Les Égoèmes

Les Egoèmes #18 – Réflexion fête…

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Les Egoèmes, c’est un concours de poésie que j’organise chaque début de mois sur Instagram. Ou presque.

Pour cette dix-huitième édition, en cette fin de période des fêtes et alors que les bonnes résolutions vont bon train, je propose aux participant·es de nous faire réfléchir un peu !

Pour cette édition, les participant·es ont une semaine pour participer, en envoyant leur participation à egoemes @ larathure . fr (sans les espaces) avant le mercredi 10 janvier 2023 minuit.

Comme pour l’édition précédente, je proposerai un texte de calibrage pour aider les jurys dans leur travail de notation.

Pour vous tenir au courant des actualités du concours, ça se passe sur Instagram : @lesegoemes

Les jurys de cette édition sont les lauréat·es de l’édition précédente  :

BFlow (Instagram )

Le Tissemonde (Instagram ) 

Sandy Géronimi (Instagram )

Vous pouvez retrouver les présentations des membres du jury sur Instagram : @lesegoemes

Bonne lecture !


Texte numéro 1 – Réflexions troubles-fêtes – Suzanne Mekeu

Texte retiré à la demande de son autrice.

@Suzanne_mekeu

Texte numéro 2 – Résolutions en latence – Marina Tem

J’ai esperé mon renouveau immédiat en cette page tournée
Persuadée de surmonter très vite ces souvenirs terribles;
Mais réflexions faites sur mes misères indicibles,
Je ne peux entrevoir des résolutions d’emblée.

Sur le parvis dense de ma nouvelle année
Des voeux se bousculent et rampent par milliers;
Mais je crains de ne pouvoir les matérialiser,
Car j’ai en obstacle un cœur déboussolé.

Les mois écoulés s’étalent sur des
mauvais jours en périls
Des projets inachevés et entreprises stériles;
Une myriade de déboires aux allures fétides,
Qui ont changé mon quotidien en désarroi livide.

Je vois les autres se targuer de discours et mots fertiles
Et lever leur verre à une ère plus glorieuse et subtile;
Je bois mes remords aux goûts d’insatisfaction nacrée,
Et songe aux ressorts tragiques d’un destin navré.

Je n’ai pas l’esprit à hurler et festoyer allègrement,
Je suis sous l’emprise de démons surplombants;
Je prend du recul pour briser l’agonie d’un passé défiguré,
Et être enfin capable d’accomplir des changements instantanés.

@marinatem_12

Texte numéro 3 – Réflexion Fête – Kemo

Ce soir c’est le grand réveillon
J’hésite encor sur ma tenue
Le cou noué de papillons
Ou la cravate bien pendue ?

Pour le repas je me demande
Des fruits du fond des océans ?
Un gros chapon fermier des Landes ?
Des petits-fours ou bien des grands ?

Pour le dessert, c’est du tout cuit !
Une vraie bûche comme avant
Le p’tit bonhomme avec sa scie
Et au milieu, un cœur fondant…

J’ai acheté un vrai sapin
À l’air un peu dégingandé
Je l’ai installé dans un coin…
Sans pour autant l’enguirlander !

Je réfléchis à la musique
Un truc moderne et entraînant ?
Ou quelque chose de classique ?
Tino Rossi ou Orelsan ?

J’dis Orelsan, pas Orelsane
Ma femme se moquait ! Pourtant…
Elle disait « tu es un âne ! »
Mais sans le e, je n’ai qu’un an !

Mon plan de table est simplifié
Et comme on a pas eu d’enfants
Je n’ai rien d’autre à installer
Que mon assiette de néant…

C’est mon premier Noël sans elle…
Et même si ça fait longtemps
Que je n’crois plus au Père Noël
Je l’attendrai comme un enfant…

Qui rêve de ses playmobil
De ses camions, de ses tracteurs…
La mort n’a jamais de mobile
Quand elle écrase notre cœur…

Quand elle arrache à notre ciel
Les astres filants dans la nuit
Je lance un vœu qui parle d’elle…
Réflexion fête… je vais au lit.

@ke_mots

Texte numéro 4 – pour Mathilde – Chris

Viens, ce n’est rien
La vie est ainsi faite,
L’aimerais-tu autant
Si elle n’était que fêtes
Et rires à tout instant ?
Viens, prends ma main
A quoi bon faire la tête ?
Le bonheur a foutu le camp
Mais il reviendra peut-être
Il reviendra certainement
Et la vie sera fête
A nouveau comme avant
Fait-il beau tout le temps ?
Allons, ce n’est rien
Rien que du chagrin
Comme en ont tout les gens

@xtineklee

Texte numéro 5 – Garçon trop honnête – Samira

Dans les circonstances qui s’y prêtent
Lui est incapable de rejoindre la ronde;
Le nouvel an où tous se réjouissent en fête,
Il est seul et tiraillé de réflexions qui l’inondent.

Il prend du recul loin des foules en frénésie
Qui glanent leurs vices à rédiger avant minuit;
Il contemple l’euphorie dérisoire des fins d’année,
Où se répètent les mêmes traditions de résolutions bâclées.

Un tintamarre de préjugés à leur encontre s’émiette
Dans un ricanement et jugements trop honnêtes;
Il reste en retrait et constate averti,
Des vœux hypocrites aux espoirs enhardis.

Il sait la tromperie des résolutions dites avec sérieux
Qui prendront les sentiers de l’oubli
dans l’année en creux;
Il plaint l’ardeur mis très tôt dans le stylo qui frémit,
À la lueur des décisions gravées qui ne prendront jamais vie.

@mira_ilda2

Texte numéro 6 – fête des limaces – Philippe Minot

fête des limaces
ça glisse ça suinte et poisse
sans coque sans conque

@alineaincipit

Texte numéro 7 – Aujourd’hui, j’ai dévêtu ma solitude – Dou

Aujourd’hui j’ai dévêtu ma solitude
Sur mes épaules j’ai posé le châle de la compagnie dans lequel je me suis emmitouflée
J’ai lancé aux étoiles ma veste d’isolitude
et dans ce châle pailleté, amitouflée,
S’est invitée la brisure de lumière
S’est invitée la note mélopée
Le rire qui tintinnabule
Les doux mots chauds partagés
sortis de moi ou d’ailleurs
Et s’installe alors la rassurance
Celle où je-nous faisons qu’un,
Alors nous festinabulons nous risotons nous nous amicâlons
Et comme tout cela fut très bien faite,
Satisfaite, je remis mon vêtement de solisfaction
Et je rentrai en paix
à la maison.

@dou.cailloux

Texte numéro 8 – Dans les lueurs de la fête – Cherry Jolie

Dans les lueurs de la fête et de l’allégresse,
L’âme se perd dans une douce réflexion,
Cherchant le sens, la joie et la tendresse,
Au cœur des rires et des émotions.

Les éclats de rire réveillent les cœurs,
Mais dans l’écho de la musique et des chants,
Se cache parfois l’ombre des douleurs,
Et les pensées se perdent dans le temps.

Alors que s’élèvent les verres levés,
Les esprits voguent sur les flots de mémoire,
Cherchant dans les reflets de la célébration,
La sagesse et la paix, loin de la dérision.


Ainsi la fête devient une leçon,
De la vie, de l’amour et de l’union,
Où la réflexion se mêle à l’allégresse,
Dans la danse enivrante de la tendresse.

@mary.mod76

Texte numéro 9 – Autodestruction – Triper Smith

Vapeurs d’alcool,
J’ai mal dormi.
Je me lève
Et je vomis
Les amis et le whisky,
C’est tout ce dont je me rappelle.
La nuit a été agitée,
Dur le réveil.
Les paquets de chips et de bonbons,
J’ai trop fumé mais c’est trop bon.
C’est le trou noir
Dans mon esprit,
Le désespoir,
Je me démoli
Avec l’alcool, ma raison d’être.
Suis-je un guignol ? Peut-être.
Je porte un masque pour me cacher,
j’ai tellement peur d’être jugé.
Même en soirée, je fais semblant
D’être moi-même, d’être content.
Malgré qu’on m’aime,
J’ai un problème :
Je suis mal dans ma peau.
Je deviens fou, ça me rend marteau,
Du coup je picole dans le caniveau.
Je vais me rouler un petit bédo.
Pour oublier le monde,
C’est ce qu’il me faut.
Je me sens mal, je suis au fond du gouffre,
Mais c’est en silence que je souffre.
Un jour il me faudra ouvrir les yeux
Pour enfin voir le feu
Qui me consomme et me consume.
En attendant, je bois et je m’enfume.
Il reste sûrement un peu d’espoir,
Tout n’est pas tout blanc ou tout noir.


Autodestruction.
C’est mon fardeau, ma punition.
C’est la violence de mes envies,
Si ça déplaît alors tant pis.


Autodestruction.
J’ai appuyé sur le bouton.
C’est la galère, je veux pas pleurer,
Ce qui m’arrive, je l’ai cherché
Et je m’enivre à en crever.

@triper_smith

Texte numéro 10 – Le carnaval – Patrick Aubert

Le bateau de la vie, on sait où il nous mène !
Embarqués sur le pont, sérieux ou plaisantins,
Avec nos illusions,avec nos serpentins,
On interprète tous la comédie humaine.

On agite les bras, on agite les mains,
On court à droite à gauche, en arrière en avant,
On tourne, on tourbillonne, en prise à tous les vents,
On s’affiche, on défile au carnaval humain.

Avant que Thanatos nous mette aux oubliettes,
Avec Fatalitas, qui tire les ficelles,
Et puis avec Circé, qui joue du violoncelle,
On chante, on pleure, on vit, au bal des marionnettes !

@patito75009

Texte numéro 11 – La sotte, six étés, deux cons, somme à six yuans. – Athénaïs GRAVE

On trime, on se saigne,
On se burn out.
Il faut se remplir les châtaignes,
Coûte que coûte.

Alors, quand sonne la faim de l’an,
On mâche.
On se bourre à s’en baigner les dents.
On se lâche.

On bouffe toutes nos châtaignes.
Goût champagne.
Ce soir, abondance en maitre règne,
Sur villes et campagnes.

On a tout sucé jusqu’à la moelle,
Même la neige,
Sous les sapins, sous les étoiles,
Sous les télésièges.

Puis au matin, on se réveille,
Sans châtaigne.
Alors, on trime, on se surveille,
On se saigne.

En attendant la nouvelle débauche,
On a faim l’an.
On rêve au jeu, le vide dans les poches.
Gagnants ou perdants ?

@athenaisauteur

Texte numéro 12 – Bonnes réflexions – Pepita Carles

J’ai remarqué que c’est souvent
Au milieu d’une soirée
Qu’on a nos égarements
Les plus poussés
Sur la mort, la vie,
Les relations,
Et la cuisson des spaghettis.
Toutes ces grandes questions
Qui nous tourmentent au milieu du bruit,
Et dont on fait une véritable obsession.
On regarde la lune polluée
On revoit ses bonnes résolutions
On songe à cette nouvelle année
On se dit qu’on est en manque d’affection ,
Et que ces résolutions à la con
Ne vont rien y changer.
Alors on se lève, souriant,
Car, réflexion faite,
Ce serait bien plus intelligent
De ne pas se prendre la tête

@Pepita_crls

Texte numéro 13 – Disco Chlorophylle – Helen Juren

Dans un tête-à-tête
Elle et il se faufilent
Frédo et Cécile
5 à 7

Disco chlorophylle
Dans la boule à facettes
Le fluo défile
Silhouettes

Flexible et futile
Flagornerie refaite
Reflète un profil
Sans fossette

Frédo et Cécile
Frou-frou et cigarettes
Duo indocile
A lunettes

La folie s’enfile
Dans la quête imparfaite
Alpha d’une idylle
Stupéfaite

Fervent vaudeville
Cette réflexion fête
A tissé le fil
Des fleurettes.

@helenjuren

Texte numéro 14 – Prisme en liesse – Lady

Un doux équinoxe cède sa place,
À ce fier et court solstice blanc pur.
Je songe à fuir cette dure morsure
Du frimas formant son manteau de glace.

La nuit, nuancée de neige et de fête,
J’en contemple les foyers et fenêtres.
Perçant la brume qui nimbe mon être,
D’innombrables éclats scintillent et reflètent.

Présents, miracles, mets et discussions.
Si éblouie, ébahie et ravie,
Je médite encore sur ces bougies,
Et profite de la célébration.

@kromate

Texte numéro 15 – Réflexion fête – F.L

Votre regard sonde un présent d’aventure
On le vois en fait enfin surgir du passé
Unir son reflet doré mis là, dépassé
Si fabuleux et solidaire // en peinture

@fr_f.l

Texte numéro 16 – Réflexion Fête – Julie_PoWesie

Je n’ai pas le cœur à la fête…
Réflexion faite est-ce vraiment le plus important:
Que tu saches qu’au creux de ma tête,
Il y a juste des larmes et des envies à contre courant.

Je sais très bien être une façade,
Comme le reflet de ce que tu souhaites.
Je sais que tu ne m’aimes pas maussade,
Alors je fais tout pour être en fête.

Et puis pour moi le plus important,
C’est de te voir prendre plaisir à danser.
Qu’importe si je brouille les pistes en permanence,
Un peu comme cette machine à fumée.

C’est tellement beau de te voir t’amuser,
Ça rend le monde bien plus brillant.
Je sens mon regard pétiller…
Je sens à nouveau des battements.

Je n’avais pas le cœur à la fête…
Réflexion faite ce n’était pas le plus important.
Parce qu’avec toi au creux de ma tête,
Maintenant j’ai des envies à débordement.

@Julie_poWesie

Texte de calibrage – Tempête

Les fleurs de papier ont commencé à faner,
Sous la grasse rosée des lèvres safranées,
Les plaines coupes s’abreuvent jusqu’au coteaux,
Les cuillères à soupe émeuvent les couteaux,

La table, mal dressée, se met à se cabrer,
Le troupeau oppressé d’avoir autant sabré,
Se déverse dans les effluves de vanille,
La bûche se renverse devant la chenille,

Les si sensés moutons suivent tête baissée,
Quand mes pensées en bouton germent à percer,
Corbeaux et corneilles baillent leurs antiennes,
Perchés sur fagots qu’ils croient racines anciennes,

L’orage gronde, pourtant je le garde en cage,
Éclairs-fronde nichent en sourire barrage,
L’éclaircie tiendra, juste le temps de la fête,
Demain se lèvera à nouveau la tempête.


Soutenez les Égoèmes sur TIPEEE grâce au don mensuel pour permettre de développer cette rencontre poétique : mise en place d’un prix des tipeurs, d’un prix du public et de bien d’autres choses…

Merci à Alep, BB2, D., Idéesdodues, Nicole, Roselivres, Thomas et un anonyme de m’y soutenir !

2 Commentaire(s)

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