&&&
Des charges lourdes qui résonnent
Comme des boulets de canon,
De la révolte, pas de l’aumône
Les peuples grondent dans leurs bastions.

En solidaire sur le pavé
Le tiers état donne de la voix
Face aux puissants déconnectés
Des mondes réels, les mondes d’en bas.

Tous les discours qui se répètent
Pièges illusoires des promesses
Les langues de bois sont à la fête
Dans les dorures, c’est la paresse.

Sur les remparts de la nation
Les feux jaillissent à l’unisson.
Les langues de bois deviennent charbon
Tout se consume : révolution  !

@latsuna.officiel
https://www.instagram.com/latsuna.officiel/

Texte 6 – Les Arbres – Cho7

Je me baladais dans la forêt
Quand j’ai cru entendre quelque chose
C’était sûr j’avais entendu parler
Mais j’étais seul avec ma prose

Ça m’a convaincu oui j’en étais certain
Les arbres parlaient autour de moi
Plus que dans les feuilles le vent du matin
Un véritable langage des bois

Que se disaient ils c’était un mystère
L’érable parlait il de son boulot
De son travail à la chaine quel enfer
Le pin sans rire se moquait il dans son dos

Le frêne trop frêle trop près du cyprès
Râlait il à son voisin de charme
Le noyer dans l’eau à moitié
Allait il vivre un drame comme le prunier qui crame

Le séquoia secoua tout son être
Pleurait il comme un saule pleureur
Le peuplier qui venait de naître
Avait craqué la nuit dernière quel malheur

Sur le chemin du retour sous les lilas
J’ai lu là le panneau didactique qu’il y avait
Ça expliquait que les arbres ne parlent pas
Je ne l’ai pas cru je savais ce que j’entendais

@cho7_3000
https://www.instagram.com/cho7_3000/

Texte 7 – Au son de sa voix … – Adrien Braganti

… qui résonne quand les heures fondent,
Le poète en moi déprime,
Poussé par la douceur de l’onde,
Par les formes et les fruits des rimes.
… qu’elle déverse en contant ses secrets
Si frivoles qu’ils gèlent sa langue,
Je la sais tournée vers une utopie qui tangue.
Le bât blesse quand l’aveu n’est plus scellé.
… quand le silence disparaît à l’ouest
Et maîtrise ce que son corps éponge,
Il est des mots qui se noient en un mensonge
Et mes misères s’accordent à ses gestes.

@bragantiadrien
https://www.instagram.com/bragantiadrien/

Texte 8 – Blablatitude – Patrick Aubert

Le président se porte bien,
La poignée de main fut cordiale,
Nous allons renforcer nos liens,
C’est une opération spéciale !

Vous pouvez compter sur l’État !
Chacun mangera à sa faim,
Et patati et patata,
Je vous promets..patin-couffin !

Pas de raison de s’inquiéter,
Des faits nous avons la maîtrise,
Car nous avons sollicité
Les experts pour leur expertise !

L’inflation sera maîtrisée,
Je ne vous ai jamais menti !
Allocutions aseptisées,
Beaux parleurs et tutti quanti !

À ce sujet, à ce propos..
Que du pipeau, du baratin,
Que du baratin, du pipeau,
On dirait la messe en latin !

@patito75009
https://www.instagram.com/patito75009/

Texte 9 – Langue de bois – Arno_Buyck

Ce matin, pris au dépourvu
Je m’inquiète, puis j’analyse
Hier encore, je ne l’aurais pas reconnu
Je ne l’atteindrais pas, où que je vise.

Envolées promesses, bonjour larmes
Terminées caresses, atours et charmes
Adieux paresse, détours et drames
Odieuse maîtresse : cours et rame ! 

Epuisé je ne me ferais pas violence,
Prends donc ces quelques rimes
Va, reprends ta course illégitime
Et cet appendice qui goûte le bois, le rance.

@arno_buyck
https://www.instagram.com/arno_buyck/

Texte 10 – Politicien Mytho – Marina Tem

Aux prémisses de mes discours inachevés,
Des phrases sont craintes pour l’effet manipulé;
Et sans m’aviser du courroux des auditeurs méfiants,
J’arpente crescendo la colline des faux semblants.

Quand dans l’éclat de mes aveux factices,
Se profile l’affreuseté crasse de mes pires vices,
Je dissimule toute vérité et franc-parler inopportuns,
Étreignant la peur de perdre ma popularité à mi-chemin.

Avec une vigueur et une conscience fallacieuses,
J’esquive les propos et les questions trop audacieuses,
Je maquille chaque détail visible de mon scrupule atrophié,
Qui me cantonne à être l’hôte de pensées camouflées.

Quand dans le sillage de mes paroles riches en récompenses,
S’écoule un torrent de promesses qui ne prendront naissance,
Je simule de vains gestes d’humilité,
Scandant l’amélioration et le progrès comme trophée.

Avec un jeu de langue de bois et de mots détournés,
Je substitue les réalités aux illusions escomptées,
Et embusqué sous une lourde façade de commodités,
Je brille d’imposture de cette campagne façonnée.

Quand dans le brouhaha de mes électeurs affolés,
Retentissent des cris d’émoi et de forte suspicion,
J’appréhende moult de mes mensonges décomplexés,
Qui m’offriraient à la dechéance et à l’humiliation.

@marinatem_12
https://www.instagram.com/marinatem_12/

Texte 11 – Les maux – Hugo Waschak

Il y a des mots que l’on dit
et qu’on regrette toute la vie.
Des mots qui blessent,
des mots qui fâchent,
des mots qui nous laissent
comme des taches
à la surface du cœur.

Des mots qui amènent le malheur
dans les familles,
chez les amis,
chez les inconnus,
dans la rue.
Des mots qu’on crie
puis qu’on oublie.

Ce sont des mots qui font du mal
et qui nous sont parfois égal,
mais ces mots nous reviennent en face.
Ces mots qui usent, ces mots qui cassent,
font de profondes entailles dans nos âmes
et soudain voilà c’est le drame.
Le silence est d’or quand la parole est d’argent.

Faut pas prendre pour argent comptant
ces mots qui nous sont adressés.
Faut les laisser dans l’air flotter
jusqu’à tant qu’ils disparaissent,
jusqu’à ce que la douleur cesse.
On continue de se parler
sans toutefois vraiment s’écouter.

Alors c’est là qu’il faut se taire
et souvent même changer d’air
avant que les mots, le venin
ne se répande et qu’on en vienne aux mains.
Il faut ignorer ce qui est dit
et parfois aussi ce qui est écrit.
Surtout ne pas parler pour ne rien dire,
c’est cela je crois qui est le pire.

@tripersmith
https://www.instagram.com/tripersmith/

Texte 12 – L’orateur – Ysiaf

Les mots tombaient comme les grenouilles vont au marais
C’était si beau, c’était si fort quand il parlait
Chacun tentait de le comprendre, chacun tentait
Mais il n’était rien à apprendre, aucuns secrets
Dans le bouillon des évidences les mots passaient
Les mots tournaient dans tous les sens et s’envolaient
Il ne restait que des silences à définir
Que du tempo de la cadence à retenir
Il s’écoutait et s’amusait sans un sourire
De son pouvoir à tant parler pour ne rien dire…

@Ysiaf.mots
https://www.instagram.com/Ysiaf.mots/

Texte 13 – Déconstruction – Michel Orban

Des économies d’échelles
Échafaudent
Le ralentissement
De l’élévation
De la franc-maçonnerie.

@m.orban.poesie
https://www.instagram.com/m.orban.poesie/

Texte 14 – Sans titre – Yvanne Dé

Si sa langue n’était pas de bois,
Elle la régalerait de leurs ébats
Si sa langue n’était pas de bois
Elle la mettrait dans tous ses états.
Qu’il lèche son écorce,
Pendant qu’elle lui morde le torse
Ne plus se le dire en morse
Quand l’univers s’en mêle
Ce n’est plus une entorse
De frêne ou en chêne
Que soit dit ce jeu t’aime
Sans langue de bois,
Il peut bien l’embrasser où il voudra
Cette langue là, c’est leur amour qui la brûlera 

@plume_et_charbon
https://www.instagram.com/plume_et_charbon/

Texte 15 – Sans titre – Vcola1

Certes la société rime avec diversité
Mais pour moi seule compte l’authenticité
A vous donc les beaux parleurs
Sachez qu’à mes yeux vous n’avez nulle valeur !,
Par pitié, ne vous manifestez que si vous avez quelque chose à exprimer
Un avis, une idée à partager
Enoncez et défendez ce qui vous plaît
N’anticipez ni ne craignez de produire un certain effet
Bon ou mauvais il sera à votre image
Alors lâchez vous courage!
A vous les beaux parleurs
Offrez nous autre chose qu’un vulgaire leurre
Assumez ce que vous dites
Ou définitivement je vous quitte!
Ah vous les beaux parleurs
J’attends de vous moins de tiédeur!!!!!

@vcola1
https://www.instagram.com/vcola1/

Texte de calibrage par La Rathure

Langues de bois et gens de l’hêtre,
C’est à nos pieds qu’on met des chênes,
D’une langue marbre, faux ancêtres,
Racines factices qui nous freinent,

Au diable les discours sèvant,
Qui nous grèvent d’une langue d’ambre,
Entre fossiles et faux-semblants,
Des griefs d’une docte chambre,

Parés dans leurs antiques postures,
Art buste qui cache la forêt,
Ils estampillent d’imposture,
Ceux qui repoussent à l’orée,

Où s’érige l’argot en art gothique,
Bois cathédrale, rosaces de vers,
Qu’ils diront comiques ou exotiques,
Qui s’amarante aux palmes de l’envers,

Je suis le sillon des maux lierres 
Dans les écrits des misérables et,
Des racines que nos mots lièrent,
Aux fins féroces d’un Rabelais,

Hauts, tonnent nos vers tiges, s’effeuillent,
Nervurés d’écritures fourmilières,
De fruits nouveaux que l’on accueille,
Dans le murmure d’un vent de bruyère,

Et que cette langue bourgeonne,
De cette esthétique ramifiée,
Qu’elle fourche et qu’elle foisonne,
D’erreurs que l’on pourrait ratifier,

Des mots rares aux rameaux vulgaires,
C’est un même arbre que l’on écorce,
Parce que demain sera naguère,
Du bois, le marbre envie la force.


Soutenez les Égoèmes sur TIPEEE grâce au don mensuel pour permettre de développer cette rencontre poétique : mise en place d’un prix des tipeurs, d’un prix du public et de bien d’autres choses…

Merci à Alep, D., Idéesdodues, Mathilde, Nicole, Roselivres, Thomas et un anonyme de m’y soutenir !

2 Commentaire(s)

  1. […] Les jurys de cette édition sont les lauréat·es de l’édition précédente  : […]

  2. […] Les jurys de cette édition sont les lauréat·es de l’édition précédente  : […]

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